Présenté
en 2004 comme l'un des premiers jeux à
venir sur "Xbox 2" et prévu à
l'origine pour une sortie en 2006, Dark
Sector, des Canadiens de Digital Extremes
(Unreal
Championship, Pariah),
arrive enfin sur nos consoles avec deux petites
années de retard. Le
jeu nous propose d'incarner Hayden Tenno, un agent
spécial envoyé à Lasria,
une ville en ruine dEurope de lEst,
où il découvre un inquiétant
secret datant de la Guerre Froide. En cours de
mission, Hayden est attaqué par un ennemi
qui lui transmet un mystérieux virus. Suite
à cela, notre héros doit apprendre
à contrôler et survivre aux effets
de ce virus, qui, outre de fortes douleurs et
une pigmentation quelque peu particulière
de la peau, lui confère également
des pouvoirs surnaturels.
Dark Sector se joue avec
une vue à la troisième personne. Il reprend bon nombre de caractéristiques
des récents jeux avec utilisation de couverture, et en particulier Gears
of War. On retrouve en effet ici le tir à couvert, le franchissement
d'obstacle sans véritable saut, le sprint en maintenant une touche enfoncée,
la petite glissade avant d'atteindre un élément de couverture, etc.
Il manque cependant quelques mouvements dont on avait désormais presque
l'habitude, tel que le tir à l'aveugle ou encore le "swat turn"
qui permet de passer d'un mur à un autre, chose pourtant présente
dans le jeu, mais qui étrangement ne permet pas ici de rester collé
aux décors. Les débuts du jeu sont classiques et à vrai
dire même peu engageants. Les armes à disposition manquent de punch
et, une fois que l'on est infecté, celles trouvées à terre
vont même jusqu'à s'autodétruire après une brève
utilisation. Frustrant. Puis... on reçoit le glaive, une sorte de boomerang
à trois lames. Peu convaincant au début, il se révèle
ensuite assez vite comme étant le gros point fort du jeu, qui du coup regagne
nettement en intérêt. On débloque en effet au cours de l'aventure
des aptitudes spéciales permettant d'utiliser au mieux cette arme. Le glaive
permet d'attraper des objets à distance, mais surtout de découper
bras, jambes, têtes et torses de nos ennemis. Le lancer de puissance, que
l'on obtient assez tôt, permet d'augmenter la puissance du lancer si l'on
relâche le bouton RB au bon moment. L'after-touch quant à lui donne
la possibilité de diriger le glaive une fois lancé, avec un effet
bullet time où l'action passe au ralenti. En combinant lancer de puissance
et after-touch, les effets dévastateurs sont garantis. Et le plaisir de
voir les têtes voler également. Cette arme peut par ailleurs être
chargée d'un élément tel que l'électricité
ou le feu, pour peu qu'un brasier ou qu'une source électrique soient à
proximité. Ces particularités donnent lieu d'ailleurs à quelques
énigmes un peu tordues, voire parfois pénibles, pour franchir des
niveaux (exemple : briser une statue pour que des flammes en jaillissent, charger
ensuite le glaive avec ces flammes, pour enfin le lancer sur une sorte de grosse
toile d'araignée obstruant un passage). Si
le glaive donne un sentiment de puissance très agréable, ce n'est
pas non plus l'arme de toutes les situations. La distance du lancer est en effet
limitée et pour les cibles lointaines, c'est sur les armes à feu
traditionnelles qu'il faut compter. Les intéressantes, celles qui ne s'autodétruisent
pas, peuvent être achetées au marché noir, qui est un menu
d'achat/vente accessible via des bouches d'égouts disséminées
dans tous les niveaux. On y trouve les armes à une main tels que les pistolets,
qui peuvent être utilisés conjointement au glaive, et les fusils,
plus puissants, mais qui demandent l'utilisation des deux mains. Ces armes sont
par ailleurs améliorables grâce à des valises bonus trouvées
dans les niveaux. L'arsenal est varié et intéressant à utiliser
grâce aux diverses améliorations possibles. On note également
quelques petites phases en véhicule, qui sont plutôt réussies
et permettent un peu de varier l'action qui se fait malheureusement assez répétitive,
lors des huit heures qu'il faut environ pour boucler les dix chapitres. Cette
répétitivité se ressent également dans les décors,
qui, s'ils sont plutôt bien réalisés, se ressemblent beaucoup.
Tous sont glauques, ternes et moroses que ce soit en extérieur ou en intérieur.
Même si le cadre du jeu justifie en partie cela, on aurait aimé un
peu plus de variété; on retrouve d'ailleurs des endroits déjà
visités au cours de l'aventure. Dommage. Techniquement, on constate quelques
bugs de collision, mais le jeu reste fluide. Les animations sont correctes sans
jamais atteindre le spectaculaire, mention quand même aux ennemis dont on
coupe un membre, ce qui donne souvent droit à des gesticulations ou chutes
amusantes. A réserver vous l'aurez compris à un public adulte, en
raison de la violence graphique très prononcée et d'une ambiance
qui lorgne du côté de l'horreur. Malgré un bestiaire finalement
pas si varié, le jeu propose de gros boss agréables à affronter.
Côté audio, les bruitages soutiennent bien l'action, tandis que les
musiques se font souvent lugubres, adéquates, mais sans marquer les esprits
cependant. Le multijoueur est vraiment l'aspect le
plus pauvre de Dark Sector. Aucun mode coopératif n'est en effet présent
pour un jeu qui s'y prêtait pourtant bien. Pour les affrontements à
plusieurs, il faut se tourner du côté du Live ou encore en réseau
de consoles, où jusqu'à dix joueurs peuvent s'affronter. Hélas,
là aussi le contenu est maigre, avec seulement deux modes de jeu (infection
et épidémie), et seulement cinq cartes disponibles. Dark
Sector propose une aventure solo sympathique mélangeant jeu de tir et action.
Malgré des éléments très classiques, le jeu innove
avec le glaive, cette arme dont l'utilisation est aussi efficace que jouissive.
On apprécie également les boss plaisants à combattre, une
bonne prise en main, ainsi que les armes à disposition et le fait de pouvoir
les améliorer au marché noir. Malheureusement en dehors de ceci,
le jeu peine à convaincre totalement, en partie à cause du scénario
et des personnages peu développés et manquant de charisme. On regrette
également le manque de consistance du multijoueur, un début d'aventure
peu engageant même si cela s'améliore bien ensuite, ainsi qu'une
action et des décors répétitifs. Max73
- 03.05.2008
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