Test : Gears of War
Xbox 360
 
 Editeur : Microsoft
Développeur : Epic Games
Site officiel : gearsofwar.com
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 17.11.2006
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
  
 

Langue : français
Joueur(s) hors ligne : 1 à 2
Xbox Live : oui
Joueurs en ligne : 2 à 8
Age recommandé : 18+

 


Dès la conférence pré-E3 2005 de Microsoft, plus de six mois avant la sortie de la Xbox 360, Gears of War a su retenir l'attention des joueurs et de la presse, notamment grâce à ses superbes graphismes accrocheurs propulsés par le tout nouveau moteur Unreal Engine 3 d'Epic Games, qui n'est autre que le développeur du jeu. Un an et demi se sont écoulés, les diverses vidéos, interviews, images et réactions de ceux qui ont pu s'y essayer n'ont fait qu'accroître le désir d'y jouer. L'Emergence Day est enfin là, tout ce tapage médiatique était-il mérité ?

gears of war

L'histoire se déroule sur la planète Sera, monde ravagé par la guerre qui s'est déroulée tout d'abord entre humains pour le contrôle d'une nouvelle forme d'énergie appelée imulsion, puis contre les Locust, ces monstres sortis sans crier gare des profondeurs de la terre. Le joueur incarne Marcus Fenix, soldat mis aux arrêts pour avoir désobéi aux ordres, et que son ami Dominic Santiago libère de prison dès le début de l'aventure. Ses compagnons, Marcus ne les lâche quasiment jamais au cours du jeu, qui se caractérise par la coopération, que ce soit avec l'IA, avec un ami lors de la campagne, et même lors des affrontements multijoueurs en équipe eux-aussi.

Epic a choisi pour Gears of War une vue que son lead designer Cliff Bleszinski qualifie de vue "à la deuxième personne". Lors des déplacements, la vue est traditionnellement à la troisième personne, ce qui s'avère indispensable car le jeu base tout son gameplay sur l'utilisation d'éléments de couverture. Impossible donc d'y jouer tête baissée, façon FPS. Pour mettre cela à exécution, la touche A fait office de bouton multi-usages. A proximité d'un mur, canapé, sac de sable ou autre élément de décor, une pression sur A permet au joueur de se mettre rapidement à couvert en se jetant contre le décor. L'effet est assez étonnant, on s'y sent presque aspiré et collé, et il faut d'ailleurs rappuyer sur A pour s'en éloigner. Depuis cet endroit, ce même bouton permet de franchir l'obstacle en l'enjambant quand cela est possible, ou alors de faire très facilement une roulade sur le côté pour s'en détacher, ou encore si un autre mur est à proximité, d'effectuer un "pivot swat" (swat turn) à la manière de Sam Fisher dans Pandora Tomorrow. Ce même bouton A sert à effectuer également une course tête baissée, rendant impossible les tirs, mais permettant de se déplacer rapidement d'un élément de couverture à un autre. Comme toutes ces actions se font avec un seul bouton, les premiers essais font parfois que l'on saute au beau milieu des ennemis au lieu de se mettre à couvert. Il faut bien quelques bonnes dizaines de minutes pour appréhender la prise en main, mais ensuite tout ceci devient instinctif et facile à exécuter, rendant toutes ces possibilités de mouvements bien plaisantes. Si depuis ces éléments de décor, il est possible de tirer à l'aveugle, l'absence de viseur rend l'exercice uniquement utile si un ennemi se trouve très proche. En maintenant par contre la gâchette gauche enfoncée, la caméra se rapproche du héros pour venir se placer sur l'épaule, proche d'une vue à la première personne. Et cette fois, le viseur fait son apparition, ce qui rend évidemment les tirs bien plus précis, mais expose également plus Marcus à ses ennemis.

Le bouton Y s'utilise lui aussi de manière assez originale, et sert à la caméra pour se focaliser sur un événement particulier, que ce soit par exemple un allié à terre qu'il faut s'empresser de ranimer, ou un hélico qui passe dans le ciel. Mais afin d'éviter que cela gêne le joueur lors d'une phase d'action intensive, il est possible dans chacune de ces situations d'appuyer ou non sur cette touche lorsque l'on voit l'indicateur apparaître à l'écran. On n'aurait pas forcément cru cela possible, mais Epic a réussi à rendre les classiques phases de rechargements d'armes intéressantes, au travers d'une sorte de mini-jeu. En appuyant une seule fois sur RB, l'arme se recharge traditionnellement. Mais en appuyant une deuxième fois au bon moment, et en s'aidant d'une petite jauge située en haut de l'écran, on peut au choix : recharger plus rapidement, augmenter temporairement la puissance de feu de son arme, ou enrayer l'arme un court instant si on se loupe complètement. Quatre armes peuvent être transportées en même temps et sont accessibles via la croix directionnelle (un emplacement est réservé aux pistolets et un autre aux grenades). Plusieurs sont très classiques, telles les pistolets, le lance-grenades ou le fusil de snipe. D'autres sont plus originales comme la baïonnette-tronçonneuse attachée au fusil-mitrailleur, qui permet d'une simple pression de touche de découper son adversaire en deux, avec de grosses gerbes de sang qui viennent dégouliner sur l'écran. L'Arbalète à tension et le Rayon de l'Aube sortent également du lot. La première permet de décocher des carreaux explosifs après un court chargement, tandis que le second, utilisable uniquement en extérieur, fait appel à un satellite en orbite qui foudroie de son rayon tout ce qui se trouve à l'endroit désigné par le viseur.

Gears of War enchaîne les moments de tirs intensifs, avec pour seules coupures de très belles cinématiques, la recherche de cog tags (plaquettes militaires), l'exploration de coins sombres agrémentée de légers frissons, et une seule phase en véhicule "pilotable". C'est peu, on en aurait aimé plus, même si quelques autres moyens de transport "non dirigeables" existent dans le jeu et contribuent à apporter de la variété. Cette dernière est bien présente, surtout pour un jeu de tir, et grâce à l'excellence du gameplay, à la variété des situations et à l'intensité des affrontements, on ne s'ennuie pas un instant. La "barre de vie" n'est pas présente à l'écran, et est gérée un peu à la manière de Call of Duty 2, à savoir qu'un crâne écarlate apparaît à l'écran quand on reçoit beaucoup de dégâts, signe qu'il faut rapidement se mettre à couvert le temps que le symbole disparaisse. Trois niveaux de difficulté sont proposés, dont le plus dur, Dément, est à débloquer. Si le mode facile, appelé ici Recrue, ne posera pas de problèmes à la majorité des joueurs, le mode normal (Vétéran) offre déjà un challenge intéressant. Il faut compter une dizaine d'heures dans ce mode pour arriver au bout des cinq actes que compte le jeu. C'est plutôt court, surtout quand on apprécie fortement le jeu, ce qui est le cas ici. Mais il est toujours possible ensuite de rejouer l'aventure dans un mode plus difficile, de rechercher les plaques militaires cachées que l'on aurait oubliées, et surtout de refaire l'aventure en mode coopération, qui s'avère excellent. Dès le début de la conception, Gears a été pensé pour ce mode de jeu à deux, possible en écran partagé, mais également en LAN et sur le Live. Comme dans Perfect Dark Zero, il arrive par moment que les chemins des deux joueurs se séparent durant quelques minutes, mais on garde presque toujours un oeil sur son coéquipier. En plus de donner un coup de main lors des phases délicates, surtout à un niveau de difficulté plus élevé, et de donner plus de vie, de plaisir et d'imprévisibilité à l'aventure, un coéquipier humain permet également de faire "revivre" l'autre joueur si celui-ci est à terre. Chose qui s'avère très utile si l'on s'attaque au mode de difficulté le plus élevé. Cet aspect coopératif a été bien pensé, et il est tout à fait possible de débuter seul l'aventure, puis de la continuer avec un ami qui rejoindrait la partie en cours de route que ce soit en ou hors ligne.


On s'y attendait, mais malgré cela les graphismes arrivent quand même à nous décrocher les mâchoires et à nous surprendre tant ils sont réussis. Les personnages sont modélisés avec un grand soin, regorgent de détails et se meuvent avec souplesse et fluidité, sans aucun ralentissement. Les textures sont, à quelques rares exceptions, superbes et gagnent encore en finesse lorsque l'on s'en rapproche. Plusieurs effets magnifiques viennent encore agrémenter le tout, comme cette légère distorsion de l'image apparaissant au-dessus d'une arme chauffée par les tirs, la fumée sortant de la tronçonneuse (dont la vitesse est variable avec la gâchette droite), l'effet de flou sur les bords de l'écran lors d'une course basse, les giclées de sang tachant l'écran et perturbant la vue pendant quelques secondes, ou cette pluie qui rebondit sur le décor et donne un aspect humide bien réussi. La création artistique est splendide, donnant une ambiance d'ancienne cité d'Europe de l'Est à moitié détruite par la guerre, mais dont il subsiste les traces d'une splendeur passée. Aucune répétition dans les textures, ni dans les environnements que l'on croise lors des cinq actes que compte le jeu. Seul petit regret à ce niveau, si plusieurs éléments de décor sont destructibles, on aurait aimé encore plus d'interactions, comme pouvoir détruire les lampes en leur tirant dessus. A l'instar d'autres titres déjà sortis sur Xbox 360, Gears of War nécessite un écran supportant un signal de 60Hz.

L'aspect audio n'est pas en reste avec les superbes musiques d'orientation classique et signées Kevin Riepl, accompagnées de bruitages très réussis et convaincants. Les dialogues ont été intégralement traduits en français et le résultat est très correct, même si le volume des voix est parfois un peu faible. Les dialogues sont caricaturaux et par moments quelque peu risibles, mais l'ensemble colle plutôt bien à cette escouade de gros bras que l'on dirige. Pour les amateurs de VO, on notera qu'il est possible de retrouver la version anglaise en mettant le dahsboard de la console dans la même langue.

Outre l'excellent mode coopération, Gears of War propose des affrontements en multijoueur, à deux en écran partagé sur une console, et jusqu'à huit, en équipes de quatre contre quatre sur le Live. Dix cartes pour l'instant sont disponibles (Escalade, Impasse, Manoir, Dépôt, Mausolée, Gare de Tyro, Guerre, Canaux, Les toits, et Clocher). Toutes sont relativement petites, mais conviennent parfaitement aux affrontements furieux à quatre contre quatre, et proposent de nombreux éléments de couverture. Concernant l'utilisation des armes en multi, Epic a fort heureusement réussi à bien les équilibrer, ce qui est le cas notamment de la tronçonneuse qui n'est pas forcément l'arme de toutes les situations comme on aurait pu le craindre, puisque quelques tirs suffisent à enrayer le mouvement. Trois modes de jeu existent : Zone de guerre (deathmatch classique en équipe), Assassinat où pour gagner il est nécessaire de tuer le chef de l’équipe adverse tout en protégeant le sien, et enfin Exécution qui est une variante de Zone de guerre, mais où il est nécessaire d'achever un ennemi à terre, en lui éclatant la tronche avec son pied, avec la tronçonneuse ou encore d'une balle dans la tête, si on ne veut pas qu'il se relève après quelques instants. Oui, Gears of War est un jeu particulièrement violent, et peut-être encore plus au niveau multijoueur. Si ces trois modes de jeu sont vraiment fun, on regrette le manque de diversité puisque tous trois ne sont que des variantes de matchs à mort en équipe. Espérons qu'Epic proposera prochainement sur le Marché Xbox Live quelques nouvelles cartes, et surtout de nouveaux modes de jeu tels que Capture du drapeau ou encore Roi de la colline. On constate très rarement du lag, mais il arrive par contre assez fréquemment d'obtenir pour message "La connexion avec l'hôte a été perdue" lorsque l'on tente de rejoindre une partie avec classement sur le Live. Autre regret concernant le multi, il est actuellement possible, grâce à une petite astuce, de jouer avec plusieurs amis dans des parties classées sur Xbox Live, ce qui rend certains affrontements très déséquilibrés et le classement mondial totalement faussé. Espérons que ce sera corrigé avec un futur patch, et si celui-ci apportait en prime la gestion des clans, on serait comblé. En l'état, si l'expérience en ligne s'avère déjà bien plaisante, les petits problèmes cités empêchent GOW d'arriver au même degré d'excellence sur le Live qu'un certain Halo 2. Mais Epic, connu pour sa grande expérience des jeux multijoueurs, est déjà en train de travailler à plusieurs ajouts et améliorations. Croisons les doigts, car le potentiel est là.

Signalons qu'une version collector est vendue pour environ 5 € / 10 CHF de plus que la version normale. Elle propose en supplément dans un boîtier métal : un art book Destroyed Beauty signé par Eric Nylund (auteur de romans sur Halo), Jerry O'Flaherty et Cliff Bleszinski. On trouve également un DVD bonus comprenant notamment un making of, divers trailers et le documentaire "Gears of War : The Race to E3", le tout uniquement en anglais sans sous-titres. Si cette édition collector "limitée" n'est pas forcément indispensable, elle permet néanmoins de mieux découvrir toute l'histoire, assez riche, entourant Gears et qui n'est que peu développée lors de la campagne; ainsi que toutes les coulisses de la création du jeu de façon très instructive. Plus d'infos concernant cette édition limitée juste ici.


Gears of War ne révolutionne peut-être pas le genre action-tir, mais il apporte toute une série d'innovations intéressantes en terme de gameplay, qui s'avère vraiment excellent. Si le jeu n'est pas exempt de défauts, on pense surtout à une durée de vie un peu juste en mode campagne, et à un multi améliorable, tout ceci est vite oublié face à la réalisation plus qu'exemplaire, la très bonne jouabilité, l'intense campagne solo doublée de l'excellent mode coopératif, et un jeu en ligne très plaisant. Un incontournable pour tous les amateurs de jeux de tir ou action, à classer dans les meilleurs titres de 2006 et qui s'impose comme nouvelle référence graphique sur consoles.


Max73 -
17.11.2006




 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Réalisation excellente
Gameplay réussi
Mode coop
Multi prenant
_________________________

Solo un peu court
Multi perfectible
Scénario peu dévoilé

_________________________

 
 
Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 9/10