Test : Don King Presents Prizefighter
Xbox 360
 
 Editeur : 2K Sports
Développeur : Venom Games
Site officiel : 2ksports.com/prizefighter
Vidéos : Rubrique vidéos
Date de sortie : 13.06.2008
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
  
 

Langue : Français
Joueur(s) hors ligne : 2
Xbox Live : oui
Joueurs en ligne : 2
Age recommandé : 16+

 

Il aura fallu patienter plus de deux ans pour voir débarquer un second jeu de boxe sur Xbox 360. Après le séduisant Fight Night Round 3 sorti en 2006 par EA Sports, c'est 2K Sports qui se lance dans la bataille avec aux commandes de ce titre, leur studio interne Venom Games qui avait déjà réalisé le correct Rocky Legends sur Xbox.

Au premier abord, ce jeu affiche un argument de choix : la présence du fantasque manager et promoteur de combat, le bien nommé Don King. Même ceux qui ne s'intéressent pas à la boxe doivent certainement connaître ce personnage excentrique à la coiffure bien particulière. Depuis ce fameux affrontement entre Ali et Foreman au Zaïre, il est devenu le promoteur de tous les grands boxeurs et aujourd'hui, pratiquement aucun combat professionnel ne peut être organisé sans son aval. C'est donc sans surprise qu'on le retrouve à l'affiche d'un jeu vidéo.

Mais comme l'histoire nous l'a déjà démontré par le passé, associer un grand nom ne suffit pas à en faire un grand jeu. C'est principalement au niveau du gameplay que Don King Presents : Prizefighter pêche. Alors que Fight Night Round 3 avait en quelque sorte révolutionné la maniabilité grâce au "contrôle total" très intuitif géré par le stick analogique droite, on retrouve ici une configuration plus classique avec un coup par bouton. Il faut bien l'avouer, les débuts sont laborieux, la faute à des combinaisons relativement complexes. Si les jabs, directs et crochets au visage, attribués aux touches A, B, X et Y sont simples à réaliser, il en est tout autre pour les uppercuts, les coups dans le bas ventre ou encore les coups dévastateurs. Pour les effectuer, il faut par exemple appuyer simultanément sur deux boutons ou encore les associer avec une gâchette ou un bumper. Quant aux sticks analogiques, le droit permet de bloquer les attaques et le gauche de se déplacer sur le ring. Un déplacement pour le moins approximatif puisque il faut diriger rapidement deux fois le stick dans une direction pour prendre un peu de distance avec son adversaire et se sortir de son étreinte. Avec un peu d'entraînement, on arrive tout de même à exécuter des enchaînements mais sans jamais avoir l'impression d'être maître de la situation. La faute à un temps de réaction un peu long de notre boxeur qui a toutes les peines du monde à suivre nos doigts. Enfin, la force de nos poings n'est pas l'unique clé pour remporter un combat. Il faut en effet gérer les trois indicateurs qui représentent notre santé, notre endurance et l'adrénaline. La santé réagit comme dans Ninja Gaiden 2 avec des dégâts qui se soignent avec le temps et d'autres permanents. L'endurance diminue lorsqu'on se déplace et enchaîne les coups ralentissant ainsi considérablement nos gestes, tandis que l'adrénaline permet de lancer une attaque dévastatrice ou, si elle est complètement remplie, déclencher pendant quelques secondes un mode furie. On est donc bien loin d'une véritable simulation de boxe surtout que le fait d'amocher sérieusement notre adversaire ou vice versa n'influence aucunement les performances. Après un Knock Down, il suffit appuyer le plus rapidement possible sur le bouton A afin de récupérer de la santé et de se relever avant le décompte final afin d'être à nouveau d'attaque, comme à la première seconde du premier round.

En ce qui concerne le contenu, Prizefighter propose ce que l'on attend d'un tel jeu avec des combats simples contre l'IA ou un ami en local, des affrontements via le Xbox Live en duel ou en tournoi et enfin le mode carrière. Ce dernier est sans aucun doute le point fort de ce titre et consiste à incarner un jeune débutant, destiné à devenir une légende, surnommé "The Kid" que l'on aura préalablement façonné à notre image (ou non) grâce à un éditeur de personnage plutôt complet. La particularité de ce mode est qu'il est basé sur une histoire originale narrée à la manière d'un documentaire par des personnes célèbres dans le milieu de la boxe, des amis(es) et même Don King lui-même au travers de mini-interviews en haute définition. Pour atteindre la gloire, il faudra disputer pas moins de 35 combats, pas toujours évidents, car pour certains, les dès sont pipés. On peut relever par exemple l'arbitre corrompu, le boxeur boosté aux produits dopants ou encore combattre avec un doigt cassé. Cela permet de varier quelque peu notre façon d'appréhender un affrontement mais aussi d'éviter la monotonie. Notre entraîneur y participe aussi en nous faisant revivre, l'espace d'un round, de légendaires combats tel que Joe Louis contre Max Baer ou Larry Holmes contre Ken Norton. On regrette par contre l'absence d'Ali, Foreman ou encore Tyson. Entre chaque match, il est possible d'améliorer notre force, endurance, agilité et dextérité grâce à cinq mini-jeux qui consistent dans la plupart des cas à appuyer sur les boutons indiqués à l'écran à la manière d'un jeu musical. Une bonne manière de se mesurer aux joueurs du monde entier grâce à un classement en ligne. Il est toutefois possible de faire un entraînement automatique, mais dans ce cas les gains potentiels de statistiques sont moindres. Il faut également gérer notre présence dans les médias et répondre positivement ou négativement à des invitations envoyées par le biais de notre PDA. A nous donc de décider si s'afficher en public, tourner des publicités ou participer à des manifestations en charmante compagnie sont plus importants que l'entraînement. Il faut bien l'avouer, cet aspect relève plus du gadget qu'autre chose puisque cela n'apporte strictement rien si ce n'est figurer à la une des journaux et ralentir notre progression au niveau des performances. Dommage aussi que nos gains ne soient présents qu'à titre indicatif. On aurait aimé pouvoir faire un tour au magasin pour s'acheter des chaussures, des gants ou encore des shorts. Seule notre progression permet de débloquer certains articles.

Techniquement, le constat est affligeant. Prizefighter n'a pas le niveau que l'on est en droit de demander pour un jeu où seuls deux personnages partagent l'écran. Fight Night Round 3, sorti il y a plus de deux ans, affiche une bien meilleure modélisation des boxeurs. On peut certes remarquer la sueur sur le corps des athlètes ou encore quelques hématomes mais la caméra est généralement trop éloignée ou placée dans un angle qui ne permet pas de réellement distinguer ces détails. Même l'animation fait défaut avec une fluidité pas toujours au top, que cela soit dans les coups ou dans le déplacement. Quant à la vingtaine d'arènes de boxe disponibles, elles sont assez quelconques, répétitives et manquent de détails, surtout en début de carrière malgré des lieux prestigieux comme le Madison Square Garden par exemple. L'aspect grand spectacle et show à l'américaine de ce genre d'évènement, que cela soit avant ou pendant les combats, manquent aussi singulièrement dans ce titre. On doit se contenter d'une sommaire présentation par le speaker et des ralentis sans grand intérêt entre les rounds. En ce qui concerne la partie sonore et plus spécialement les commentaires en français de certains combats, ils sont tout simplement inaudibles, redondants et souvent hors sujet. La bande son est par contre agréable avec un bon mix entre du rap, hip-hop, rock et funk que l'on peut par ailleurs définir comme musique d'entrée.

Avec un seul rival sur le marché, Don King Presents : Prizefighter avait toutes les cartes en main pour s'imposer dans le milieu très fermé des simulations de boxe. Malheureusement, ce titre ne laissera pas son empreinte, au contraire de Monsieur Don King, dans l'histoire du Noble Art. La faute à une maniabilité un peu brouillonne, un gameplay trop orienté arcade et une réalisation bien en deçà des standards actuelles et antérieurs. On retiendra tout de même un mode carrière original et intéressant, des boxeurs en nombre et un contenu plutôt complet mais c'est évidemment insuffisant pour remporter la ceinture détenue depuis plus de deux par Fight Night Round 3.

Strongbow - 15.09.2008


 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Mode carrière
Plus de 40 boxeurs
La présence de Don King

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Maniabilité
Gameplay trop arcade
Réalisation très moyenne

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Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 5/10