Un premier
jeu basé sur la licence Rocky, développé par feu Rage Software,
était déjà sorti en 2002 sur Xbox. Ubisoft a cette fois confié
la tâche aux anglais de Venom Games pour un nouvel épisode intitulé
Rocky Legends.
Dans le mode carrière, le gros morceau
du titre, le joueur peut à loisir incarner un des quatre boxeurs principaux
des films, à savoir Rocky Balboa, Apollo Creed, Clubber Lang, ou encore
Ivan Drago. Chacune de ces carrières se différencie par des lieux
spécifiques et une histoire différente (basée sur les films,
avec parfois quelques adaptations), et retrace, grâce à quelques
cinématiques et dialogues, trop peu nombreux malheureusement, les origines
et la montée en puissance de ces quatre pugilistes de légende. Envie
de battre Rocky avec Clubber Lang et découvrir quelque peu son passé
? Ou désirez-vous plutôt écraser Ivan Drago avec Apollo Creed
en réécrivant ainsi l'histoire ? Toutes ces alternatives de scénario
sont possibles dans ce mode carrière.
Après quelques entraînements,
qui permettent d'attribuer des points (de un à dix en fonction de votre
réussite) aux caractéristiques force, vitesse, endurance, détermination
et déplacement du boxeur, le joueur participe à ses premiers matchs,
et évolue au sein du classement composé de 22 adversaires. En début
de carrière, n'étant pas encore célèbre, les combats
ont lieu dans la rue, ou dans de petites salles obscures contre des adversaires
peu connus, mais au fil de la progression dans le jeu, les autres boxeurs se font
plus coriaces, les rings plus majestueux, et les primes de combats plus importantes.

La
prise en main est aisée; la gâchette gauche permet de se mettre en
position de garde. Les quatre boutons de couleur servent à donner des coups
au visage, au ventre, et avec le poing droit et gauche. Des variations sont possibles
en maintenant le stick dans une direction (crochet), ou en maintenant appuyé
la gâchette droite (uppercut). Les habitués de la précédente
version de Rocky ne seront pas dépaysés sur ce plan. Malgré
cette facilité de donner des coups rapidement une fois le pad en main,
la palette des combos est loin d'être restreinte. Au contraire, elle fait
presque peur de par son étendue lorsqu'on l'a découvre dans le mode
entraînement. Mais après quelques essais, on retient finalement cinq
ou six combos efficaces, qui combinés avec les directs, crochets et uppercuts
suffisent à se sortir de la plupart des situations.
Trois
barres d'indication sont présentes à l'écran lors des matchs.
La plus grande donne une indication sur la vitalité du boxeur, lorsqu'elle
se vide, c'est le K.O., synonyme dans les quelques secondes suivantes de pressions
rapides et frénétiques sur le bouton A pour se relever. Celle-ci
se remplit petit à petit si aucun coup n'est pris. La petite barre bleue
en-dessous représente l'endurance, qui se vide lorsque trop de coups sont
enchaînés rapidement. Lorsque cela arrive, les combos ne sont plus
possibles, et les coups sont beaucoup plus lents à enchaîner. Une
troisième petite barre permet, une fois remplie, de déclencher un
super-coup à l'aide d'une combinaison gâchette et bouton. Assez facile
à faire, mais l'adversaire est plus difficile à toucher ainsi, car
celui-ci sentant en général les grosses pralines arriver, il se
positionne en retrait. Par contre, s'il est touché, ce super coup est souvent
synonyme de mise au tapis. Une palette des coups donc étoffée pour
ce jeu, en comptant les combos et super-coups, et plutôt facile à
apprendre si on se limite aux enchaînements les plus simples. Les puristes
du noble sport trouveront eux-aussi sûrement leur bonheur en enchaînant
les dizaines, et dizaines (et dizaines) de combos existants.
Plus
de quarante boxeurs sont présents dans le jeu. On en découvre la
moitié lors d'une carrière, et à moins d'en enchaîner
une nouvelle, il faudra débloquer les autres boxeurs restants (avec l'argent
amassé dans n'importe quel mode de combats), pour qu'ils soient accessibles
lors des modes entraînement, match d'exhibition, tournoi knock-out (mini-tournoi
solo ou à deux), et mode survie (à débloquer). Il en va de
même pour les rings, dont seulement deux sont disponibles au début
du jeu. Après déblocage, on découvrira une vingtaine de lieux
connus des amateurs de la saga, dont Times Square, Las Vegas, un entrepôt,
une ruelle, les docks, ou encore une patinoire.
Deux modes
d'entraînement existent "hors-carrière". Celui s'appelant
tout simplement "entraînement" sert uniquement à s'amuser...
en s'entraînant. Neuf phases sont proposées : abdos, sacs de sable,
sauts à la corde, sacs de vitesse, chasse au poulets, ... Ceux-ci sont
sympathiques, mais même si on peut y jouer à deux, on n'y passera
pas des heures. Il faut en général enchaîner des combinaisons
de touches au bon moment, ou marteler un ou deux boutons très rapidement.
L'autre mode existant porte le nom de "mode d'entraînement", et
permet de tester ses coups et d'en apprendre de nouveaux au travers d'une liste,
contre un sparring partner réactif ou non.
Les décors
des arènes sont généralement bien modélisés,
mais les textures utilisées manquent souvent de variété et
de relief pour ce qui est des bâtiments et murs entourant le ring, voire
encore pour les vêtements carrés et laids de certains coaches (pauvre
Mickey). Les spectateurs sont en 3D et s'agitent et crient lors du match. On aurait
aimé un peu plus de réactivité face aux situations, ou même
qu'ils scandent plus efficacement le nom des boxeurs pour les encourager, mais
ils remplissent tout de même leur fonction. On notera quand même le
fait que des verres sont lancés sur le ring, lorsque l'on se trouve dans
une arène de basse zone et que le combat se fait court. Lors d'un K.O.,
un ralenti se met en route, remontrant la scène avec l'ajout d'un effet
de flou, et de giclures de sang, plutôt réussi. Les combattants quant
à eux souffrent de quelques raideurs de nuque (particulièrement
visible pour Rocky), mais possèdent une bonne animation générale,
et sont bien modélisés (chacun possède le double de polygones
que lors de la version précédente du jeu). Les visages ainsi que
les corps montrent les traces du combat en cours, et se parent progressivement
de traces de sang et d'équimoses aux couleurs majestueuses du plus bel
effet, comme on peut le voir sur l'image ci-dessous.

De
nombreux bonus sont à débloquer dans le jeu, qui combinés
aux différents modes de jeu expliqués plus haut, offrent une durée
de vie plutôt bonne à qui s'y intéressera. Citons les boxeurs
(ainsi qu'une pugiliste), et pour certains même des modèles différents
selon les années, d'anecdotiques "costumes", les rings, ou encore
les bande-annonces en anglais des cinq films de la saga.
Côté
audio, on retrouve la partition bien connue et signée Bill Conti. Mais
à part ces quelques musiques, intervenant souvent au bon moment d'un match,
et le bruit du public, c'est plutôt vide. Les bruitages sont vite répétitifs
et manquent à la fois de réalisme et de punch. On notera tout de
même quelques voix, en français, se hissant au-dessus des autres
dont celle du doubleur de Silvester Stallone.
Contrairement
à ce qui avait été annoncé par Ubisoft, le jeu ne
propose pas de modes en ligne. Des affrontements sur le Live et la création
de tournois étaient prévus, mais ces options, qui auraient été
un atout bien intéressant surtout face à la concurrence, n'existent
tout simplement pas dans le jeu. Une absence bien regrettable, surtout actuellement
où presque tous les jeux de sport récents permettent la compétition
en Live.
Rocky Legends reprend les recettes de son prédécesseur
et les améliore principalement au niveau graphique, ainsi que sur la quantité
(+ modes de jeu, + de boxeurs, + de rings). La prise en main est suffisamment
aisée pour permettre aux néophytes d'y trouver du plaisir, et le
jeu propose une vaste gamme de combos qui contentera ceux en voulant plus, tout
en restant dans un style plutôt arcade. Malgré l'absence très
remarquée, peu compréhensible et regrettable du jeu en ligne, on
se retrouve au final avec un bon jeu de boxe, qui même s'il n'arrive pas
à faire de l'ombre à Fight Night 2004 d'EA, ravira les fans de l'étalon
italien.
Max73 - 4.10.2004