Test : Call of Duty 3 - En Marche vers Paris
Xbox 360
 
 Editeur : Activision
Développeur : Treyarch
Site officiel : callofduty3.com
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 10.11.2006
Commandez sur : Amazon.fr
  
 

Langue : français
Joueur(s) hors ligne : 1 à 4 (2 à 24 en LAN)
Xbox Live : oui
Joueurs en ligne : 1 à 24
Age recommandé : dès 16 ans

 

Immersif. C'est par ce mot que nous avions débuté le test de Call of Duty 2. Call of Duty 3 (CoD 3) l'est bien plus. Le jeu reprend à 95% le gameplay du deuxième volet, les habitués seront donc plongés dans la guerre en deux temps trois mouvements. Une gâchette pour tirer, une autre pour viser précisément, les gâchettes hautes pour les grenades fumigènes et à fragmentation (le stock transportable a augmenté, un bon point), une touche pour alterner entre les deux armes (Y), une autre pour recharger et ramasser des armes (X), une pour s'accroupir ou se coucher (B), on est en terrain connu. Petite nouveauté, la possibilité de passer de la reptation à la station debout en appuyant sur la touche de saut (A), bien pratique. Dommage que le coup de crosse reste sur le stick droit, pas idéal dans le feu de l'action et que la possibilité de se pencher pour tirer depuis un angle n'existe que pour les ennemis.
Quelques mini actions viennent briser le rythme traditionnel du FPS, on pense à la possibilité de relancer des grenades dégoupillées ou encore quelques affrontements au corps-à-corps contre nos vis-à-vis allemands (on lutte en agrippant le fusil de l'autre puis on l'achève d'un coup décisif, sympa) ainsi que des séquences où il faut appuyer sur l'une des touches ou manœuvrer avec un joystick : placer une bombe, ramer (sic !), utiliser un mortier, etc. Globalement, on garde les habitudes acquises par le passé : tirer, avancer, se mettre à couvert, tirer, avancer… Connu mais efficace. En plus de la mission en tank, quelques brèves séquences de pilotage de jeep viennent rompre le rythme pédestre de la progression. Simples et pas franchement excitantes, elles sont surtout là pour varier un peu le rythme.

Call of Duty 3, c'est une sorte de Call of Duty 2 dopé à l'adrénaline. Les temps morts n'existent pas, de la première à la dernière minute du jeu. Le seul repos que le joueur pourrait avoir, c'est celui que l'on dit éternel, dû généralement à une balle allemande bien placée. Explosions, tirs continus, grenades envoyées par les soldats des deux camps - les ennemis les utilisent davantage et mieux qu'auparavant, fumée engendrée par tout cela, cris des alliés et des troupes de l'Axe, l'environnement sonore et visuel est prenant. Une fois sur le champ de bataille virtuel, le monde extérieur n'existe plus. Impression renforcée par des graphismes nettement améliorés par rapport à Call of Duty 2, qui n'était pas vraiment le plus "next gen" des jeux du line-up. L'effort le plus important a sans doute été réalisé sur la modélisation et l'animation des personnages. Les visages de nos camarades sont expressifs et détaillés, la texture des uniformes, bottes ou casques des guerriers fait plaisir à voir et relègue loin derrière les soldats peu crédibles de CoD 2. L'animation de tout ce petit monde (parfois des dizaines de personnages à l'écran) est elle aussi mise à niveau des exigences actuelles. Les soldats tombent avec souplesse, escaladent les murs de manière crédible, se planquent et mitraillent sans rigidité. Sachant que la série repose sur une forte présence humaine autour de nous (pas question de longs couloirs à traverser seul dans ce FPS), il était normal de soigner cet aspect visuel. Autre changement assez radical, la taille et l'ouverture des niveaux traversés par les sections des divers héros répondant à l'appel du devoir. On ne dira pas que l'on peut aller où on veut, ce serait totalement faux, le chemin est plutôt bien balisé. Cependant, on se sent moins dans des couloirs et la profondeur de champ est améliorée. Les explosions gagnent aussi en réalisme, les fumées et surtout les effets de flou dus à des chocs, à une grenade ou à une balle encaissée immergent encore plus, tout en compliquant la tâche.

Malgré toutes ces améliorations, on regrettera, comme pour Call of Duty 2, que les textures des environnements soient souvent simples, plutôt ternes. On aurait adoré voir la pluie ruisseler sur les murets de la campagne française, ce sera pour une autre fois. On s'enthousiasme par contre pour la possibilité de détruire partiellement ou complètement bien des éléments du décor, ce qui apporte un petit stress supplémentaire, les couvertures n'étant que rarement indestructibles. Call of Duty 3 mêle donc des éléments graphiques de pointe et d'autres un peu en retard sur les nouveaux standards. Cela peut laisser une drôle d'impression de contraste, les éléments mobiles ressortant un peu de l'image, sans s'y fondre comme ils le devraient. Autre élément rageant, les balles ennemies ont parfois tendance à traverser des choses qu'elles ne devraient pas traverser (un mur, un tank…) et venir se ficher pour toujours dans notre joli crâne de soldat. Mais on le redit, l'action est tellement incessante qu'on ne fait pas vraiment attention à tout cela, l'ensemble est techniquement suffisamment bon pour remplir l'objectif, le leitmotiv devrait-on dire : immerger le joueur. Tout comme le son, un vrai régal en 5.1. Balles qui sifflent, hurlements, explosions, musique dans le ton, vannes des soldats alliés, rien à redire sur ce point.

Alors, quoi de neuf dans le fond ? Il faut bien le constater, la Seconde Guerre Mondiale reste la Seconde Guerre Mondiale. "En marche vers Paris" nous propose une aventure qui n'a rien de fondamentalement inédit. On traverse la France avec nos héros polonais, étasunien, canadien et britannique en prenant le temps de cribler de balles et d'éclats de grenades une belle brochette de "boches" (à la fin de sa vie, un gamer lambda pourrait bien avoir descendu plus d'allemands que ne l'a fait la vraie guerre…). Les décors sont souvent un peu déjà vus, que ce soit dans les autres épisodes de la série, dans Brothers in Arms ou d'autres titres du genre. Call of Duty 2 nous faisait voyager. Dans le froid de Stalingrad, en Afrique du Nord, on voyait des décors aux teintes radicalement différentes. Ce n'est plus le cas ici, même si les concepteurs ont su varier les missions et leurs aspects.
CoD 3 sort de l'ornière que pourrait être la lassitude face à l'extermination de trouffions teutons avec un talent indéniable. Simple, le gameplay permet rapidement de se prendre pour un héros. On alterne tirs et grenades, on regarde nos alliés nous côtoyer dans l'adversité, on rage contre l'efficacité ennemie accrue. Bref, on s'y croit. On vit même l'action lors de certaines séquences anthologiques (les charges en particulier) qui feront vibrer n'importe quel joueur, trop heureux de se retrouver au milieu d'une action prenante et riche comme peu de jeux en proposent.
Pour enrichir le jeu, on aurait peut-être apprécié de pouvoir donner quelques ordres (même sommaires) à nos acolytes, on aurait adoré qu'une IA digne d'un Halo rende moins nécessaire toutes les scènes scriptées (de qualité néanmoins) qui saupoudrent la progression, on aurait voulu que la marche vers la capitale française laisse un peu plus de liberté, que l'action se résume moins à une marée d'alliés déferlant sur des murailles d'allemands par vague successive. Dommage aussi que certains passages imposent des ennemis revenant à l'infini si on n'avance pas. Ce genre de choses est d'un autre âge et sert à compenser les faiblesses d'une IA simpliste. Bref, il y a toujours moyen de faire mieux ou différent. Une chose est sûre, c'est que l'option choisie par Treyarch, à savoir nous faire vivre cette guerre un peu comme un bon film de guerre interactif, est maîtrisée de fort belle manière. La "rejouabilité" en est par contre amoindrie. Les actions scriptées, très nombreuses, ne surprennent que la première fois, après, elles risquent plus de lasser.

Plutôt "light", le multi de CoD 2 donnait un goût d'inachevé à sa sortie. C'est bien moins le cas avec le 3. D'abord parce que l'on a le choix entre sept classes différentes de guerriers : fusilier, infanterie légère, infanterie lourde, infirmier, éclaireur, soutien et antichar. On ne vous fera pas l'affront de vous expliquer les avantages de chacune, ils sont évidents. Certaines ont des capacités propres : tirs d'artillerie pour les éclaireurs, donner des munitions aux alliés pour les soutiens et antichars, "ressusciter" un compagnon pour le médoc, etc. Ensuite parce que le jeu permet des affrontements à 24, soit quatre fois plus qu'il y a un an dans Call of Duty 2. Les modes de jeux, un peu à l'image du solo, ne réinventent pas la poudre. Capture du drapeau, matchs à mort… du classique. Seul le mode "guerre" sort du lot, proposant des affrontements avec de multiples drapeaux, mais cela reste dans le domaine du déjà vu, une sorte d'affrontement pour des points de contrôle plus ou moins éloignés de notre base. La possibilité de sprinter et de conduire ou prendre place sur des véhicules enrichit l'expérience et dynamise les parties avec drapeaux. Simple et rapidement pris en main, le multi-joueurs de CoD 3 plaira aux fans du genre. La dizaine de cartes offre de vastes champs de bataille qui possèdent de nombreuses ramifications. Il vaut mieux être suffisamment nombreux, sinon on peut passer un bon moment sans croiser personne. Les parties sont très (trop ?) nerveuses et rappellent avec plaisir les affrontements de Return to Castle Wolfenstein. Les équipes bien organisées triompheront plus aisément, on apprécie donc de jouer avec des gens parlant la même langue (il n'y a pas de choix de la langue). Le lag n'est pas présent ou alors très peu mais les problèmes peuvent venir d'ailleurs : déconnexions, impossibilité de rentrer dans des parties classées, etc. On espère que tout cela sera amélioré par une mise à jour.

Call of Duty 3 est un tout bon jeu. Reprenant et améliorant les qualités du 2, ce titre propose une action de tous les instants, un gameplay simple donc efficace et des graphismes agréables. Comme dans le volet précédent, certaines séquences marqueront les mémoires : prise d'assaut d'une colline surplombée de mitrailleuses, mission dans la ville de Mayenne, traversée de cités sous le feu de bombardiers…. Quelques défauts, souvent, eux aussi, les mêmes que dans Call of Duty 2 (textures ternes, scènes scriptées et IA modeste), entachent légèrement le rapport final de cette avancée vers la ville-lumière mais on ne fait pas la fine bouche devant un jeu aussi intense de A à Z, qui n'invente rien mais tire la quintessence de ce que le genre "FPS pur et dur" peut offrir : du défoulement, de l'action et de l'immersion, le tout sur une durée de vie fort correcte, puisque l'on mettra une petite quinzaine d'heures pour rallier Paris. Un multi de qualité, qui repose lui aussi sur des bases classiques mais efficaces, comblera les moins solitaires. CoD 3 n'est pas le méga hit qu'il aurait pu être en innovant plus et profitant de quelques mois de développement supplémentaires mais il vient enrichir les rangs de la section de très bons jeux qui prennent d'assaut la fin de l'année.

Sam Fisher - 22.11.2006


 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Immersif
Technique réhaussée
Gameplay efficace
_________________________

Textures
IA suicidaire
Toujours la même guerre
_________________________

 
 
Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 8/10