Test : Call of Duty 2
Xbox 360
 
 Editeur : Activision
Développeur : Infinity Ward
Site officiel : Callofduty.com
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 2.12.2005
Commandez sur : Amazon.fr
  
 

Langue : français
Joueur(s) hors ligne : 1 à 4 (1 à 16 en LAN)
Xbox Live : jouable et téléchargements
Joueurs en ligne : 1à 8
Age recommandé : dès 16 ans

 

 


Immersif. C'est le mot qui vient en premier à l'esprit après quelques secondes de jeu dans Call of Duty 2. Pas d'entraînement dans un camp tranquille pour le bleu que vous êtes au début de la campagne. Vasili, jeune russe bien décidé à repousser l'envahisseur fasciste en 1941, verra sa brève découverte de ses armes et de leur fonctionnement interrompue par un assaut allemand. Une minute trente de jeu à peine et on est déjà projeté dans les combats et dans l'action. En immersion totale dans le conflit, et cela jusqu'à la fin du jeu, après avoir pris en main les destins de Vasili, soldat russe, Davis et Welsh, tout deux britanniques, respectivement sergent et pilote de char et enfin Taylor, américain spécialiste du tir de précision. Leurs affectations vous feront combattre en Russie (Moscou, Stalingrad), en Afrique du Nord (Lybie, Tunisie...) et en Normandie pendant une petite quinzaine d'heures dans la difficulté standard.

Ce FPS explosif qu'est Call of Duty 2 laisse une impression presque physique au joueur. Son gameplay, parfaitement efficace, se fait oublier après quelques minutes et le joueur peut alors se plonger dans l'action. Une gâchette pour tirer, l'autre pour zoomer, les deux boutons de tranche pour les deux sortes de grenade, explosives et fumigènes (l'idée sera reprise, n'en doutez pas), le stick droit pour les coups de crosse, le Y pour changer d'arme, le X pour recharger, les boutons blanc et noirs pour... ah non, on les a virés ces deux là. Call of Duty 2 fait un sans faute sur la prise en main. Une impression physique, nous disions donc. Oui, car pour la première fois, un jeu de tir à la première personne prenant pour cadre la Seconde Guerre Mondiale donne la sensation d'être réellement face aux ennemis et, surtout, aux côté de nos frères d'armes. C'est certainement cela la force de Call of Duty 2. A la guerre, la solitude est intérieure mais jamais réelle. Sur les champs de bataille, qu'ils se situent dans la neige moscovite ou le sable de l'Afrique du Nord, on ne meurt jamais seul. Les développeurs du jeu l'ont bien compris. Sans cesse, votre quota d'alliés varie entre grand (cinq ou six hommes) et immense (des dizaines de soldats). Vos compagnons vivent l'action avec vous. Ils crient de peur, insultent l'ennemi, vous préviennent du danger, vous demandent de l'aide, meurent en vous sauvant la vie, évacuent des blessés, etc. Chacun d'entre eux a un nom, lisible lorsque vous les visez, mais leur espérance de vie est faible, comme le veulent ces rudes affrontements. Pour chaque homme tombé, il y en a presque toujours un autre pour le remplacer. Le nombre d'opposants est à l'avenant. Résultat, on vit les combats avec une intensité inédite.

La quantité ne pouvant remplacer la qualité, les aspects graphiques et sonores sont soignés. Call of Duty 2 ne propose pas le même niveau de textures que Kameo ou Perfect Dark Zero, mais celles des vêtements, des visages et de nombreux murs sont très jolies. Par contre, d'autres, dans les décors en particulier, n'auraient pas dépareillé sur Xbox. L'animation de tout ce beau monde est réussie. Couplée à des explosions de grande envergure et à des effets de fumée et de chaleur grandioses, elle impressionne et le jeu ne ralentit quasiment jamais. Les nombreux petits et grands gestes des soldats les rendent très vivants: ils renvoient les grenades des ennemis, retournent une table pour s'en faire un abri, se planquent où ils peuvent, tirent un dernier coup de feu avec leur arme de poing alors qu'ils agonisent... On se sent investi de la mission de les aider du mieux possible. Les modélisations des soldats sont bonnes mais ils ont tendance à tous se ressembler un peu. Celles des armes est très convaincante. Les décors, eux, sont très grands. Les effets de particules ne donnent pas encore l'impression "next gen", ils sont très simples. Les graphismes de Call of Duty 2 ne sont pas les plus flamboyants du lancement de la 360. Mais si on calculait un ratio nombre d'éléments à l'écran / qualité technique, ce soft remporterait le trophée haut la main. Et comme vous l'avez compris, les graphismes sont auxiliaires à l'immersion. Donc on oublie vite les quelques textures ternes ou de rares bugs de collision.

Le son, lui, frise la perfection. Les bruitages divers, qu'il s'agisse d'explosions, du bruit d'une grenade qui tombe à vos pieds, de cris de soldats blessés ou encore d'un bombardier qui survole votre position, sont exemplaires. Pour peu que vous disposiez d'un système sonore ad hoc, vous allez en prendre plein les oreilles. Et sentir les balles siffler ou le souffle d'une grenade un peu trop proche, rien de mieux pour s'y croire vraiment. Les musiques, très typées "films de guerre" sont elles aussi de grande qualité. Elles savent augmenter la tension ou faire ressortir l'aspect héroïque d'une charge par exemple. Les cris de peur et autres vociférations des alliés et des opposants sont très crédibles. Vous risquez bien de sursauter lorsque un soldat hostile sortira de l'ombre en vous chargeant et en hurlant ! Nos acolytes se parlent aussi entre eux, se vannent et commentent échecs et victoires. Fait trop rare et qui mérite donc d'être signalé, musiques, bruitages et voix sont réglés de manière optimale et on peut profiter des trois en même temps sans devoir tendre l'oreille.

L'intelligence artificielle des soldats alliés et ennemis se vaut. Globalement, ils sont un peu trop "enthousiastes" et légèrement suicidaires par instant. Mais cela ne les empêche pas de tirer parti du décor de la meilleure manière, en se cachant, en lançant des grenades dans les cachettes ennemies, etc. La quantité d'hommes présents permet largement d'en laisser quelques uns mourir au combat. Les soldats adverses ne cessent de crier eux aussi et cela permet souvent de savoir où ils se trouvent et ce qu'ils comptent faire (à condition de comprendre un petit peu l'allemand). Ils visent très bien. On ne meurt pas trop rapidement pour autant, puisque le jeu propose un système de santé particulier. Lorsque vous êtes grièvement blessé, l'écran s'entache de sang et un message vous intime l'ordre de vous mettre à couvert. Si vous le faites quelques secondes, vous serez prêts à repartir au front. Dans le cas contraire, on enverra une lettre de condoléances à votre famille. Ce système est très bien pensé, s'inspire de celui de Halo et permet d'éviter la chasse aux "medikits". Pareil pour les armes, elles se trouvent en quantité sur le champ de bataille. Leur utilisation est simple mais il faut faire preuve de calme. Dans le cas où vous laisseriez la gâchette appuyée sans cesse, n'espérez pas avoir la moindre précision. Evidemment, les fusils sont plus précis que les mitraillettes mais plus lents; les pistolets sont faibles mais ils peuvent vous sauver la vie et les mitrailleuses encouragent la dépense de grosses munitions. L'efficacité des ennemis procure quelques moments de stress, lorsque l'on prend d'assaut une pièce où se trouvent plusieurs ennemis par exemple. Même si on n'est pas totalement libre d'aller où l'on veut, les missions laissent une bonne liberté dans la manière d'aborder l'ennemi, plus ou moins discrète et détournée. Nos camarades comprennent lorsqu'il nous faut une couverture, savent tirer parti du nuage de fumée que l'on crée ou restent lâchement dissimulés pendant que l'on investit un bâtiment. Les plus courageux se lanceront dans le mode de difficulté ultime, où la moindre erreur se paie comptant. Sueur garantie!

Les parties en solo offrent une expérience de jeu saisissante et dans laquelle on se sent toujours entouré de dizaines de collègues. Bizarrement, ce n'est pas le cas sur le Live, où on ne peut jouer qu'à huit simultanément. Evidemment, à l'heure ou les meilleurs jeux Xbox proposent de jouer à seize (parfois trente-deux) et que Perfect Dark Zero, autre FPS du lancement 360, affiche trente-deux joueurs sans problèmes, on est en droit de se poser des questions. D'autant plus que les affrontements des campagnes font rêver d'un multi solide. Si vraiment on veut jouer à seize, il faut se rabattre sur le jeu en LAN (multiconsoles). Amusez-vous pour trouver quinze joueurs... On se contentera donc en Live de modes deathmatch, deathmatch en équipe, capture du drapeau, Q.G. et "chercher et détruire". Je passe sur les trois premiers, peu originaux mais toujours efficaces. Le mode Q. G. vous demande de placer puis défendre une radio avant que l'équipe adverse ne le fasse de son côté. Chercher et détruire s'apparente à des missions, dans lesquelles Alliés et troupes de l'Axe s'affrontent. Le lag est soit complètement absent, soit très fort et rend certaines parties injouables, même si seuls deux ou trois joueurs sont dans la partie. Autre défaut, le fait d'être renvoyé à l'écran d'accueil Live après une partie, pas moyen de la rejouer immédiatement. Les cartes (une douzaine) sont grandes et plutôt bien construites, elles permettent de mettre en place quelques tactiques. Les cachettes et les voies d'accès sont nombreuses. Le désert tunisien, le froid de Stalingrad ou la verdure de la Normandie sont les divers théâtres des opérations en ligne. Lorsque les conditions de jeu sont bonnes, on prend un certain plaisir. Les parties rappellent le très bon Return to Castle Wolfenstein, signe de qualité. Les joutes, en match à mort ou avec des objectifs plus précis, sont acharnées, car les balles sont très efficaces. Cependant, le multi de Call of Duty 2 déçoit, par son manque d'ambitions et son classicisme surtout. Les problèmes de connexions pourraient être corrigés, mais pas le faible nombre de joueurs potentiels, dommage.

Call of Duty 2 s'impose donc comme une expérience à vivre en solitaire. Mais quelle expérience! Jamais jeu de tir à la première personne n'avait réussi à rendre l'action aussi prenante. Plusieurs passages des missions marquent l'esprit par leur intensité ou leur originalité. On pense aux missions dans Stalingrad et Moscou, à la prise puis à la défense de la colline 400 (chaaaargeeez!), aux passages dans les tanks ou encore le débarquement à la Pointe du Hoc, épiques, et à toutes une séries d'instants où le taux d'adrénaline grimpe en flèche. Les quelques défauts du solo sont très largement éclipsés par ses énormes qualités. Call of Duty 2 remporte une ribambelle de médailles pour cette campagne aboutie, longue et prenante mais déserte rapidement le champ de bataille du Live.


Sam Fisher - 6.12.2005

 


 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Immersion
Sons et musiques
Trois campagnes
Jouabilité
_________________________

Live modeste
Quelques défauts techniques

_________________________

 
 
Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 8.5/10