Après avoir sévit
durant des années et, au fil de ses épisodes,
durant la deuxième
guerre mondiale, la série s’était
offerte avec Call
of Duty 4 : Modern Warfare, une cure
de jouvence et était entrée de plein pied dans
la guerre moderne. Ce nouvel opus, baptisé Call
of Duty : Modern Warfare 2 en est la suite directe
et nous fait reprendre du service au travers
d’une suite plus qu’attendue vu l’engouement,
ô combien justifié, qu’avait suscité l’épisode
précédent.
Cette bouffée de
fraîcheur avait permis au premier Modern
Warfare d’avoir un scénario original, dans la
lignée de ce que propose l’écrivain Tom Clancy.
Ce Modern Warfare nouveau joue dans la même
cour que son prédécesseur et reprend après la
mort de Zakahev, tué à la fin de celui-ci. Il
a été érigé au rang de martyr et bénéficie de
partisans au niveau de la population Russe.
Makarov, un de ses compatriotes reprend le flambeau
et devient, par là-même, notre nouvel
adversaire. Son but : que la Russie déclare
la guerre aux Etats-Unis. Pour ce faire, tous
les moyens sont bons. Il ne reculera devant
rien, y compris le massacre d’innocents. Celui
qu’il déclenchera dans l’aéroport de Moscou,
et auquel on participera, en est la meilleure
illustration et en dit long sur la personnalité
du bonhomme. Cette scène, qui a fait couler
énormément d’encre virtuelle et alimenté nombre
de débats sur le net, n’est absolument pas gratuite
et trouve tout son sens, d’un point de vue scénaristique.
Elle sera l’élément déclencheur de tous les
évènements qui suivront. A noter que, conscients
de la violence de celle-ci, les développeurs
laissent aux joueurs la possibilité de la passer
purement et simplement. Comme à l’accoutumé
dans la série, on alternera entre deux personnages,
tantôt dans la peau de Gary « Roach » Anderson,
appartenant à la Task Force 741, tantôt dans
celle de James Ramirez, appartenant à l’unité
des Rangers, perdu dans les méandres d’un scénario
complexe à la narration hachurée. On a d’ailleurs,
au début, un peu de mal à comprendre ce qui
se passe, mais les choses s’éclaircissent heureusement
au fil de notre progression.
Même si les Call
of Duty ne sont pas réputés pour faire dans
la dentelle et que la vocation première d’un
FPS est d’offrir aux joueurs la possibilité
d’exploser tout ce qui bouge (ou pas) à l’écran,
diverses séquences comme de l’escalade ou d’autres,
au cours desquelles on doit fuir le plus rapidement
possible, sont incluses dans le jeu. Quelques
missions d’infiltration sont également de la
partie et s’avèrent particulièrement réussies.
Notamment celle où l’on infiltre une base ennemie,
en pleine tempête de neige, à l’aide d’une arme
permettant de localiser les adversaires grâce
à leurs pulsations cardiaques. Elles viennent
casser la routine et insufflent du rythme à
l’aventure. Au cours de missions plus classiques,
mais non moins réussies, on infiltre une prison
russe pour délivrer un mystérieux prisonnier,
on défend un fast food contre l’envahisseur
(qui est manifestement contre la mal bouffe),
on investit des bâtiments en ruine, on se retrouve
aux commandes de mitrailleuses dans un hélicoptère
ou sur un blindé où le mot d’ordre est simple
: feu à volonté. La libération d’otages fait
aussi partie de nos attributions. Afin d’y parvenir,
sans faire de victimes parmi ces derniers, à
certains moments précis du jeu, on doit poser
des explosifs pour faire sauter un mur ou une
porte. L’explosion déclenche alors, dans un
certain laps de temps, une scène de ralenti
pendant laquelle on doit se débarrasser des
preneurs d’otages (gare à viser juste car aucune
erreur de cible ne sera tolérée). Cette dernière,
en plus d’être très bien faite et jouissive,
renforce encore l’aspect cinématographique du
titre. Elément redondant des FPS, les fameux
scripts imposés par les développeurs, bien que
présents, offrent tout de même davantage de
liberté qu’à l’accoutumée. On se sent un peu
plus libre de nos mouvements et on a moins la
sensation de se trouver dans un couloir dont
on ne peut sortir, contrairement à pas mal d’autres
titres. Mais cette liberté n’est qu’illusoire
puisque, généralement, un mur ou un meuble tombé
à même le sol stoppe net nos élans d’explorateurs
et nous renvoie dans le droit chemin.
Qui dit guerre
moderne dit arsenal moderne. On a donc accès
à la fine fleur de la technologie de guerre.
Outre les fusils à pompes, grenades, bazookas,
pistolets, mitraillettes, lunettes à vision
nocturne et autres, on se retrouve aussi aux
commandes d’un drone Predator grâce auquel on
envoie et dirige des missiles sur des vagues
d’ennemis, le but étant d’en dégommer un maximum.
On ne peut d’ailleurs, lors de son utilisation,
s’empêcher d’avoir la sensation de jouer au
bowling et de tout mettre en œuvre pour tenter
de réaliser un Strike. On marque des cibles
au laser, on utilise aussi des missiles Javelin,
ou un fusil disposant d’un écran intégré nous
permettant de localiser nos ennemis grâce à
leurs pulsations cardiaques. On peut même utiliser
un bouclier anti-émeutes afin de soutenir un
assaut ennemi conséquent. Chacune de nos missions
nous dotera d’un armement de base mais, si celui-ci
ne nous convient pas, libre alors à nous de
nous servir sur les cadavres ennemis et de récupérer
leurs armes.
La prise en main
est quasiment instantanée. Le mot d’ordre est
clair, on n’est pas là pour se prendre la tête
mais, au contraire, pour l’éclate (dans tous
les sens du terme). Changements d’armes, jets
de grenades, sprint, s’accroupir ou s’allonger,
zoomer pour mieux viser, vider son chargeur
et le recharger se font de manière intuitive
et sans la moindre hésitation. De toute façon,
en début de partie, un petit tutorial, parfaitement
intégré au scénario du jeu, se charge de nous
apprendre les rudiments de l’art de la guerre
moderne. Les environnements, relativement variés,
nous emmènent, entre autres, d’une base perdue
dans les montagnes enneigées en Russie, aux
Favelas de Rio de Janeiro en passant par Washington,
un goulag ou bien encore par une plate-forme
pétrolière.
La campagne solo
est d’une intensité rare et il faut reconnaître
que le jeu donne une vision très réaliste d’un
champ de bataille moderne. Carcasses de voitures
en flammes, civils hurlant et courant dans tous
les sens, explosions, adversaires en nombre,
quantité de véhicules ennemis ou alliés, danger
permanent. On se retrouve en première ligne,
avec nos coéquipiers qui courent dans tous les
sens et tombent sous les balles adverses. On
se fait tirer dessus sans jamais vraiment savoir
d’où ca vient, à tel point qu’on se retrouve
souvent totalement dépassé, avec la sensation
de subir les évènements avec une certaine impuissance.
Impression très présente lors de certains niveaux
comme, par exemple le bas des Favelas, où on
a l’impression de participer à un concours de
tir aux pigeons et où on a très chaud aux plumes
tellement les adversaires surgissent de partout.
L’IA de nos ennemis est réussie. Ils se cachent,
visent juste, nous balancent et nous renvoient
des grenades, utilisent la topographie des niveaux
à leur avantage et il arrive souvent qu’ils
viennent nous chercher lorsque l’on a été repéré
et que l’on se cache trop longtemps pour essayer
de déjouer leur vigilance.
Si on peut trouver
à redire sur certaines textures pas extraordinaires,
globalement, Modern Warfare 2 en met plein la
vue. Les décors sont de toute beauté et en partie
destructibles. Les différents véhicules, nos
coéquipiers ou adversaires sont très bien modélisés
et bénéficient d’une animation très réaliste.
Malgré le nombre d’éléments à l’écran, aucun
ralentissement n’est à déplorer. Tout reste
parfaitement fluide. Les explosions, les effets
de particules, de fumée, sont incroyablement
bien rendus, tout comme ceux de météo qui nous
offrent parmi les plus belles chutes de flocons
de neige et un des plus beaux orages vus dans
un jeu vidéo. Tous ces éléments contribuent
au réalisme du jeu, à lui donner un aspect presque
« vivant ». Certains niveaux, comme celui de
Washington, sont purement et simplement à couper
le souffle. Le tout sublimé par une mise en
scène digne des plus gros blockbusters cinématographiques
hollywoodiens. L’ambiance
sonore est, là encore, incroyablement réussie
et immersive. Entre les balles qui fusent de
partout, les explosions régulières, les soldats
qui crient ou bien notre supérieur qui nous
hurle des ordres, on se retrouve dans un brouhaha
ambiant qui nous plonge littéralement au cœur
de la bataille. A tel point que c’en est parfois
trop et que cela en devient assourdissant. La
musique, composée par Hanz Zimmer (qui compose
également pour le cinéma) n’est pas en reste.
Les rythmes et l’intensité varient selon les
situations tout en collant toujours parfaitement
à l’action. Le doublage français est correct
même si on n’a pas affaire à du Shakespeare
au niveau dialogues. Néanmoins, il remplit parfaitement
son office et nous plonge encore plus au cœur
de l’action.
Les sauvegardes
se font automatiquement au travers de check
points. Les temps de chargement sont très courts,
surtout lorsque l’on meurt et que l’on reprend
la partie au dernier check point et permettent
le briefing entre chaque niveau. Seul
point noir de ce Modern Warfare 2, la durée
de vie en solo. En monde Normal, il faut moins
de 7 heures pour terminer la campagne solo.
Par contre, en mode multijoueurs, c’est une
autre histoire. Nouveauté par rapport à l’épisode
précédent, le mode Spec Ops qui permet de réaliser
plein de petits défis comme d’atteindre un point
donné en traversant un pont abandonné parsemé
de carcasses de voitures et de tonnes d’ennemis
ou de traverser une forêt enneigé sans se faire
repérer par les adversaires. Bien que jouables
en solo (mais quasiment impossibles à réussir
pour la plupart), ces défis prennent tout leur
sens à deux et rallongent conséquemment la durée
de vie du titre. Le multijoueur
de Call of Duty Modern Warfare 2 se devait donc
d’être plus prenant, plus amusant et encore
plus complet que le précédent. Cela pourrait
paraître difficile, tant le multi du premier
volet était intense, mais les développeurs ne
se sont pas reposés sur leurs lauriers, bien
au contraire. Les nouveautés sont multiples,
les sensations de jeux sont préservées, les
défauts ont été gommés. Alors que demander de
plus ?
Il faut être honnête,
le multijoueur de ce second volet ressemble
énormément au premier. Et cela n’en est pas
pour déplaire aux amateurs. Justement, les défauts
majeurs ayant été gommés, il ne restait plus
qu’à ajouter de nouvelles possibilités, des
nouvelles méthodes de jeu et d’améliorer les
sensations sur le front. Les premières minutes
en disent long. L’intensité des combats est
toujours présente. Les cris, les tirs, les explosions
sont nombreux, et la mort se fait vite sentir.
Car tout comme dans le premier volet, les nouveaux
venus seront désavantagés par rapport aux anciens,
puisque leurs armes, leurs capacités et leurs
performances seront nettement réduites comparées
à celles des meilleurs joueurs. Une fois ce
défaut passé, un des seuls probablement dans
ce mode multijoueur, tout le monde peut s’amuser
et enfin trouver un rôle sur le champ de bataille.
Sniper, grenadier, fusilier, mitrailleur, tout
le monde peut y trouver son compte. Les armes
sont nombreuses, et bénéficient d’options spéciales,
une fois prises en main. Lunette laser, fusil
à pompe, lance-grenades, viseur holographique
(une visée laser améliorée), lunette de fusil,
tout y est. En plus de cela, plusieurs nouveautés
font leurs apparitions, toutes plus réjouissantes
les unes que les autres. Parmi celles-ci, il
y a la possibilité d’avoir deux armes en mains.
On peut aussi utiliser une lunette thermique,
qui permet de repérer les ennemis à distance,
et dans les conditions les plus difficiles,
ainsi que d’autres choses, citées précédemment,
comme le fusil à pompe. Finalement, les armes,
bien que peu différentes des anciennes, sont
tout de même intéressantes et permettent de
nouvelles approches.
Vient maintenant
la question des capacités supplémentaires du
soldat. Les atouts. Ceux-ci permettent d’avoir
des avantages sur le champ de bataille. Ils
sont nombreux. On en retrouve certains du précédent
épisode, comme la visée solide (meilleure précision)
et le baroud d’honneur (après avoir été touché,
et à terre, on sort un pistolet pour se défendre
durant ses dernières secondes de vie). Ici aussi,
les nouveautés sont nombreuses. On retrouve
un atout permettant de récupérer les munitions
et les armes secondaires sur les corps, amis
comme ennemis. Un autre permet de brouiller
le radar des ennemis proches, et finalement,
on en trouve d’autres, moins impressionnants,
qui, par exemple, font apparaître les mines
et explosifs adverses. En plus de cela, on peut
ajouter de nouvelles armes, comme un couteau
à lancer, ou une insertion tactique, une fusée
à déposer pour ressusciter à cet endroit plus
tard. Bref, tout y est. Les sensations de jeu
sont bien là et ont même été améliorées. Si
l’on se penche maintenant sur le dernier point
dominant de ce jeu, les bonus d’élimination,
on retrouve également de nouvelles choses. Il
est maintenant possible d’appeler plusieurs
soutiens aériens en même temps, de contrôler
ces mêmes appareils durant un certain laps de
temps, de brouiller le radar ennemi, et même
de désactiver l’électronique ennemie. Bref,
tout y est pour rendre le tout encore plus explosif,
encore plus percutant et surtout, encore plus
fun.
En ce qui concerne
les modes de jeu, on retrouve les classiques,
quelques nouveautés et même des modes à la troisième
personne. Ici, ce n’est pas une grande révolution,
puisque la majorité des joueurs se retrouvent
en mode team deatmatch. Concernant la qualité
de jeu, on est encore ici sur des impressions
très positives. Il n’y a quasiment pas de lag,
les parties sont facilement trouvables, et surtout
très rapidement. La communication via le micro
se fait sans saccades, il n’y a pas de problèmes
de connexion au serveur (joueur). C’est donc
une très bonne note de ce coté aussi.
Pour finir, toutes
les maps sont nouvelles et astucieusement pensées.
Certaines permettent l’infiltration, d’autres
privilégies le rush et l’utilisation d’explosifs.
Tout le monde y trouve son compte, et la variété
des cartes permet de ne pas s’ennuyer. En ce
qui concerne les grades, c’est toujours le même
principe. 70 niveaux pour atteindre le but final,
c’est beaucoup, mais rapidement atteignable
pour peu que l’on joue un minimum. En plus de
cela, on retrouve les grades prestige, qui permettent
de recommencer ces 70 niveaux. Une fois cela
fait, on passe au grade prestige 2, 3 et cela
jusqu’au dixième. Autant dire qu’il y a du boulot,
mais ceux qui ne veulent pas se lancer dans
la grande aventure peuvent très bien s’arrêter
aux premiers grades. Tout le monde y trouve
son compte. Que l’on soit
un gamer acharné, ou un amateur, on peut s’amuser
plusieurs heures sans se lasser, en découvrant
de nouvelles choses, de nouvelles armes et de
nouvelles tactiques. L’ambiance est explosive,
la qualité de jeu est au rendez-vous et les
joueurs sont nombreux. Les défauts étant rares
et quasi-inexistants, il y a peu de chances
de voir baisser l’amusement au cours du jeu.
Doté d’une réalisation
excellente, ce nouveau Call of Duty : Modern
Warfare marche sur les pas de son aîné. Malgré
sa relative rapidité, le mode solo offre une
campagne intense et remplit parfaitement son
rôle, à savoir nous plonger au cœur d’un conflit
moderne. Quant au mode multijoueur, bien que
les bases soient les mêmes que dans le précédent
opus, le résultat est toujours aussi excellent
et permet à n’importe qui de trouver son bonheur.
C’est peut-être le jeu à avoir cette année,
et cela rien que pour le multijoueur. Un titre
à ne pas manquer.
Xav et Crypto X - 20.12.2009