
Test : Sphinx - et la Malédiction
de la Momie
Développé
par Eurocom, déjà à l'origine de 007
: Nightfire ou du dernier Buffy, Sphinx est un jeu d'aventure/action
comparable à Zelda dans son déroulement. Une comparaison plutôt
flatteuse pour un jeu qui n'est pas réellement connu du grand public.
A
l'époque de l'Egypte antique, un dénommé Sphinx devra tenter
de stopper le maléfique Seth, l'ennemi juré d'Osiris, pour éviter
qu'il ne plonge le monde dans l'obscurité dont il a le secret. Pour cela
notre héros, mi-homme, mi-lion (dans la mythologie) est contraint de partir
à la recherche des couronnes sacrées d'Egypte, le legs des anciens.
Dans Sphinx et la Malédiction
de la momie, vous incarnerez, sans surprise, le sphinx, mais plus étonnant,
également une momie. Cette momie n'est autre que Toutankhamon, un jeune
prince tombé dans un piège tendu par Seth, son frère, alors
qu'il était sur le point d'épouser Néfertiti. Transformé
en momie, la seule solution pour lui de retrouver son apparence est d'aider le
Sphinx dans sa quête, et cela tombe bien, ils ont tous les deux le même
ennemi : Seth.
Cette possibilité d'incarner deux personnages permet
de varier grandement le gameplay. Si les phases de jeu avec le Sphinx sont plus
orientées vers l'action, la momie, dépourvue d'armes, devra résoudre
un grand nombre de puzzles pour arriver à ses fins. A l'instar de Voodoo
Vince, mais ici d'une façon bien plus poussée, la momie devra régulièrement
se faire souffrance pour passer les obstacles qui jalonnent sa route. Elle sera
par exemple obligée de se jeter dans le feu pour, en tant que torche mouvante,
aller mettre le feu à différents éléments du décor,
se faire compresser pour pouvoir passer entre les barreaux ou encore électrocuter
ses pauvres bandages pour actionner un interrupteur. Plus originale, la momie
peut également se diviser en trois pour envoyer ses avatars mettre en marche
de lointains mécanismes, mais aussi disparaître aux yeux des gardes
sous réserve qu'elle reste immobile. Les possibilités son très
nombreuses, et de manière récurrente, il faudra combiner ces différents
états. Mais attention à l'eau, elle annule l'électricité
et le feu, tenez-vous le pour dit
Notez tout de même qu'une momie
est par définition morte, par conséquent, elle n'a pas de barre
d'énergie et un droit à l'erreur infini.
Quant au Sphinx, c'est
un peu le Link de l'Egypte, un héros qui ouvre des portes et des coffres,
qui cours partout pour sauver les innocents tout en menant sa quête à
bien. Ses premiers pas seront fait en compagnie d'Horus, un allié qui visiblement
ne va pas le rester longtemps. Si au départ il vous nargue devant le peu
de mouvement que vous pouvez réaliser, il sera très rapidement impressionné
par vos capacités. Pour commencer, vous partez à la recherche de
l'arme qui vous accompagnera tout au long du jeu : l'épée d'Osiris.
Ensuite on trouvera le bouclier, toujours d'Osiris. C'est à partir de cet
instant que les choses sérieuses pourront débuter. Comme pour la
momie, le Sphinx devra immanquablement résoudre des puzzles, cependant,
il aura très souvent à faire aux sbires de Seth dans les donjons.
Au cours de sa progression, le Sphinx récupérera de nombreux objets
et items lui donnant de nouvelles habilités, en vrac : une sarbacane, les
ailes d'Ibis, pour faire un double saut, les mains d'Amun pour pousser de lourds
objets ou encore une écaille vous donnant la possibilité de nager
rapidement sous l'eau.
Malheureusement, toutes ces découvertes se font,
en général, au moment opportun, c'est à dire que par exemple,
on trouvera les ailes d'Ibis juste avant de rencontrer les obstacles qu'il faut
obligatoirement franchir. Vers la fin de l'aventure cet effet de rail disparaît,
mais on aurait aimé faire plus de voyages, pour ainsi commencer à
remplir les quêtes secondaires plus tôt
Reste qu'au moins on
ne s'ennuie pas à chercher son chemin.
En plus de ses compétences
d'attaque, le Sphinx peut capturer ses ennemis grâce à des insectes
chasseurs récupérés ici et là en cassant des jarres.
Dans quel but capturer ces vilains ? Premièrement pour gagner un peu de
scarabées de bronze, la monnaie locale, ensuite pour rendre service au
conservateur du musée récemment pillé avec récompense
à la clé, et enfin pour pouvoir se débloquer dans certaines
situations. Se débloquer car certains de ces ennemis, trois pour être
exact (deux de feu, un d'électricité), sont manipulables grâce
au joystick droit simultanément aux déplacements du Sphinx. Une
idée originale et très bien intégrée à l'aventure.
Pour
rester dans le domaine de la jouabilité, il est difficile d'en dire du
mal puisque la manette est en grande partie paramétrable en plein jeu.
On sélectionne l'objet qu'on veut avec le pad directionnel et ensuite on
l'assigne aux touches L, R ou Y. A, B et X quant à eux sont réservés
respectivement au saut, à l'attaque (pour le Sphinx), et à l'action
de certains éléments du décor (portes, coffres, etc.) Lorsqu'on
ne dirige pas d'ennemis, le joystick droit sert à déplacer la caméra,
elle aussi est paramétrable, via le menu des options. Concernant la caméra,
on peut relever quelques ratés dans sa gestion mais la touche blanche est
là pour la recentrer, pas toujours de façon optimale, en cas de
crise.
La réalisation, multi plateforme
oblige, n'est pas le point fort de ce jeu. Heliopolis, le territoire de jeu, est
assez vaste mais reste sommairement modélisée, avec des textures
parfois trop simples, et surtout des arrêtes de polygones bien apparentes
dans les canyons ou dans les fonds marins. Les lieux visités sont peu variés,
et le plus clair du temps on voit du sable, de l'eau et des pierres, seul le village
fait office d'intrus avec un petit côté festif qui s'en dégage
Une fois que vous l'aurez sauvé bien entendu
Pour ce qui est des
temples et des bâtiments, l'époque de l'aventure étant ce
qu'elle est, on ne peut rien reprocher à l'architecture des donjons. Bien
au contraire, on peut même la "louanger" devant le level design
d'excellente qualité. Les énigmes se déroulant la plupart
du temps sur plusieurs niveau de hauteur et très souvent sur plusieurs
salles donneront du fil à retordre à beaucoup de joueurs. Les personnages,
des héros aux ennemis, sont pour leur part bien modélisés
sans toutefois verser dans le sublime, on remarquera par contre un petit clipping
de détails sur les plus détaillés. C'est à dire qu'au
fur et à mesure qu'on s'en approche, son arme apparaît, puis ses
chaussures, pour le voir dans son " intégralité " à
quelques pas de celui-ci. Ce problème est aussi présent dans les
décors : des poteaux qui surgissent au dernier moment, de même que
des rochers ou certains ennemis (dans l'eau). Malgré cela, le moteur du
jeu nous fait l'honneur de nous éviter les ralentissements et les saccades.
Étonnemment
dès les premières minutes de jeu ! Les dialogues ne sont pas parlés,
alors que les lèvres bougent. On a bien droit de temps à autre à
quelques gémissements, tantôt agaçants, tantôt délirants,
mais ça s'arrête là. La présence de voix aurait certainement
plongé davantage le joueur dans l'aventure, bien que le Sphinx ne s'exprime
jamais
Ca par exemple, comme Link. D'autant plus dommage que les musiques
et les bruitages sont de très bonne qualité, la course à
pied dans le sable ou la nage rapide sous l'eau sont très bien rendues
et lorsque la musique s'en mêle, de façon aléatoire comme
pour Tomb Raider, on s'y croirait. Le tout bien sûr compatible Dolby Digital
5.1.
Pour un jeu de ce calibre, on aurait
aimé une durée de vie un peu plus conséquente, du niveau
d'un Zelda par exemple. Il faudra une grosse quinzaine d'heures pour voir le dénouement
de l'histoire
Laissant présager une suite
En revanche, en voulant
remplir toutes les quêtes annexes, réussir tous les mini-jeux dans
leurs niveaux de difficultés les plus élevés, on peut facilement
atteindre les vingt heures de jeu, mais encore une fois, la linéarité
de l'aventure nous oblige presque à passer outre ces à-côtés
pourtant très sympathiques. Vous pouvez rajouter cinq minutes, j'ai bien
dit cinq, au nombre total d'heures grâce à la présence d'un
making of, non sous-titré, qui se résume à ça : "
Mon jeu c'est le plus beau, mon jeu c'est le meilleur " s'exclama le producteur
Sphinx et la Malédiction de la
Momie est une très bonne surprise qui ravira les personnes qui sont en
manque de jeu d'action/aventure. Quelques maigres détails trahissent son
appartenance à la catégorie du multi-plateforme : des chargements,
rares, mais parfois trop longs et une qualité graphique discutable mais
globalement propre. C'est le pain quotidien des jeux de cette catégorie,
mais il serait dommage de se priver de cette aventure, certes linéaire,
pour ces simples prétextes. Le genre est tellement peu représenté
sur Xbox qu'il est interdit de faire la fine bouche. Maintenant, on attend la
suite, et s'il vous plaît Monsieur Eurocom, plus longue l'aventure, plus
longue, et encore merci pour tout.
Inspecteur Gadget - 23.04.2004
aucune
parole prononcée
quelques
fautes dans les textes
des
points de sauvegardes trop espacés
réalisation
moyenne
| contrôler
deux personnages
possibilités
d'action
une
aventure plutôt longue
les
énigmes
l'ambiance
|
