Un
temps prévu en exclusivité sur Playstation 3, Virtua Fighter 5 a
finalement, pour le plus grand bonheur des joueurs, trouvé le chemin de
la machine blanche de Microsoft. Arrivé avec sept mois de retard, les développeurs
ont utilisé cette période pour annoncer avec fracas la venue du
mode de jeu en ligne ainsi que d'autres petits détails. Alors, Virtua Fighter
5, toujours aussi bon ?
Comme son nom
l'indique, il n'est pas question dans ce soft de piloter un vaisseau spatial,
mais bien de jouer des poings et des pieds sur un adversaire au moins aussi tenace
que vous. Avec 17 personnages au compteur dont les célèbres Sarah
Bryant, Akira Yuki, Lion et Wolf mais aussi avec les papys Shun et Lau, les demoiselles
que sont Vanessa, Eileen et Aoi ou encore les brutes tels que El Blaze et Jeffry.
Le casting est bien assez varié pour que l'on puisse s'attacher à
un personnage. Et il le faudra bien puisque le mode quête présent
dans Virtua Fighter 5 propose de faire progresser sont petit prodige jusqu'au
10ème dan. De quoi passer une bonne dizaine d'heures. Ce mode quête,
assez mal organisé il faut le préciser, nous invite à combattre
une série de personnages jusqu'à ce qu'un tournoi devienne disponible,
afin d'amasser plus d'argent et de bonus. Les bonus sont de simples accessoires
et/ou vêtements que l'on pourra greffer à son personnage fétiche.
Un Jeffry avec des lunettes ? Pas de soucis, un petit tour dans la boutique puis
dans sa " garde-robe " et hop, la montagne de muscle se transforme en
un molosse à tendance intello. Grâce à ce système,
on peut réellement se créer un personnage unique car la quantité
d'objet, de vêtements, d'accessoires est réellement astronomique
(bottes, ceintures, colliers, pantalon, etc.). Il y a de quoi faire. De plus,
il est possible de sauvegarder son personnage et de l'utiliser en mode arcade
ou de l'amener chez un ami sur une carte mémoire. Bien vu.
Le
mode arcade quant à lui reprend les bases, à savoir affronter une
série de sept combattants jusqu'au boss final, Dural (dans une épreuve
bonus). Si la victoire dans cette étape bonus vous échappe, la partie
arcade sera tout de même comptabilisée mais avec des points en moins
au compteur. Ce qui agacera plus d'un gamer. Sachez néanmoins que si vous
souhaitez pouvoir incarner le boss de fin, il est nécessaire de le vaincre
avec tous les personnages (en mode normal).
La nouveauté de cet épisode dans sa mouture Xbox 360 réside dans l'apport d'un mode de jeu en ligne. Relativement sommaire, celui-ci propose de se mesurer à ses amis/ennemis
durant des matchs classés ou amicaux, pas de tournois ou de match à quatre malheureusement. Le principe même du jeu de combat étant d'avoir un bon timing, il est préférable
de bien juger sa connexion avant de se lancer dans un match sous réserve de pourrir les matchs d'un lag incontournable. Le côté chouette de ce mode c'est que l'on peut utiliser le combattant
que l'on a customisé dans le mode quête pour jouter sur les lignes haut-débit du monde entier.
La jouabilité des Virtua Fighter a toujours divisé les foules. Entre un Tekken et un Virtua Fighter, en leur temps, il y avait un abîme au niveau de la
technicité. Aujourd'hui, ce cinquième opus tente de grappiller quelques milliers de joueurs de par le monde en simplifiant sa prise en main. Désormais plus dynamique, plus accessible,
celle-ci permet à tous de s'amuser, et surtout de gagner, des les premiers matchs. Ne faisant pas dans le grand spectacle, comme un certain Dead or
Alive, il ne faut pas espérer lancer des chopes improbables à 15 mètres du sol. Ici, les coups et techniques sont tous de l'ordre du réel (toutes proportions gardées).
Comme avant, les arènes sont toutes délimitées sur une zone restreinte, autorisant parfois les fameuses sorties de pistes jouissives et/ou humiliantes. Certains lieux sont délimités
par des barrières métalliques, des murs en bois ou des balustrades qui permettent d'effectuer des attaques différentes en fonction de la position sur le ring. La liste des attaques
aussi faramineuse soit-elle ne permet malheureusement pas une exploitation totale lors des combats tant certaines manipulations sont difficiles à effectuer sur le paddle de la 360. Cela dit, on retient
vite ses techniques favorites et entre les coups de poings, de pieds, les projections et les protections, on arrive finalement à se sortir d'un mauvais pas, sans un entraînement acharné.
De là en découle un fun certain. Mais si l'envie vous prend de hausser le niveau avec la difficulté très élevée, gare à votre fierté. Se prendre une
rafale de mandales par un pépé en tunique pour finir étalé lamentablement sur les caillasses avec en guise de cerise sur le gâteau la mention " perfect " à
l'écran, c'est toujours mémorable. C'est dit.
Graphiquement le jeu de l'AM2 fait bonne impression. Que ce soit au niveau des décors ou de la modélisation des personnages on voit que le souci du détail
faisait partie du cahier des charges. Ainsi, Pai et Aoi arborent des tenues toutes plus soyeuses les unes que les autres, les grands costauds font chauffer leurs muscles saillants (veines à l'appui)
et la masse capillaire de chacun des personnages se meut d'une bien belle manière. On aurait aimé voir de la sueur, des projections de sang ou des tuméfactions se manifester, mais nous
ne sommes pas dans Fight Night Round 3. Concernant les décors, on voit du pays. Entre un village de montagne avec une piste inondée,
une cabane en bois délabrée dans laquelle l'orage propage ses lueurs, un radeau qui vogue sur l'eau ou une arène tout droit sortie d'un amphithéâtre grecque, il y a de
quoi s'en prendre plein les mirettes. A cela s'ajoutent également des dégradations au niveau des zones de combat. Par exemple, dans la cabane, les murs s'effritent sous les assauts frénétiques
d'un Akira, dans les arènes avec un sol en brique, à chaque contact violent, le malheureux personnage ira briser le travail du terrassier. Du bon boulot. Notez aussi que cette version Xbox
360 bénéficie d'un soin plus important au niveau de l'aliasing eu égard à la version Playstation 3. L'effet d'escalier sur le contour des personnages n'est pour ainsi dire plus
perceptible. Quant à la partie sonore du titre, bien malin celui qui pourrait la critiquer. Chacun des personnages possède une voix plus ou moins convaincante. Mais quand il s'agit de déblatérer
des âneries du type " tu ne rivalises pas avec moi " (en anglais) on ne s'attarde que peu sur la qualité des voix. Les musiques pour leur part paressent un peu molles, surtout dans
les menus où on se croirait dans un jeu de réflexion
Qu'importe, l'essentiel est ailleurs.
Ce
nouveau Virtua Fighter 5 dispose comme vous pouvez le deviner d'une durée
de vie assez conséquente. Un mode arcade qui se suffit à lui-même,
une section " quête " qui vous demandera des dizaines d'heures
de jeu pour vous bâtir des personnages sur mesure ou encore le fameux mode
on-line. Il y a réellement de quoi faire avec ce titre. Rarement un jeu
de combat n'a paru aussi complet. Néanmoins un mode de jeu manque à
l'appel, celui qui fait des ravages dans le cur des amateurs de défis
: le mode survival. Regrettable, mais tellement pardonnable.
Virtua
Fighter 5 incarne la nouvelle référence en matière de jeu
de combat sur Xbox 360 depuis le fameux Dead
or Alive 4. Pas très difficile me direz-vous puisque ce dernier
est maintenant vieux de deux ans. Mais là où le titre aurait juste
pu se contenter d'être bien, il excelle. Au niveau de la réalisation,
du plaisir de jeu et de la durée de vie. Tout est là. Certes, on
en voudrait toujours plus (des combattants, des modes de jeu, des arènes,
etc.) mais ceci n'est pas une raison pour passer à côté de
ce jeu de combat. Ils sont si rares, alors si en plus ils sont géniaux.
Direction shopping list.
Inspecteur
Gadget - 3.11.2007
