Test : Too Human
Xbox 360
 
 Editeur : Microsoft
Développeur : Silicon Knights
Site officiel : Xbox.com
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 29.08.2008
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
  
 

Langue : français
Joueur(s) hors ligne : 1
Xbox Live : oui
Joueurs en ligne : 2
Age recommandé : dès 16 ans

 

Too Human est un des tout vieux projets du développeur canadien Silicon Knights (Metal Gear Solid : The Twin Snakes, Eternal Darkness) et prévu à l'origine pour sortir sur PS One puis Gamecube. Après moult péripéties et années de retard, le jeu débarque finalement en exclusivité sur Xbox 360 et en tant que premier épisode d'une trilogie.

Too Human est un hack & slash, ou Dungeon RPG, se déroulant dans un univers avec fusils lasers, robots et autres vaisseaux spatiaux; mais mélangeant de façon inattendue cet aspect futuriste avec la mythologie nordique. Le joueur incarne Balder, fils préféré d'Odin, ayant perdu sa femme et sa mémoire. Aidé de ses compagnons Ases, des conseils de Freyja, et de divers implants cybernétiques, notre héros va devoir protéger ce qui reste de la race humaine menacée par les enfants des Ymirs, la terrible race de machines, et combattre des pelletées de gobelins (des petits robots), d'elfes noirs (des robots de taille moyenne) et de trolls (des grands robots). De nombreuses cinématiques et dialogues non-interactifs racontent l'histoire, peu intéressante, et surtout qui est laissée en suspend à la fin du jeu, trilogie oblige.

En début d'aventure, cinq classes de guerrier sont à choix : le Berserker (spécialiste du corps à corps), le Commando (maître des armes à distance), le Champion (personnage équilibré), le défenseur (avec armure et bouclier) et enfin l'ingénieur bio (capable de soigner). L'intérêt de ce dernier est faible, étant donné que lorsque l'on meurt, chose qui arrive assez souvent vu qu'on ne peut pas stocker les orbes de soin, la seule véritable pénalité en dehors de la détérioration de son équipement est de devoir patienter une vingtaine de secondes, le temps qu'une valkyrie descende du ciel et nous ressuscite lors d'une petite séquence très vite répétitive et pénible. Toutes ces classes possèdent leur propre arbre de compétences à débloquer au fur et à mesure du passage de niveaux. Tout ceci permet d'obtenir des personnages variés et intéressants, en choisissant l'évolution du héros.

Le maniement de Balder est particulier. Le stick droit, habituellement associé à la caméra, est ici utilisé pour toutes les attaques au corps à corps; on pointe donc le stick en direction d'un ennemi pour donner un coup d'épée, marteau ou lance. Ceci permet, après un temps d'adaptation relativement long, d'enchaîner les coups, les combats aériens, les glissades entre les ennemis ou encore les projections en l'air. L'idée n'est pas forcément mauvaise, mais il en résulte deux problèmes de taille : des attaques pas toujours précises (difficile de cibler un ennemi en particulier, difficile aussi d'exécuter à chaque fois l'attaque que l'on souhaite) et l'impossibilité de gérer correctement la caméra. Il y a bien un bouton pour recentrer la vue, une croix pour changer la distance de la caméra, rien n'y fait, la vue est trop souvent dans les choux tout au long du jeu, surtout lorsque les ennemis arrivent de toutes parts.
Outre les armes de corps à corps, notre héros possède également des armes à distance, tels que les doubles pistolets permettant de cibler deux ennemis à la fois, divers fusils dont les lasers qui tirent en continu et dont les dégâts augmentent progressivement et enfin les canons, mélanges de mitrailleuses et lance-grenades. Ce sont les gâchettes qui sont mises à contribution pour ces armes à distance, avec un stick droit qui cette fois sert à cibler un ennemi (parfois avec peine), ou encore une partie d'un ennemi dans le cas d'un troll. Balder peut également compter sur ses attaques spéciales, une fois ces compétences débloquées, comme les furies (possibles une fois le niveau de combo rempli, et permettant de tuer de nombreux ennemis à la fois), des cris de guerre rendant les attaques plus efficaces un court instant, des attaques brutales et ultimes en orientant les deux sticks dans la même direction, ou encore des mines ou tourelles de mitrailleuse qui peuvent être déployées sur le champ de bataille. Un vaste éventail de possibilités d'attaque donc, chose bien appréciable, même si, encore une fois, le manque de précision des ces attaques rend régulièrement le résultat quelque peu incertain et bien éloigné de l'efficacité et de la précision d'un Ninja Gaiden 2.

Too Human propose uniquement quatre zones ou "chapitres" dans lesquels on peut évoluer, ce qui est vraiment peu. On en fait donc le tour en seulement 12 à 15 heures lors d'un premier passage. Pour ceux qui désirent refaire l'aventure avec une autre classe ou continuer à monter leur personnage initial, souhait légitime dans ce genre de jeu, il est possible d'accéder directement à une section du chapitre souhaité, avec l'avantage de ne pas devoir subir une deuxième fois les cinématiques, et de se concentrer sur les combats et la quête de meilleurs objets. On note avec plaisir que dans ce cas l'arrivée et le nombre de monstres sont différents de ce à quoi on est habitué lors de la campagne traditionnelle, et certains petits réaménagements architecturaux ont été faits. De quoi légèrement varier l'aventure lors d'un second passage, même si ce dernier se boucle forcément bien plus rapidement que le premier. L'aspect de recherche d'équipement et d'amélioration de son personnage, caractéristique des hack & slash, fonctionne très bien ici et il n'est pas rare de rencontrer sur le Live des personnes ayant cumulé plus d'une centaine d'heures sur le jeu en quête d'un set de sept pièces d'armure épique. On trouve en effet de très nombreuses armes, armures, reliques (insérables dans un autre objet pour l'améliorer) ainsi que des charmes, comblant tous ceux aimant passer des heures sur leur fiche de personnage à essayer diverses pièces d'équipement. Malgré cela, beaucoup de joueurs risquent cependant de se limiter à une seule partie, tant l'aspect linéaire, les couloirs et la répétitivité des affrontements sont présents. Par ailleurs, en sachant que les ennemis rencontrés s'adaptent au niveau actuel du joueur, on se dit également que l'amélioration de son personnage, au-delà d'une première aventure en tous cas, s'avère assez peu utile.
Entre chaque chapitre, eux-mêmes découpés par plusieurs cinématiques, on accède à plusieurs reprises au cyberspace par l'intermédiaire de puits. Ces zones, où on ne trouve aucun ennemi, sont des endroits boisés et bucoliques où l'on découvre des trésors et surtout plusieurs portes à débloquer; ces portes étant liées à d'autres portes mais situées, elles, dans le monde "réel" de Too Human, en les actionnant dans le cyberspace, on ouvre donc un passage pour la suite de l'aventure. Une idée originale et sympathique.

Heureusement, Too Human propose un mode coopération, jouable uniquement sur Xbox Live (pas d'écran partagé hélas). Le plaisir à plusieurs est tout de suite bien plus évident, surtout si les personnages possèdent des classes et styles d'attaque complémentaires. Les parties se révèlent agréables, le partage de butin paramétrable, avec la possibilité de faire des échanges, mais on aurait aimé avoir un peu plus de choix pour la recherche de partie, comme le choix de la langue. Au vu du nombre de classes de personnage disponibles, on pouvait s'attendre à un jeu en coopération à quatre ou cinq joueurs, mais malheureusement on doit se contenter de deux personnes au total, vraiment dommage.

Les environnements de Too Human sont dans l'ensemble bien réalisés, mais manquent cruellement de différence d'un chapitre à l'autre. On est tout le temps dans des décors froids, métalliques ou de pierre, sans jamais rien qui émerveille malgré l'utilisation de l'Unreal Engine. Plusieurs ralentissements sont visibles, surtout lorsque de nombreux ennemis sont présents ou en multijoueur. Les ennemis sont bien modélisés, mais manquent cruellement de variété. Balder est par ailleurs bien rigide dans certains de ses mouvements. Côté audio, les voix en français manquent de conviction même si elles semblent avoir été faites par des doubleurs expérimentés. Les musiques s'en sortent mieux de même que les bruitages même si ces derniers sont parfois exagérés comme lors des sauts et roulades du héros.

Au vu de toutes les présentations en grande pompe faites pour ce jeu par Microsoft et des nombreuses années de développement, on ne peut être que déçu du résultat. Too Human est un simple hack & slash, juste honnête, avec plusieurs qualités comme l'intégration du Cyberspace et de son influence dans l'autre monde, la personnalisation du héros ou encore le jeu en coopération. Mais également de nombreux défauts comme une maniabilité perfectible, une caméra ingérable, une histoire guère passionnante dont il manque la fin, une grande linéarité et une faible durée de vie. Too Human ne plaira clairement pas à tous les joueurs, seuls les amateurs de montée en puissance de leur personnage et de recherche de meilleures armes et armures y trouveront vraiment leur compte, avant l'apparition d'un meilleur jeu de ce type sur 360. On est bien loin en tous cas de l'attente fébrile que l'on peut éprouver devant la suite d'une autre trilogie sur cette console, celle de Mass Effect.


Max73 -
04.10.2008




 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Le coop sur le Live
Equipement varié
L'idée du Cyberspace
Personnalisation du héros
_________________________

Linéaire et répétitif
Trop court
Problèmes de caméra
Maniabilité peu précise
_________________________

 
 
Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 6/10