Test : Just Cause
Xbox 360
 
 Editeur : Eidos
Développeur : Avalanche Studios
Site officiel : Eidos.fr
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 22.09.2006
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
  
 

Langue : français
Joueur(s) hors ligne : 1
Xbox Live : non
Joueurs en ligne : -
Age recommandé : dès 16 ans

 


Chili, 11 septembre 1973. Des avions militaires bombardent le palace présidentiel à Santiago. Les opposants du président, une grande partie de l'oligarchie, ont fait appel aux Etats-Unis pour se débarrasser de leur gouvernement. Un coup d'état réussi qui verra le Chili entrer dans une dictature militaire pour plus de vingt ans et fera des milliers de morts. L'histoire de Just Cause se déroule sur une île fictive d'Amérique du Sud et malgré le rapprochement scénaristique d'un futur coup d'état commandité par la CIA, le jeu se veut parodique et très cartoonesque dans son traitement. Contrairement à Salvador Allende qui fut le premier président socialiste démocratiquement élu dans le monde, le général Salvador Mendoza n'a pas encore été destitué de son pouvoir. Il n'appartient qu'à vous, Rico Rodriguez (agent de la CIA) de renverser le pouvoir corrompu et d'instaurer la démocratie et des Burger King sur l'île de San Esperito. Viva la Revolutión !

Si l'on accepte le postulat scénaristique et politiquement douteux de Just Cause – ce n'est qu'un jeu vidéo et ce ne n'est pas le premier à avoir un sujet controversé – on se retrouve donc parachuté (littéralement) sur l'île de San Esperito (1024 km2 de tour de poitrine) dans un clone de GTA ensoleillé. Et après tout, on se rend compte que le jeu est tellement caricatural (et traité au second degré) et que l'univers proposé importe uniquement pour sa situation géographique et sa taille gargantuesque.
Le scénario principal compte 21 missions qui sont globalement réussies et variées. De l'usurpation d'identité d'un baron de la drogue pour lui subtiliser sa cargaison de poudre blanche, de diverses livraisons, en passant par la libération d'une rebelle emprisonnée par El Presidente dans une prison bien gardée ou encore par la prise puis à la défense d'une radio pendant que le chef des rebelles passe son message de propagande, il y a de quoi ne pas s'ennuyer (ou s'amuser, c'est selon, pour ceux qui n'aiment pas les doubles négations). En revanche, ce n'est pas le cas des missions secondaires (non liées au déroulement de l'histoire, mais apportant de nombreux bonus supplémentaires: bases, armes, véhicules, etc.) qui sont fort nombreuses mais d'une redondance quasi pathologique. La durée de vie du jeu est donc artificiellement rallongée mais finalement, ce n'est pas un réel défaut dans le sens qu'on revient volontiers de temps en temps pour faire quelques missions secondaires pour le fun.

San Esperito est formée de 36 îles dont il faudra reprendre le contrôle. D'abord sous le joug gouvernemental, il ne tient qu'à vous d'aider la guérilla ou le cartel de la drogue à s'approprier chacune de ses 36 parcelles paradisiaques. Il va donc falloir utiliser les nombreux véhicules (terrestres, maritimes ou aériens) mis à votre disposition pour se rendre dans chacune d'elle et faire parler la poudre. Il est d'ailleurs dommage qu'Avalanche Studios ait implémenté une visée automatique pour les gunfights (une visée manuelle est disponible, mais le gameplay n'ayant pas été conçu dans cette optique, elle reste anecdotique) et la jouabilité qui en découle est assez brouillonne et pas vraiment palpitante. Le jeu vous met en face de dizaines d'ennemis sans que vous ayez à vous préoccuper de les viser individuellement, il suffit de regarder plus ou moins dans la direction du danger et en avant la purée. Le plaisir "homicidaire" est diminué de par sa relative facilité et même si les GTA-like ont toujours prouvé être des tueries vidéoludiques aux fusillades primaires, la venue de Saints Row et de sa visée manuelle au poil a bien changé la donne. En contre-partie et dans l'ensemble, les véhicules sont assez maniables (les voitures réagissent cependant un peu comme des caisses à savon) et c'est un réel plaisir quand on prend en main, enfin, son premier véhicule volant. La liberté est telle qu'on en oublie vite tous les petits défauts cités plus haut, et on s'adonne au plaisir jouissif du tourisme. Quand en plus on ajoute la possibilité originale de pouvoir utiliser un parachute (dépliable à volonté) et d'un grappin, de différentes cascades réalisables depuis les véhicules, on frôle l'orgasme vidéoludique. Ce plaisir vient en partie du fait que le jeu est graphiquement très plaisant.

San Esperito est magnifiquement modélisée, la végétation est abondante, l'eau est transparente et les effets d'éclairage dus aux changements liés au cycle du jour et de la nuit donnent lieu à de bien belles vues. Le jeu gère également le changement climatique (brouillard, pluie) et les nuages volumétriques. De quoi repartir en vacances virtuellement... Mais tout n'est pas si rose; les personnages sont modélisés à la truelle et manquent singulièrement de charisme. Le design des véhicules terrestres est également très peu inspiré, et la modélisation ainsi que l'architecture des différentes villes sont beaucoup trop carrées. Mais le pire reste l'animation complètement ratée du personnage principal (et des autres d'ailleurs) qui a une démarche de canard constipé et dégaine ses armes avec l'aisance d'une momie. Malgré l'évocation du moteur physique Havok sur le boîtier du jeu, les animations de morts des ennemis sont toujours les mêmes et les collisions entre les différents véhicules font peine à voir. Et à entendre...
Le département sonore à été complètement sous-traité: on a droit aux mêmes musiques (chacune d'elle se déclenche suivant que l'on se bat, tombe en chute libre, que l'on soit en bateau, etc.) pas si inspirées et vraiment répétitives. Les bruitages des différentes armes sont passables, mais ceux des collisions entre véhicules sont vraiment risibles tellement ils ne sont pas appropriés. Et quand on entend beugler pour la millième fois en deux minutes « agua fria ! » on a envie d'en retrouver la source et de lui fermer le clapet par surplus de mercure dans le sang.

Au final et malgré pleins de petits défauts, Just Cause est un bon petit jeu. On s'y amuse beaucoup et l'ambiance « révolution sous les palmiers » fonctionne par son univers graphique réussi. Il est vrai que le jeu aurait demandé plus de temps pour paraître moins brouillon (les fusillades, le maniement des véhicules terrestres, certains bruitages, etc.), mais il faut relever qu'il s'agit là du premier jeu d'Avalanche Studios qui s'en sort quand même plutôt bien. Leur moteur graphique est performant mais hélas n'est pas exempt de bugs en tous genres (problèmes de collisions, pop-up, etc.) Si l'on juge le jeu pour ce qu'il est et non pas pour ce qu'il aurait pu être (encore heureux !) on obtient un produit où l'on passera de très bons moments si l'on arrive à mettre de côté des défauts de jeunesse. La révolution semblait bien partie (du moins sur le papier) mais fait cependant plus état d'un coup d'état, lui, échoué.


LorHan - 27.09.2006



 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Paysages carte postale
Très grande aire de jeu
La liberté
Véhicules variés
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Fusillades peu palpitantes
Animations moyennes
Missions secondaires lassantes
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Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 6/10