| Test
: Hitman Blood Money |
Xbox
360 | |
|  | Editeur
: Eidos Développeur
: IO Interactive Site
officiel : Hitman.com
Vidéos : rubrique
vidéos Date de sortie : 25.05.2006 Commandez sur : Amazon.fr | | |
| Langue
: français Joueur(s) hors ligne : 1 Xbox Live : non Joueurs
en ligne : - Age recommandé : dès 18 ans | |
Après un premier Hitman - Tueur à
gages sorti en 2000 uniquement sur PC, deux
épisodes ont été développés
chaque deux ans par IO Interactive, notamment
sur la première Xbox. L'agent 47 revient
dans une quatrième aventure nommée
Hitman
Blood Money, sur Xbox et pour la
première fois sur Xbox 360; et c'est
sur cette dernière que nous allons nous
pencher ici.
Une
des grandes forces des Hitman est la conception des niveaux, vastes et offrant
de nombreuses possibilités d'approche. Blood Money ne déroge pas
à la règle, et passé le premier niveau très dirigiste
qui sert de tutorial (et que l'on trouve en démo sur le Marketplace), le
joueur trouve une grande liberté dans les méthodes à utiliser
et les chemins à emprunter pour mener à bien une mission. L'agent
47 que l'on incarne est un tueur à gages, chauve, froid, professionnel.
Même si le côté moral peut sembler douteux, les cibles à
assassiner ne sont jamais innocentes : pédophiles, trafiquants de drogue,
criminels et autres mafieux. Un large éventail d'armes à feu est
présent dans le jeu, mais il est en général plus sage de
ne pas y avoir recours. L'infiltration, le déguisement et la discrétion
sont en effet recommandés, et même s'il est possible de jouer en
tirant sur tout ce qui bouge, ce n'est clairement pas le but, le jeu perdant ainsi
une grande part de sa finesse et de son intérêt. Au lieu de cela,
on utilise de préférence une corde de piano pour étrangler
silencieusement, divers couteaux, des poisons (mortels ou pour endormir) directement
sur une victime ou dans un verre, ou encore des explosifs permettant par exemple
de faire tomber à distance un énorme lustre sur une cible pour faire
croire à un accident.
De nombreux
mouvements sont disponibles, tels que le combat rapproché à main
nues, la possibilité de désarmer un adversaire, l'usage d'armes
blanches en s'approchant discrètement derrière une victime, l'utilisation
d'un bouclier humain, se cacher dans une armoire, les sauts automatiques au-dessus
d'un obstacle, le fait de pouvoir traîner un corps et le dissimuler ensuite
dans un conteneur, grimper, marcher le long d'un corniche, regarder par le trou
d'une serrure ou la crocheter. La plupart de ces mouvements sont faciles à
mettre en oeuvre, même si l'on peste de temps en temps lors de franchissements
de fenêtres, où l'on reste bêtement bloqué devant pendant
quelques secondes. L'utilisation de la pièce de monnaie, censée
distraire une personne, n'est pas des plus intuitives; il faut en effet choisir
la pièce dans son inventaire puis viser en maintenant le stick gauche enfoncé
avant de le relâcher. La corde de piano servant à étrangler
n'est pas non plus évidente à utiliser; après l'avoir équipée,
il faut maintenir la gâchette droite enfoncée, ce qui prépare
l'agent 47 à l'action tout en le faisant avancer en position accroupie.
Lorsqu'il se trouve tout proche de sa future victime, il faut ensuite relâcher
la gâchette, mais le problème est que trop souvent rien ne se passe,
et que l'adversaire est alors alerté de notre présence, ce qui oblige
de finir l'action de façon précipitée avec les poings ou
en dégainant une arme à feu. Malgré ces petits défauts,
la prise en main reste bonne sur l'ensemble et le vaste choix de mouvements offerts
apporte encore plus de possibilités aux déroulements possibles d'une
mission.
Après chaque mission,
le joueur reçoit un classement en fonction de sa discrétion et du
peu de violence inutile utilisée. La première page du journal local
explique également comment s'est déroulé dans les grandes
lignes l'assassinat de telle ou telle personne, et donne des informations (ou
non) sur le tueur, ce qui permet également de se rendre compte de l'efficacité
avec laquelle on a accompli un contrat. Plaisant comme système, d'autant
que l'article est souvent entouré de publicités ou de news humoristiques.
En fonction de ces résultats, la paie sera plus ou moins bonne. Cet argent
du sang permet ensuite d'acheter des améliorations pour ses armes (silencieux,
lunette de visée, chargeur de plus grande capacité, ...), et quelques
équipements divers. Le salaire permet également de faire baisser
sa notoriété (une des nouveautés de Blood Money), en achetant
des témoins ou soudoyant les officiers de police. En effet, au cours des
missions, si une personne voit l'agent 47 accomplir un méfait, ou qu'il
est filmé par une caméra de sécurité, ou encore photographié,
sa notoriété grimpera, chose à éviter bien sûr
pour un assassin professionnel, surtout que cela a tendance à rendre les
futures missions plus difficiles.
Douze
missions sont proposées à l'agent 47, et si celles-ci n'ont pas
de lien direct entre elles, un flash-back sous forme de cinématiques lie
l'histoire de façon habile, et lève le voile sur certaines personnes
voulant mettre fin aux agissements du tueur à gage chauve, ainsi que de
son agence. La treizième et dernière mission est très différente
des précédentes, et sans en dire d'avantage pour ne pas gâcher
le plaisir de la découverte, sachez qu'elle est vraiment surprenante et
mémorable. Entre chaque contrat, l'agent 47 peut accéder à
sa planque pour y essayer ses diverses armes à feu sur des cibles. Sympathique
comme idée, mais on n'y revient finalement que peu souvent. On aurait rêvé
d'un mode multijoueurs où un assassin serait opposé à plusieurs
gardes du corps ayant pour tâche de protéger un témoin, ou
encore d'un mode coopératif. Malheureusement il n'y a rien de tout cela,
et il faut se contenter du seul mode solo. Ce dernier, pour peu que l'on joue
la carte de la discrétion et non du bourrinage intensif, offre une durée
de vie correcte, surtout si l'on aime rejouer certaines missions afin d'améliorer
son score (et le jeu s'y prête bien), débloquer d'autres performances
de joueur, ou encore tenter un autre mode de difficulté parmi les quatre
proposés.
La réalisation
technique est quelque peu décevante, et la Xbox 360 n'est clairement pas
utilisée à son plein potentiel, la faute en partie à une
sortie multi-plateformes. Le nombre de personnages que l'on peut rencontrer au
cours d'une mission est élevé, et l'on a droit notamment à
quelques rues remplies de centaines de personnes. L'inconvénient à
cela est que la modélisation des personnages est souvent bien sommaire,
avec une tendance prononcée pour le cubisme et le clonage de personnages
non-joueurs. Si les décors sont vastes, plutôt jolis, variés
et bien conçus, les textures utilisées manquent en revanche de précision
ainsi que de relief. Les musiques sont agréables, et les doublages réussis.
Malheureusement plusieurs petits bugs sonores nous empêchent par moments
de les entendre.
Hitman Blood Money n'apporte
pas de grosses nouveautés à la série, mais reste très
agréable comme jeu d'action-infiltration, grâce à son anti-héros
charismatique, sa liberté d'action et ses missions variées et intéressantes.
On regrette quelques réactions étranges de l'IA, parfois trop passive
et parfois étonnamment suspicieuse, quelques petits problèmes de
voix, et la faible utilisation du potentiel technique de la console, surtout que
cette version Xbox 360 coûte de 10 à 16 € (15 à 25 CHF)
de plus que celles sur d'autres plate-formes. Et il n'y a pas grand chose qui
justifie véritablement cet écart de prix.
Max73
- 21.06.2006