Test : Halo Wars
Xbox 360
 
  Editeur : Microsoft
Développeur : Ensemble Studios
Site officiel : halowars.com
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 27.02.2009
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
   
 

Langue : français
Joueur(s) hors ligne : 1
Xbox Live : oui
Joueurs en ligne : 2 (coopération), 2 à 6 (escarmouche)
Age recommandé : 16+

 


Après trois épisodes de Halo signés Bungie sur Xbox et Xbox 360, la série phare des consoles de Microsoft fait son retour avec son premier "spin-off", sous forme de jeu de stratégie en temps réel, mais développé cette fois par Ensemble Studios, les créateurs de la série à succès Age of Empires sur PC.

L'histoire d'Halo Wars se déroule en 2531, soit 21 ans avant les événements de Halo Combat Evolved. L'aventure débute sur la planète Harvest, que les fans de l'univers de Halo connaissent comme étant le lieu de la première rencontre avec les extra-terrestres belliqueux connus sous le nom de Covenants. Cinq années après les premiers combats, la bataille fait toujours rage sur la planète sur laquelle de mystérieuses ruines viennent d'ailleurs d'être aperçues. Certaines découvertes guideront le joueur également sur deux autres planètes au cours de l'aventure. Au cours de celle-ci, on fait connaissance avec l'équipage du vaisseau UNSC l'Esprit de Feu, composé notamment du commandant du vaisseau: le capitaine Cutter, de l'homme de terrain: le sergent Forge, de la scientifique du groupe: le professeur Anders, ou encore de l'IA Serina. Halo Wars propose une campagne jouable seul, et, chose moins habituelle pour ce type de jeu, également à deux en coopération sur Xbox Live.

Les commandes sont classiques mais très efficaces et rapides à prendre en main. Le bouton A permet de sélectionner une unité en particulier ou de "peindre" une zone pour en sélectionner plusieurs. X permet à un groupe de se déplacer ou d'attaquer. Le bouton Y permet d'utiliser la capacité spéciale de chaque unité lorsqu'elle est disponible (par exemple l'attaque bélier du Warthog pour écraser l'infanterie). Au niveau de la sélection d'unités, on peut également utiliser LB pour choisir toutes les unités, ou encore RB pour sélectionner uniquement celles présentes à l'écran. Les deux sticks permettent quant à eux de déplacer le réticule et la caméra (rotation et zoom/inclinaison). Avec ces simples commandes on s'en sort déjà bien, mais pour ceux qui veulent aller un tout petit peu plus loin, on peut encore utiliser la gâchette droite pour ne choisir qu'un seul type d'unités parmi celles déjà sélectionnées, faire un "double-clic" avec A pour choisir toutes les unités d'un même type présentes à l'écran, actionner la gâchette gauche pour se déplacer plus rapidement sur la carte, ou encore utiliser la croix directionnelle et ses raccourcis (non modifiables) : menu des pouvoirs, passer d'une armée à une autre, faire défiler les bases, accéder au lieu de la dernière alerte. Une prise en main aisée donc, sans surprise, mais qui devrait permettre à tous les joueurs de se lancer sans peine dans l'aventure, même ceux n'ayant aucune expérience en matière de STR. On pourrait reprocher au titre un manque de finesse, en partie dû à ses contrôles simplifiés, mais Halo Wars ne prétend pas rivaliser avec les jeux de stratégie les plus pointus sur PC. Ici on est le plus souvent dans le domaine de la tactique rapide orientée action.

Les constructions se font uniquement sur les emplacements de base prévus à cet effet. Sachant que chaque carte ne compte qu'un nombre d'emplacements limités, les batailles se déroulent souvent autour de ces lieux stratégiques. Chaque base, qu'elle soit humaine ou Covenant, dispose de plusieurs sites de construction sur lesquels on peut "cliquer", ce qui ouvre un menu circulaire, permettant de choisir la construction désirée. Un seul type de ressources est présent dans le jeu, mais sans doute par soucis de simplification, elles ne nécessitent pas obligatoirement l'envoi d'unités pour les collecter. Ces ressources sont obtenues à partir de stations de ravitaillement (ou d'entrepôts chez les Covenants) permettant de les recevoir depuis le vaisseau en orbite. Les constructions avancées, telles que le dépôt de véhicules ou l'aérodrome, demandent un certain niveau technologique auquel on accède en construisant un réacteur thermonucléaire. Une base dispose au maximum de sept sites de constructions (plus quatre fondations pour tourelles). L'utilisation judicieuse de chacun de ces sites est importante surtout lorsque l'on ne dispose que d'une seule base. En effet, si cela coûte moins cher par exemple de construire deux réacteurs plutôt qu'un seul réacteur avancé (permettant chacun d'obtenir deux niveaux technologiques), on préférera pourtant souvent cette deuxième solution, car elle a l'avantage de n'occuper qu'un seul site de construction. Au niveau des unités, on en trouve de trois types : infanterie, véhicules et aéronefs. Tous trois répondent à la règle du "feuille / caillou / ciseau" à savoir que les aéronefs battent les véhicules terrestres, qui battent l'infanterie, qui elle-même bat les aéronefs. Mais il existe plusieurs exceptions, sous forme d'unités spécialisées, à l'instar des Spartans (au pluriel, quel plaisir!) qui peuvent s'emparer de véhicules ennemis (ou alliés pour les renforcer), du véhicule antiaérien wolverine, ou encore des Chasseurs, ces mastodontes bipèdes à l'aise contre des véhicules. Les deux camps principaux, UNSC et Covenants, possèdent des unités et des bâtiments très différents visuellement, mais qui au niveau fonctionnel sont assez souvent similaires, à quelques exceptions notables près. Ainsi les niveaux technologiques des réacteurs humains sont remplacés par des âges chez les Covenants, qui sont obtenus dans un bâtiment qu'on ne peut construire qu'à un seul exemplaire : le Temple. Les extra-terrestres disposent par ailleurs de quelques avantages uniques comme les générateurs de bouclier offrant une protection supplémentaire aux bases, ou encore l'ascenseur gravitationnel permettant de transporter des unités rapidement. Les deux camps sont bien équilibrés.

Si l'on combat les Covenants et même une autre race au cours de la campagne, toutes les missions se déroulent uniquement du côté des humains. Dommage, on aurait aimé guider d'autres troupes, d'autant que cela aurait rallongé un peu la durée de vie de la campagne. Pour se mettre dans la peau d'un chef Covenant, il faut donc se rabattre sur le mode escarmouche. Néanmoins, les développeurs ont su concocter des scénarios vraiment bien variés. Les situations ainsi que les lieux rencontrés font plaisir à voir, et empêchent toute lassitude. La narration est assurée par des cinématiques nombreuses et superbes, ainsi que par des dialogues en cours de jeu, généralement via la petite interface de communication apparaissant dans un coin de l'écran. Les quinze missions de la campagne s'enchaînent plutôt rapidement. Certaines durent parfois plus d'une heure, alors que d'autres peuvent être terminées en moins de dix minutes. Malgré cette durée de vie relativement courte de la campagne, celle-ci possède vraiment un fort potentiel de rejouabilité. Que ce soit pour améliorer son score et grimper ainsi au classement, débloquer les succès en réalisant des objectifs spéciaux, tenter l'expérience dans des niveaux plus durs (calqués sur ceux de la série), réussir tous les objectifs secondaires et réaliser un temps sous le par, trouver et utiliser les quinze crânes cachés donnant bonus et malus, ou encore dénicher les boîtes noires permettant de débloquer des informations dans la "base de donnée" chronologie du jeu, il y a vraiment de quoi faire.

Le mode escarmouche peut se jouer en local ou sur Xbox Live. Avant chaque partie, on choisit son commandant parmi les six disponibles (trois du côté humain et trois pour les Covenants). Chaque leader dispose d'avantages uniques, tels que des unités spécifiques, bonus, et améliorations spéciales. Du côté des Covenants, les commandants apparaissent directement sur le terrain comme unités individuelles et très puissantes, possédant en outre leurs propres améliorations. 14 cartes sont disponibles en escarmouche, et deux modes de jeu sont proposés : standard où l'on commence avec juste les fondations d'une base et un véhicule de reconnaissance, et match à mort pour des parties plus rapides où toutes les technologies sont disponibles dès le départ, et où l'on dispose dès le début de ressources importantes. En local, le jeu peut se faire en un contre un, deux contre deux ou encore trois contre trois, les autres joueurs étant gérés par la console. On retrouve à nouveau les quatre niveaux de difficultés propres à la série (facile, normal, héroïque et légendaire), et définissant le niveau de l'IA, qui est bien adapté. Sur Xbox Live, le principe reste le même, mais avec des joueurs IA remplacés par des adversaires humains, souvent plus coriaces et moins prévisibles. On retrouve les parties en 1 vs 1, 2 vs 2 et 3 vs 3 et les deux modes de jeu. On regrette par contre le peu d'options paramétrables. Impossible de choisir des préférences de langue ou de cartes, de discuter avant et après un match, de former un groupe avec des joueurs récents ou encore de choisir une partie dans une liste, la mise en relation se fait automatiquement sauf si l'on joue entre amis. Dommage également qu'il n'y ait pas la possibilité de voir les états de service des adversaires et des coéquipiers, comme c'est le cas dans Halo 3, seule une petite icône de grade est visible. On a droit par contre après chaque affrontement à un tableau de statistiques bien détaillé pour chaque joueur. Des classements sont également consultables sur le Live, avec des entrées pour la campagne (en solo et en coopération, meilleur score total, meilleur score par mission) et pour les escarmouches sur le Live (classement Trueskill, par points, total ou par mois).

La réalisation du jeu est bonne, avec des animations d'unités très réussies. On reconnaît facilement certains déplacements d'unités habituelles de la série Halo, tels que les Warthogs et leur conduite particulière ou les grognards qui s'enfuient en poussant des cris. Les nouvelles unités originales (cobra, vautour, locust, etc.) sont réussies et leur design s'intègre sans peine à l'ensemble. Les cartes sont variées et bien détaillées, même si on aurait aimé parfois un peu plus de relief dans les textures. La modélisation des unités est correcte, surtout au vu de la distance de zoom proposé, qui justement ne permet pas de trop se rapprocher des troupes. Car lorsque qu'à de rares occasions on peut malgré tout observer ces unités de près, on constate un certain manque de polygones, particulièrement pour l'infanterie. Ceci dit, cela reste peu gênant, car rarement visible. Peu ou pas de ralentissements à signaler lors de la campagne, mais ceux-ci sont parfois présents en escarmouche sur le Live lorsque de nombreuses unités sont à l'écran. Comme évoqué plus haut, les cinématiques ponctuent chaque mission ou presque, présentent bien l'histoire et sont vraiment très belles. On peut les revisionner à volonté dans le menu théâtre. On se surprend même à regretter que celles d'Halo 3 n'aient pas (et de loin) cette qualité. Les musiques, signées Stephen Rippy (un habitué des productions d'Ensemble Studios) sont de qualité et reprennent plusieurs thèmes connus de la série. Halo Wars est entièrement traduit en français, avec un doublage réussi (on reconnaît notamment les doubleurs de Kevin Costner, Samuel Jackson et Christopher Judge). Les bruitages sont excellents et tirés directement des jeux de Bungie (recharge de bouclier, tirs de plasma, etc.). Un petit soucis technique est cependant à signaler pour la traduction française, qui en raison probablement de la taille du texte, produit un décalage important dans le tableau des états de service, rendant sa lecture très peu agréable. On constate également quelques erreurs de traduction ici et là dans le jeu. On espère qu'un patch corrigera rapidement ces petits défauts.

Au final, Halo Wars atteint ce que l'on espérait de lui, voire plus, à savoir être un jeu de stratégie facile d'accès, très plaisant à jouer et fidèle à la série. Les amateurs de STR pointus resteront sans doute un peu sur leur faim, mais sur console, faute de combo clavier et souris, Halo Wars se classe facilement, grâce à sa prise en main aisée, parmi les meilleures adaptations du genre stratégique pour le pad, et devrait plaire à tous les fans de la série Halo. On aurait aimé un deuxième camp jouable en campagne, que celle-ci soit un peu plus longue, et quelques options supplémentaires de paramétrage pour le jeu en ligne. Malgré cela, Halo Wars est un très bon jeu, grâce à une réalisation de qualité, des missions variées, une rejouabilité importante, une campagne jouable en coopération sur le Live, ainsi qu'une histoire intéressante, bien intégrée et permettant d'en apprendre plus sur les origines de la saga. Le plus gros regret face à ce jeu est qu'il restera le dernier titre d'Ensemble Studios, que Microsoft a décidé de fermer pour d'obscures raisons financières.

Max73 - 25.02.2009



 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Prise en main aisée
Bonne réalisation
Missions variées
Rejouabilité importante

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1 seul camp en campagne
Campagne un peu courte
Manque d'options en multi
Décalage du texte dans les états de service

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Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 8.5/10