Test : Battlefield - Bad Company
Xbox 360
 
  Editeur : Electronic Arts
Développeur : Digital Illusions CE
Site officiel : badcompany.ea.com
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 26.06.08
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
  
 

Langue : Français
Joueur(s) hors ligne : 1
Xbox Live : oui
Joueurs en ligne : 2 à 24
Age recommandé : 16+

 

En quelques années, la licence Battlefield s'est forgée une solide réputation, notamment sur PC, dans le domaine des FPS multijoueurs. Après un Battlefield Modern Combat convainquant et exclusif aux consoles de salon, les Suédois de DICE remettent le couvert avec Bad Company sur Xbox 360 et PS3. La question est évidemment de savoir s'il a les moyens de s'imposer au milieu des innombrables jeux de tir à la première personne déjà disponibles.

Si les qualités indéniables de la partie online des Battlefield ne sont plus à démontrer, DICE tente toutefois le pari de proposer pour la première fois une expérience solo importante. Certes Modern Combat bénéficiait également d'une campagne hors ligne mais celle-ci était très anecdotique et n'était qu'un bon entraînement pour profiter pleinement du mode multijoueur. Ce titre nous place donc dans la peau de Preston Marlow, un soldat au passé nébuleux et douteux, fraîchement incorporé dans le 222ème bataillon de l'armée américaine, appelé plus communément, la Bad Company. Cette dernière est composée de bras cassés de l'armée de l'oncle Sam envoyés en première ligne pour faire le ménage avant le passage du gros de la troupe. Accompagné d'un sergent qui à la tête sur les épaules et de deux autres acolytes à qui on ne confierait pas notre poisson rouge, on est directement parachuté dans un pays fictif de l'Europe de l'Est au beau milieu d'un conflit américano-russe. Laissés pour mort et abandonnés par leurs supérieurs après avoir une fois de plus dérapés, nos joyeux troufions vont rapidement trouver une nouvelle source de motivation : de l'or amassé par des mercenaires. Cette quête nous place alors dans une situation peu banale puisque en sandwich entre le feu ennemi et ami. Une aventure originale qui a le mérite de nous changer des sempiternels scénarios manichéens. En ce qui concerne l'ambiance, si on pouvait reprocher à Call of Duty 4 un réalisme qui pouvait choquer, Bad Company ne se prend quant à lui jamais au sérieux. L'humour y est omniprésent, pendant les cut-scènes mais aussi au milieu des combats avec des répliques très drôles sans toutefois déborder dans la vulgarité ou la niaiserie. Alors que la plupart des FPS relatent des événements que l'on peut facilement assimiler à la réalité, ce titre apporte un bon bol d'air frais au genre grâce à son scénario et sa mise en scène en total décalage par rapport à la violence de la guerre en générale. Qui plus est, la version française est de très bonne qualité, ce qui ne gâche évidemment rien.

Fort de son expérience dans le domaine, DICE a intégré la majorité des éléments qui font la force du multijoueur dans cette partie solo. C'est donc sans surprise que l'on retrouve une trentaine d'armes principales parsemées dans les niveaux mais aussi récupérables sur les ennemis tombés sous nos balles ainsi que des armes secondaires comme le lance-roquettes, les modules pour ordonner un soutien aérien ou un tir de mortier sur une zone et évidemment le célèbre outil électrique pour réparer les véhicules. Ces derniers, présents en nombre, sont très variés et parfaitement maniables. Char blindé lourd, camion, jeep, bateau, voiturette de golf ou encore hélicoptère sont à notre disposition pour annihiler l'opposant et surtout pour parcourir les immenses terrains de jeu proposés au cours des sept niveaux que comporte ce titre. La taille des champs de bataille et leur crédibilité sont un des points forts de Bad Company. Cela offre en effet une grande liberté d'action dans l'approche des objectifs à remplir. Pour ce qui est des missions, on reste dans le classique avec des zones à nettoyer, des batteries de missiles à détruire, des postes de transmissions à faire taire etc.
Mais il y a un point qui permet à ce jeu de se démarquer sensiblement de la concurrence : la destructibilité des décors. Arbres, murets, pans de maison, barrières, tout ou presque peut-être détruit avec un effet de masse fort convainquant. Même le sol se déforme sous l'impact des gros calibres. Il suffit de jeter un petit coup d'oeil en arrière après avoir livré bataille dans un petit hameau perdu au milieu de la campagne pour se rendre compte de la vraisemblance et du réalisme des environnements. Tout n'est que gravas et seuls les murs porteurs et les fondations témoignent du passé. Cet aspect n'est pas que visuel et influence considérablement ce gameplay nerveux. On peut alors déloger un ennemi planqué dans une maison avec une simple grenade bien placée mais aussi créer des brèches pour les prendre à revers. Les opposants, malgré une IA peu convaincante compensée toutefois par des tirs précis, usent aussi régulièrement de ce stratagème. On n'est donc jamais vraiment en sécurité dans Bad Company et rester en mouvement est primordial si on ne veut pas mourir rapidement.

Techniquement, ce titre est la hauteur de son gameplay et ce malgré du clipping au niveau du sol et certaines textures un peu en dessous. Compte tenu de la distance d'affichage et de l'immensité des terrains de jeu, on peut même le classer dans le haut du panier des jeux Xbox 360 grâce à une très bonne modélisation des personnages et des effets spéciaux en tous genres très réussis. De plus le framerate n'est jamais pris en défaut ce qui est tout de même une sacrée prouesse quand plusieurs véhicules et des dizaines de soldats, associés à la destructibilité des décors, s'affrontent en même temps. A noter également que DICE a porté un soin tout particulier à la partie sonore. Les musiques, composées par un orchestre symphonique de plus de 50 musiciens sont excellentes, tout comme les bruitages très crédibles qui changent même de tonalité lorsque l'on se trouve à l'intérieur d'une maison. L'immersion est quasiment totale avec un système 5.1. La grande classe.

Mais Bad Company n'est pas exempt de défauts et certains entachent quelque peu cette excellente expérience. Premièrement, on peut regretter que cette campagne solo ne soit pas plus longue; 10 heures au grand maximum; et que le challenge ne soit pas plus élevé. En effet, on peut à tout moment régénérer notre barre de vie en se faisant une violente injection en pleine poitrine et si par malheur on vient tout de même à tomber sous les balles ennemies, il n'est pas nécessaire de recommencer ce qui a déjà été fait. Pour faire simple, les ennemis déjà tués restent morts ce qui simplifie grandement la tâche. Autre point noir, la sensation d'être seul aux yeux des méchants. Ils en oublient carrément nos frères d'armes pour se concentrer essentiellement sur nous.

Enfin, Bad Company ne serait pas un Battlefield sans sa partie multijoueur. Le célèbre mode "Conquête", qui, sous la pression des fans, sera bientôt disponible gratuitement en téléchargement, laisse sa place au mode "Ruée vers l'or" jouable jusqu'à 24 joueurs. On ne va pas faire durer le suspens plus longtemps, c'est une fois de plus une réussite. Le principe est simple, les assaillants ont pour but de détruire deux caisses d'or placées dans le camp adverse qui lui doit tout faire pour les défendre. Une fois cet objectif atteint, les attaquants héritent de la base ennemie et de nouveaux renforts tandis que les défenseurs doivent se replier afin de protéger deux nouvelles caisses. La partie se termine quand les assaillant les ont toutes détruites (en général six par map) ou si les défenseurs ont repoussé les assauts ennemis suffisamment longtemps pour que leur barre de respawn soit à zéro. Un concept qui recentre l'action sur une zone précise et offre donc des combats intenses et spectaculaire grâce notamment aux décors destructibles et aux nombreux véhicules présents. On retrouve évidemment les cinq classes de soldats (assaut, reconnaissance, soutien, spécialiste et démolition) que l'on peut faire évoluer en débloquant certaines armes grâce à un système de points. Quant aux huit cartes disponibles, elles sont toutes très vastes et bien conçues avec ce qu'il faut de tourelles défensives et de chemins d'approche. A relever aussi l'introduction d'un système de squad. Afin d'éviter que tout le monde parle en même temps, les joueurs sont regroupés en équipes de quatre au maximum. Cela permet de créer un groupe d'amis avant une partie, de choisir où l'on veut réapparaître avant chaque respawn (la base ou au sein de notre groupe pour être au plus près de l'action) et renforce aussi par la même occasion le teamplay.

Au final, Battlefield : Bad Company nous surprend là où on ne l'attendait pas vraiment : sa campagne solo. Malgré quelques imperfections techniques, une aventure un peu courte et facile et une IA ennemi peu convaincante, ce titre séduit par son scénario à l'humour décalé, la crédibilité et l'immensité de ses environnements ou encore le fait de pouvoir pratiquement tout détruire qui apporte une toute autre dimension à ce genre. Si on ajoute à cela un mode multijoueur addictif, on obtient une excellente alternative à Call of Duty 4 et surtout, jusqu'à maintenant, le meilleur FPS de l'année sur Xbox 360.


Strongbow - 24.07.2008


 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Destructibilité des décors
Terrains de jeu immenses
Musiques et bruitages
Multijoueurs
_________________________

Aventure un peu courte...
... et facile
IA moyenne

_________________________

 
 
Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 8.5/10