Test : MechAssault 2 - Lone Wolf
Il
y a deux ans, Microsoft et Day 1 Studios proposaient avec MechAssault,
l'un des premiers jeux compatibles Xbox Live. Les monstres de métal de
l'univers Battletech sont désormais de retour dans ce deuxième épisode,
sous-titré Lone Wolf.
Le jeu vous met dans
la peau d'un Mechwarrior, un pilote de robots géants, les Mechs. L'histoire,
qui se déroule en l'an 3068, fait suite aux événements du
premier opus, et vous serez à nouveau entourés du major Natalia
Kerensky et du technicien Foster au cours des missions. Alors que les héros
prennent un peu de bon temps sur la paisible planète Dante, un Mech débarque
en pleine ville, sans même avoir été invité, saccageant
tout sur son passage. En route pour l'action ! Dès
les premières minutes de jeu, le joueur est confronté à la
grosse nouveauté du jeu, le pilotage d'une BattleArmor. Il s'agit d'une
armure expérimentale de taille très réduite, mais équipée
de tout le confort nécessaire (pulse laser, lance-fusées, réacteurs
de saut, ABS, radio CD et chauffage intégral). Face à un Mech, un
vrai, une BattleArmor ne fait pas le poids en combat direct; par contre, cette
armure à peine plus grande qu'un homme permet de pratiquer un coup bien
fourbe : le neuropiratage. Pour cela, il faut se positionner à l'arrière
d'un Mech ennemi, activer les réacteurs de saut, et utiliser la griffe
du bras pour s'accrocher au dos de la victime. Une fois agrippé, il est
nécessaire de réaliser correctement et rapidement une combinaison
de touches affichées à l'écran. En cas de réussite,
le joueur prend le contrôle du Mech ennemi. En cas d'échec, les choses
se compliquent puisque la manoeuvre d'approche initiale aura sans doute fortement
entamé les boucliers de la BattleArmor, laissant peu de chances de survie
pour une deuxième tentative. Bonne nouvelle, ces armures sont utilisables
en multi et sur le Live, ce qui permet quelques moments forts sympathiques lorsqu'on
arrive à subtiliser un Mech d'assaut de plus de 100 tonnes, avec à
disposition juste une petite armure à réacteurs. Ne croyez pas cependant
que la manoeuvre est simple, elle est plutôt risquée, car si le Mech
adverse vous voit malgré la petite taille et la faible trace radar, il
y a beaucoup de chances de finir en barbecue. Et même lorsque la manuvre
d'accrochage est faite, le pilote adverse peut entrer une combinaison de touches,
et s'il le fait plus rapidement, le neuropiratage échoue.
Dans
les 22 courtes missions du mode solo, le joueur pourra bien évidemment
piloter toute une série de Mechs différents, des plus légers,
tels les habituels Raven ou Cougar, aux plus lourds : Madcat, Thor ou Ragnarok.
On compte près de 35 unités pilotables dans MechAssault 2. Parmi
les nouveautés, citons les six nouveaux Mechs : Raptor, Stiletto, NovaCat,
Wendigo, Blood Asp, et Star Adder, la BattleArmor, les tourelles de plusieurs
types, et deux nouveaux véhicules : les chars et les ADAV. Ces derniers
sont des avions à décollage et atterrissage verticaux, qui montrent
surtout leur utilité en multijoueurs, comme soutien, puisqu'ils permettent
de transporter des bonus d'armes, des kits d'armures pour les larguer sur le front
à proximité des alliés, ou même deux pilotes en BattleArmor
(très utile dans le mode Capture du drapeau). Les chars, bien que disposant
d'une puissance de feu et d'un blindage réduits, permettent de se déplacer
discrètement grâce à un dispositif de furtivité, qui
ressemble comme deux gouttes d'eau au camouflage de Halo 2. On compte donc toute
une série de nouvelles unités pilotables, qui amènent une
variété bienvenue en solo, et plusieurs possibilités tactiques
intéressantes en multi. Malgré cela,
il faut relever que les missions proposées sont un peu trop souvent tournées
vers la destruction de tout ce qui se trouve sur la carte. Et pour cette dernière,
la progression se fait de façon souvent bien linéaire malheureusement,
sans grosses possibilités de choix quant à l'itinéraire à
emprunter. On aurait aimé un peu plus de variété et de liberté,
même si les nouveautés évoquées plus haut permettent
heureusement de changer de rythme, puisque l'on peut à plusieurs occasions
sortir de son Mech, pour enfiler une BattleArmor qui traîne en bord de route,
entrer dans un char, ou changer de Mech en optant pour un plus gros (chacun ses
goûts). Quelques missions s'effectuent en partie à pied, sans protection
aucune, avec pour seules armes une invisibilité aux radars, et la possibilité
de poser des bombes qui se déclenchent d'une pression de touche, ou au
contact d'un ennemi. Quelques petites phases bienvenues de furtivité donc,
où il sera possible de contempler depuis une taille humaine, le gigantisme
impressionnant des Mechs. Pour conclure avec le mode solo, on regrette la courte
durée de jeu, puisque une bonne dizaine d'heures est suffisante pour boucler
les missions en difficulté normale, et le côté pas toujours
inoubliable des missions qui sont souvent trop courtes. La
prise en main est aisée. Trop diront les connaisseurs de la série
Mechwarrior sur PC, plus orientée simulation. Sur Xbox, les géants
de métal se pilotent intuitivement à l'aide du seul stick gauche
(le droit étant réservé à la caméra), et il
est même possible de strafer très simplement de gauche à droite.
Une prise en main similaire au premier MechAssault donc, et qui est compréhensible
tenant compte du public consoles, peut-être moins amateur d'une prise en
main plus technique de simulation. A ce propos, on note une simplification dans
le gameplay en général, qui peut étonner les amateurs de
l'univers Battletech n'ayant jamais joué à la série MechAssault.
Aucune possibilité de customisation des Mechs n'est possible ici dans un
hypothétique Mechlab, que ce soit au niveau du camouflage, de l'armure
ou des armes. Les dégâts ne sont hélas pas localisés.
Il n'est pas envisageable non plus de choisir ses points de navigation, ni de
contacter des ailiers, qui d'ailleurs se font malheureusement bien rares lors
des missions. Trois armes de divers types sont sélectionnables une à
une à l'aide de la gâchette gauche, la droite servant à faire
feu. Simple et efficace. L'ADAV par contre est un peu plus délicat à
piloter, ce qui le réservera malheureusement en multi aux pilotes non seulement
altruistes mais également adroits. Deux
joueurs peuvent s'affronter sur une console, mais c'est surtout en Lan et sur
le Live que le jeu prend tout son intérêt, avec un nombre total de
douze joueurs maximum, et une quinzaine de cartes disponibles. On compte pas moins
de dix types de parties existantes, des classiques deathmatch avec variantes (Broyeur,
Destruction, Destruction en équipe, Dernier Homme, Dernier Homme en équipe,
seul contre tous), un mode capture du drapeau, et quelques types de parties un
peu plus originaux : Prenez le Contrôle ! (cinq points de contrôle
sont à capturer par équipe, mais il faut sortir de son Mech pour
cela), Emparez-Vous En ! (chaque équipe tente de récupérer
des noyaux de données pour les rapporter à sa base), et enfin Guerre
des Bases ! (où il faut tenter de détruire le générateur
de l'équipe adverse tout en protégeant le sien). En parallèle
à tous ces types de parties, il existe un mode conquête, qui présente
une galaxie avec de nombreuses planètes à conquérir. Pour
cela, il est nécessaire de s'affilier à une des cinq Grandes Maisons
de la Sphère Intérieure (Davion, Steiner, Liao, Marik, Kurita) et
d'aider à défendre les planètes attaquées, ou au contraire
lancer une offensive contre un territoire ennemi. Plusieurs menus aident à
comprendre l'état de la situation dans ce monde persistant, et son évolution
de jours en jours. Un résumé des conquêtes récentes
est proposé, ainsi qu'une carte stellaire où l'on peut visualiser
les batailles en cours. Chacune des planètes propose son type de parties,
parmi les dix précédemment évoquées; rien de nouveau
de ce côté là, mais le fait d'appartenir à un grand
groupe et de lutter soir après soir aide à se sentir un peu plus
impliqué, une bonne chose donc. A l'instar de Bungie avec son Halo 2, Day
1 Studios et Fasa ont mis en place un
site web permettant de consulter ses stats et de voir en temps réel
l'évolution du conflit du mode Conquête.
Les
clans sont gérés dans le jeu, mais malheureusement il est uniquement
possible de faire des parties ensemble, pas d'affronter d'autres clans. On notera
une petite nouveauté rigolote lors de la phase avant match, où l'on
n'attend pas devant un traditionnel écran fixe, mais au contraire on peut
diriger son avatar dans une salle circulaire où se trouvent les autres
Mechwarriors. On peut même effectuer divers mouvements de salutations, séduction
ou vantardise. Amusant et pas forcément inutile, car hélas les temps
d'attente sont souvent bien longs. La faute en revient au système de démarrage
de parties qui ne se met en place que quand le nombre de joueurs est suffisant
et équilibré. Malheureusement dans le cas de parties en équipe,
rien n'empêche que 10 joueurs d'une même équipe soient là
à attendre, alors qu'un seul adversaire est présent. Il faut donc
patienter et demander que certains quittent la partie pour laisser de la place
à des joueurs de l'équipe adverse, en espérant ceux-ci ne
tardent pas trop à venir. On regrettera également l'absence apparente
de niveaux pour jouer avec des coéquipiers de même calibre. Autre
élément rageant, MechAssault 2 existe en version "collector"
aux Etats-Unis mais apparemment pas en Europe. Cette version spéciale comporte
deux cartes supplémentaires, que nous ne pouvons pas (actuellement en tous
cas) obtenir par le téléchargement qu'il soit gratuit ou payant;
ce qui fait que certaines parties visibles dans les listes ne sont pas accessibles.
Outre ces défauts, que l'on espère voir corrigés par la suite,
il faut reconnaître que le jeu en Live est bien le gros morceau de MechAssault
2, et le plaisir de jeu est bien là. On note la présence agréable
de l'Optimatch, qui permet de choisir son type de partie, et l'affichage des parties
en cours, avec l'indication de l'état de la connexion et la langue parlée,
éléments que certains apprécieront sans doute beaucoup. La
réalisation du jeu est soignée, avec une animation des Mechs excellente,
notamment lorsqu'ils sont touchés par un tir puissant et qu'ils se retrouvent
à terre. Leur modélisation est magnifique également, avec
de nombreux détails et de reflets métalliques, et il en va de même
pour les effets des armes utilisées, qui éclairent la zone lors
de leur progression. Les explosions des Mechs sont vraiment bluffantes avec une
déformation de l'image importante en forme de sphère à proximité
de la déflagration et des dommages importants qui peuvent en résulter
(bâtiments entiers qui s'effondrent, ou autre Mech trop proche qui explose
à son tour). Les environnements proposés sont variés et plutôt
agréables (beaucoup d'éléments de décor sont destructibles),
mais manquent un peu de précision au niveau des détails et du relief.
On signalera encore de nombreuses cinématiques pour le mode solo qui même
si elles semblent avoir été faites avec le moteur du jeu, sont de
bonne qualité. Côté audio, les bruitages en 5.1 en mettent
plein les oreilles avec d'énormes explosions, des tirs lasers dans tous
les sens et le bruit impressionnant des pattes de ces titans d'acier. Les musiques
sont à l'image des Mechs, du métal agressif. On aime ou pas, mais
il faut reconnaître que MechAssault est le genre de jeu qui s'y prête
bien. MechAssault 2 - Lone Wolf reprend
les éléments à succès du premier épisode en
boostant la consistance du jeu en Live, en peaufinant la réalisation graphique
et sonore, en ajoutant au mode solo plusieurs nouveautés intéressantes
comme la BattleArmor qui apporte beaucoup au gameplay, et une pincée d'éléments
un peu plus tactiques. Beaucoup de bonnes choses donc, mais quelques regrets subsistent
encore comme la campagne solo trop courte, toujours bien linéaire et rigide,
et quelques imperfections sur le Live dont les temps d'attente parfois bien longs.
On obtient au final un jeu d'action, qui même sans être la référence
du genre, est très agréable surtout pour qui aime s'affronter sur
le Live dans des parties frénétiques.
Max73
- 23.01.2005
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