| Test
: Kameo - Elements of Power |
Xbox
360 | |
| | Editeur
: Microsoft
Développeur : Rareware
Site officiel : kameo.com
Vidéos : rubrique
vidéos Date de sortie : 2.12.2005 Commandez sur : Amazon.fr | | |
| Langue
: français Joueur(s) hors ligne : 1 à 2 Xbox Live : jouable,
et téléchargements Joueurs en ligne : 1 à 2 Age recommandé
: 12+ | |
Kameo
sur Nintendo 64 : raté. Kameo sur Gamecube : raté. Kameo sur Xbox
: raté. Kameo sur Xbox 360 : bonne pioche ! Comme le démontrent
les crédits de fin, le développement de ce jeu d'aventure a débuté
en 1997, il y a huit ans si mes calculs sont bons. Entre temps, de l'eau a coulé
sous les ponts et Rare a rejoint le giron de Microsoft. Jeu de plate-forme à
l'origine, on obtient en fin de compte un jeu d'action/aventure que l'on pourrait
qualifier de graphiquement envoûtant.
Depuis
son arrivée chez Microsoft en 2002, Rare n'a pas fait grand étalage
de son talent. Entre un Grabbed
by the Ghoulies tout juste bon et une mise à jour graphique
de Conker, on peut
dire que la Xbox première du nom n'a finalement pas bénéficié
d'un soutien énorme de la part du développeur anglais, d'autant
plus qu'il y a encore peu de temps Perfect Dark Zero et Kameo se sont vus reportés
sur la 360ème du nom. Qu'à cela ne tienne, Kameo : Elements of Power
est tout simplement époustouflant.
Il
était une fois Kameo, une jeune elfe jalousée par sa sur Kalus,
à cause de sa place privilégiée au sein de la famille. En
effet, Kameo a eu l'immense honneur d'obtenir le titre d'élue lui permettant
d'utiliser les guerriers élémentaires en cas de besoin
Et
cela ne va pas tarder puisque la frangine a décidé de se retourner
contre sa famille et de libérer l'infâme Thorn, l'immense chef des
trolls. C'est donc une nouvelle bataille qui s'annonce entre ces petits bonshommes
verts et les elfes, la race à laquelle appartient Kameo. En parallèle
à son rôle de sauveuse de l'humanité, notre jeune elfe devra
délivrer non seulement les membres de sa famille qui se sont fait capturer
mais également les dix guerriers élémentaires. Une tâche
ardue à la hauteur de son nouveau statut.
La
Xbox 360 est là, et ça se sent. Non pas qu'en plus de chaleur elle
dégage une odeur quelconque, mais force est de constater que les graphismes
de Kameo sont tout simplement bluffants. On ne sait plus où donner de la
tête dès les premiers pas, au pied d'une tour que l'on s'apprête
à escalader. Entre les dragons qui virevoltent dans le ciel rougeoyant,
les trolls qui vous agressent, les explosions et le niveau de détail des
textures, on comprend d'emblée que l'on a franchit une étape supplémentaire
dans la qualité graphique des jeux. Et si le premier quart d'heure de jeu
vous stupéfait, attendez-vous à perdre votre mâchoire inférieure
par la suite. Les nombreux lieux visités sont détaillés à
l'extrême si bien que l'on imagine difficilement comment les développeurs
auraient pu donner plus de vie à ce monde. Entre les écureuils qui
gambadent à proximité des arbres, qui eux-même se balancent
et secouent leurs branches, le ciel avec des teintes aussi diverses que variées,
la lune que l'on voit bouger laissant place au soleil, et tous ces effets de particules
(les cendres, le pollen, la poussière, etc.), on ne peut que saluer le
talent de cette équipe. Que dire de l'élément aquatique !
Le plus joli rendu jamais atteint. Si à la surface les reflets sont d'un
niveau plus que correct, les profondeurs sont hallucinantes. C'est un réel
régal que de progresser avec Grand Bleu (l'un des guerriers de l'eau) dans
cet élément. L'effet de déformation, la faune, la flore,
les bulles et les teintes utilisées sont parfaitement choisies.
Si
en plus on aborde le sujet de la modélisation des personnages, on va finir
de vous achever. Sans compter la modélisation de Kameo qui est somme toute
classique, c'est surtout l'allure des ennemis et des personnages secondaires qui
impressionne. On distingue très bien la peau fripée des méchants,
certains, disposant d'une cuirasse et d'un casque font même l'objet d'effet
de réflexion plus que jolis. On croise parfois dans les ruelles aux abords
du château des petits personnages au pelage extrêmement réaliste,
qui possèdent sans doute un lien de parenté avec Gizmo. On pourrait
écrire des pages et des pages pour évoquer la partie graphique du
titre, mais pour faire simple, et vous l'aurez compris, il est juste ahurissant,
et ce, même sur une télé 4/3 standard, alors imaginez le résultat
sur un écran HD.
Graphiquement,
rien à redire, mais il n'en va pas de même pour la jouabilité.
Même si globalement elle est correcte, on décèle quelques
petits bémols qui tous accumulés laissent un léger sentiment
négatif. Rare a souhaité pour son nouveau jeu faire original en
utilisant les touches de façon inhabituelle. En effet, alors que nous étions
habitués à utiliser le bouton A pour effectuer des sauts ou lancer
une attaque, il faut ici s'en contenter pour lire les pancartes, dialoguer avec
les personnages secondaires ou retrouver votre apparence d'elfe. Les sauts quant
à eux sont réalisables via la gâchette droite, en tout cas
pour Kameo. On pointera aussi du doigt quelques moments où la caméra
est récalcitrante et où elle a tendance à se placer dans
les coins les plus gênants.
L'un
des plus gros atouts du titre, le sujet sur lequel communique Microsoft, c'est
la transformation de l'héroïne. Au départ, tout roule lorsque
l'on n'a que trois guerriers élémentaires, mais cela se complique
lorsqu'il faut jongler avec un nombre supérieur. Il n'est possible d'assigner
que trois guerriers à la fois, et ce, uniquement sur les touches B, X et
Y. Si par malheur, vous n'avez pas à portée de pouce celui qui convient
à la scène, vous avez deux solutions. La première est de
maintenir longuement l'une des touches précitées pour dévoiler
un menu en surbrillance qui permet l'assignation rapide. Le petit souci, c'est
que durant ce laps de temps, vous êtes vulnérable car l'action continue.
La seconde option consiste à passer par le carnet de voyage (le menu du
jeu) pour régler les préférences. Cette solution, bien que
plus ennuyante, est la plus adaptée dans le feu de l'action. On regrette
à ce titre que les nouvelles touches LB et RB ne soient pas configurées
pour le jeu, elles auraient pu rendre les voyages dans le menu un peu moins fréquents.
Autrement, les commandes répondent plutôt bien si ce n'est lorsque
l'on doit faire des actions exigeant de la précision avec Kameo. Parce
que l'héroine répond au quart de tour, il est parfois difficile
de maîtriser ces mouvements avec exactitude. Par exemple lorsqu'il sera
question d'amener une perle jusqu'à son emplacement, vous n'irez pas forcement
de suite du point A au point B mais vous aurez tendance à zigzaguer pour
y parvenir. Cela dit, ces moments délicats sont relativement peu fréquents
mais d'ordre général, Kameo est plus exigeante à diriger
que ses guerriers
Les dix guerriers élémentaires
que vous allez devoir retrouver sont répartis en cinq catégories
: pierre, glace, eau, feu et végétaux. Chacun d'entre eux dispose
évidemment de caractéristiques différentes. Par exemple,
pour la glace, Chilla le Yeti peut lancer des pics de glace ou, par le biais d'une
bonne baffe, envoyer ses ennemis s'empaler sur son dos épineux. Toujours
pour la glace, vous découvrirez plus tard dans l'aventure Moins 40, un
bonhomme de neige pouvant déclencher un souffle glacial et emprunter des
terrains spéciaux. Sans en dévoiler davantage, pour ne pas gâcher
la surprise des moins curieux, sachez que tous les guerriers sont plus ou moins
indispensables durant la partie. Les différentes attaques ou actions propres
aux guerriers se déclenchent donc à l'aide des deux gâchettes,
soit en les enfonçant l'une après l'autre soit de façon simultanée.
Ils disposent tous de deux actions de base que l'on peut faire évoluer
par la suite, en les nourrissant avec des fruits parfois bien dissimulés
dans les niveaux. Certains de vos compagnons peuvent ainsi bénéficier
de huit capacités.
Concernant
l'animation, impossible de prendre Kameo en défaut, aucun ralentissements
à noter, et pourtant les scènes chargées en polygones sont
très nombreuses. L'une des plus impressionnantes, celle de la descente
de colline à dos de cheval alors que des centaines de trolls tombent sous
vos coups de sabot, ne pose aucun problème à cette Xbox 360 déjà
vaillante.
La partie audio laisse aussi
rêveur. La plupart des thèmes sont joués par un orchestre
philharmonique ce qui donne un côté parfois épique à
l'ambiance sans oublier bien sûr les morceaux un peu plus rigolos ou enchanteurs.
Mention spéciale au doublage français de très grande qualité,
que ce soit pour les personnages principaux, les seconds rôles ou les ennemis,
tout est juste et correspond à l'apparence des intervenants. Bien sûr,
tout cela se manifeste de manière optimale lorsque l'on est équipé
d'un bon système audio. Ce serait presque un sacrilège que de jouer
en mono ou stéréo tant les bruitages environnementaux nous immergent
davantage dans ce monde féerique (chute d'eau, les hiboux, le vent, etc.).
D'une
difficulté relativement faible, Kameo peut être terminé en
une grosse dizaine d'heures en allant droit au but. Les seules réelles
entraves que vous rencontrerez dans le jeu sont les boss. Toujours impressionnants,
tant par la taille que par la modélisation, ils demandent tous un soupçon
de jugeote afin d'en venir à bout. Certains paraissent à première
vue invincibles mais en essayant diverses techniques et combinaisons, on peut
y parvenir sans grands problèmes. Pour les moins doués d'entre nous
(il en faut, on ne rigole pas) il est même possible de consulter le carnet
de voyage et de demander conseil à Ortho, un vieil elfe emprisonné
dans ce bouquin. Chose plaisante, une fois l'aventure conclue, il est possible
d'y revenir avec vos caractéristiques afin de tenter d'atteindre les 100%
en retrouvant tous les fruits et les élixirs de vie. Et pour le bonheur
des fans de multijoueur, un mode coopération est même disponible
(hors ligne, en LAN et sur Xbox Live).
Malgré
quelques petits problèmes de caméra et une jouabilité délicate,
Kameo : Elements of Power s'accapare le titre de hit sans problèmes. D'une
part grâce à une esthétique parfaite et d'autre part en nous
faisant vivre une aventure, certes courte, mais diablement enivrante. Une aventure
qui se prolongera sûrement bientôt avec des téléchargements
possibles via la Marketplace. Un jeu idéal pour le lancement dune machine.
Une perle Rare si j'ose dire.