Test : Conker - Live & Reloaded 
Après le rachat de Rare par
Microsoft, voici que Conker nous revient plus loufoque et imbibé que jamais
sur Xbox avec Conker Live & Reloaded. Une véritable suite ? Non, pas
vraiment : un remake de l'aventure solo de Conker : Bad Fur Day et des modes multijoueurs
comme Rare sait nous les concocter. Après un Grabbed
by the Ghoulies assez moyen, et avant Kameo et Perfect Dark qui se
font désirer pour une sortie prévue sur la prochaine génération
de console, Conker Live & Reloaded sera donc le dernier jeu Rare à
voir le jour sur Xbox première du nom. Pour ceux qui ne connaissent pas
la version sortie sur N64, Conker est à lopposé des autres
titres bon enfant destinés à un public assez jeune. En effet, le
jeu a pour vedette un écureuil de prime abord fort sympathique mais qui
n'est, en fin de compte, qu'un ivrogne ultra-violent, sadique et obnubilé
par l'argent, s'adressant avant tout à un public adulte. Je vous aurai
prévenu
Pour ceux qui nont pas
eu la chance de sessayer auparavant à lépisode sorti
en mai 2001 sur Nintendo 64, je vais me permettre de leur décrire laventure
solo. Dans la superbe cinématique d'introduction en temps réel,
nous retrouvons donc notre petit écureuil ivre-mort dans un bar qui décide,
malgré son état d'ébriété avancé, de
rentrer chez lui mais se perd en cours de route. Lorsqu'il reprend ses esprits,
Conker se retrouve, malgré lui, héros d'une aventure intemporelle
dans laquelle se succèdent sketches et mini-quêtes. Notre écureuil
n'hésitera pas contre une belle liasse de dollars à aider le roi
abeille incapable de séduire une fleur à forte poitrine, prêter
main forte à des mouches en augmentant leur production d'excréments,
dévorer des autochtones à dos de T-Rex ou encore aplatir les testicules
d'un boss à l'aide d'une poêle à frire
Vous l'aurez
donc compris, Conker ne fait pas dans la délicatesse, il parodie allègrement
les grands classiques du septième art tels que « Il faut sauver le
soldat Ryan », « Matrix », « Alien » ou encore «
Orange Mécanique » et fait sauter, sans aucune retenue, les tabous
du jeu vidéo : scatologie, urologie, argent, alcool, scènes violentes
Ainsi, le jeu est entièrement basé sur ce paradoxe entre le fond
et la forme. Le design des personnages est dans la plus pure tradition des jeux
de plate-forme made in Nintendo, facilement reconnaissable de par un style Cartoon
et des personnages tous mignons. Seulement voilà, il n'y a que dans Conker
que vous ferez des rencontres aussi étranges quune fourche suicidaire,
quune vache souffrant de diarrhée explosive, quun tournesol
nymphomane avec des gros seins, ou même encore une montagne de caca mélomane.
La motivation première de Conker dans la vie
se résume à trouver un maximum d'argent (un peu comme moi, tiens).
L'écureuil est tellement assoiffé de fric qu'il est prêt à
tout pour quelques billets verts. C'est d'ailleurs ce qui le pousse à accepter
d'aider les personnages qu'il rencontre. A l'instar d'un Banjo, la progression
n'est pas linéaire. Les niveaux sont tous reliés entre eux et libre
à vous de naviguer de l'un à l'autre sans trop de soucis. On a vraiment
l'impression d'évoluer dans un univers cohérent. Loufoque mais cohérent.
Si on se retrouve bloqué à un endroit, il est souvent possible de
rebrousser chemin pour aller s'occuper ailleurs même si quelques fois, il
est vrai, on ne sait plus trop bien où aller et quoi faire. Petite parenthèse
pour vous dire quaussi bien durant le jeu que lorsque lon navigue
dans les menu, on note de nombreux temps de chargements mais fort heureusement
très courts (2-3 secondes). Tous les niveaux
du jeu sont truffés de socles marqués dun grand « B
» appelés « context sensitive ». Chaque « context
sensitive » a une fonction différente qui dépend directement
de l'endroit et de la situation dans laquelle vous vous trouvez. Par exemple,
la première du jeu vous donnera une bonne aspirine pour aider Conker à
se débarrasser de sa gueule de bois alors qu'une autre lui offrira un joli
bâton de dynamite pour dégager le chemin ou encore un lance-flamme
pour se débarrasser de chauve-souris hostiles. On ne sait jamais de quoi
on hérite en les activant. On navigue de surprises en surprises et c'est
ce qui fait certainement le charme du jeu, le tout ponctué de dialogues
à la limite du mauvais goût dont les insultes et gros mots sont monnaie
courante (censurés par des bips sonores et des %#&$£). Ceci pourrait
donc déplaire à certaines personnes, surtout si on na aucun
sens d'humour du second voire du troisième degré. De plus, Conker
Live & Reloaded regorge d'allusions cinématographiques. La fabuleuse
intro s'inspire de celle du très célèbre Orange Mécanique,
la spectaculaire prise d'assaut d'un immeuble rappelle le non moins spectaculaire
Matrix. Les citer toutes serait bien trop long et je préfère vous
laisser la joie de les découvrir par vous-mêmes. En ce qui concerne
la pris en main, le jeu répond aux doigts et à lil avec
un bouton pour sauter, un autre pour dégainer son arme et un autre pour
tirer : la simplicité même. Les caméras se positionnent toujours
au bon endroit et sont modifiables manuellement pour vous pussiez admirer au mieux
lenvironnement coloré qui vous entoure. Abordons
à présent les quelques changements et ajouts de cette version Xbox
concernant le mode solo. Premièrement, cest la claque au niveau des
graphismes. Une comparaison avec Halo 2 ou Doom 3 serait maladroite de par des
styles graphiques très différents mais techniquement, ces trois
jeux sont équivalents. Conker Live & Reloaded est très soigné,
le détail de la fourrure de notre ami écureuil est assez impressionnant,
de même pour les effets de lumières, de reflets, de fumée
et même deau ou de sang qui viennent éclabousser lécran.
Bref, le bon technologique entre les deux machines est bien visible pour le plaisir
de nos rétines. Quelques petits passages
de laventure ont été modifiés, provoquant à
chaque fois quelques clins doeil à laventure originale comme
notamment le passage du début de laventure avec la chute de la gargouille
qui nintervient pas de suite. Ces modifications des énigmes ou même
des armes (la poêle à frire laisserai vite place à une bâte
de baseball aux tâches rougeâtres et pics de fer) feront réagir
Conker qui sécriera « Les développeurs mavaient
dit quil ne sagirait seulement que dun portage ! ». Enfin
Conker endossera de nouveaux déguisements comme celui de Van Helsing. Ces
ajouts sont sympathiques mais savèrent assez légers pour ceux
qui ont déjà terminé laventure sur N64. Bien
que des plus hilarantes et des plus accrochantes, laventure solo se terminera
au bout dune petite mais intense quinzaine dheures mais Rare a tout
prévu avec des modes multijoueurs pour prolonger notre plaisir en compagnie
des écureuils et des cruels Tediz. Si le mode solo na pas subi de
gros changements, les modes multijoueurs savèrent bien plus complets
que celui présent dans la version N64. Ici, le Haut Commandement des Ecureuils
(HCE) soppose aux méchants Tediz. Trois
possibilités sont proposées, via Xbox Live ou réseau local
(2 à 16 joueurs) pour des affrontements en équipe, ou sur une seule
console (1 à 2 joueurs contre des bots) en coopération ou affrontement.
Des modes sympathiques, mais malheureusement très classiques. On notera
enfin la présence d'un chapitre X, qui intègre tous les niveaux
multijoueurs pour un affrontement scénarisé, c'est-à-dire
que chacune des cartes dispose de conditions de victoire propres : capture de
drapeau, capture de points stratégiques, etc. Les cartes (8 au total) sont
pour la plupart des remakes de grands films : débarquement en Normandie,
bataille pour le contrôle dun pont, et certaines sont suffisamment
grandes pour accueillir des parties à 16 joueurs. Pour
donner un peu de stratégie aux combats (qui en général seront
assez bourrins et brouillons du fait des nombreux effets spéciaux dus aux
explosions et surtout des noms qui saffichent au dessus de chaque joueur),
le jeu vous demandera de choisir entre six classes de personnage à la manière
dun Return to Castle Wolfstein, chacune disposant dun armement propre.
On retrouvera donc les « brutos » avec leur mitraillette, les «
mouchards » avec leur sabre, les « démolisseurs » avec
leur bazooka, les « scouts » avec leur fusil sniper, les « Jockeys
du ciel » avec leurs doubles pistolets et les « thermophiles »
avec leur chaleureux lance-flamme. Chaque arme dispose dun tir ou dune
fonction secondaire. Ainsi, le brutos aura à sa disposition trois cadences
de tir pour sa mitraillette, ou le thermophile pourra choisir de tirer des jets
dacide. Mais, pour enrichir le tout, des mises à jours sont disponibles
dans les niveaux et vous permettront dans la majorité des cas dobtenir
une arme secondaire et/ou une nouvelle aptitude (vision thermique, déguisement,
auto guérison, etc
). Ainsi, le mouchard en plus de pouvoir se rendre
invisible, pourra simuler sa mort. Conker Live &
Reloaded propose aussi sa dose de véhicules en tous genres, allant de la
classique jeep avec tourelle, au char dassaut jusquau Steed (avion
de combat) ou au Mule 52 (un bombardier). Pour utiliser un véhicule, il
faudra accéder à un terminal. Toutefois, les véhicules que
vous pourrez utiliser dépendent de votre classe de personnage. Par exemple,
les jockeys du ciel sont les seuls habilités à manuvrer les
véhicules aériens. Enfin, en plus des terminaux pour accéder
aux différents véhicules, des bornes fournissant du matériel
spécial du type mines, tourelles terrestres, tourelles DCA seront à
votre disposition. On note lXploseur qui, comme son nom ne lindique
pas, permettra (une fois les deux portes installées) de se téléporter
dun bout à lautre de la carte ce qui savérera
fort utile lorsque le temps est compté. Au
final, Conker Live & Reloaded savère être un très
bon... remake de la version sortie sur N64 il y a quatre ans. Malgré un
manque flagrant de grosses nouveautés, cette version tire son épingle
du jeu grâce à des graphismes faisant honneur à la Xbox, mais
aussi grâce à un mode multijoueurs assez complet et plutôt
fun, même si lon espère que de nouvelles cartes viendront rapidement
enrichir celles disponibles. Cependant, de par la qualité du scénario
et du level design du jeu de base, on peut tout de même affirmer que Conker
Live & Reloaded se positionne comme la nouvelle référence du
genre sur Xbox. Peluche
- 20.06.2005
Avis
complémentaire par Xav : Remake d'un
jeu sorti sur N64 il y a quelques années maintenant, Conker Reloaded est
une bombe ! Il nous mets dans la peau d'un petit écureil apparamment tout
mignon (mais qui se rapproche plus du personnage de l'écureuil fou dans
les dessin animés de Tex Avery en beaucoup plus trash) mais dont les préoccupations
dans la vie semblent être se saouler, les filles et l'argent. Car si l'univers
de Conker parait enchanteur (graphiquement magnifique) au premier abord, on se
rend vite compte que ce jeu ne fait ni dans la dentelle, ni dans la finesse. Conker
boit, vomit... Certains adversaires rotent, pètent ou explosent dans une
marre de sang. Mais le plus étonnant, c'est le vocabulaire très
cru pour un jeu vidéo. Les insultes fusent et certaines vannes de notre
ami l'écureuil sont à mourir de rire. Au niveau jouabilité,
c'est du Mario, donc du très bon. Le seul reproche que je ferais sera sur
les caméras qui sont souvent assez houleuses et pas toujours pratiques.
En bref, Conker Reloaded, c'est Mario au pays de Jackhass. Et quel voyage !"
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