Il y a deux ans
sortait Forza
Motorsport sur Xbox première
du nom, et c'est avec classe que Turn 10 avait
rivalisé à l'époque face
à un concurrent de taille, Gran Turismo,
sur la console de Sony. Microsoft a donc su
marquer les esprits des joueurs dans le domaine
des simulations automobiles, aujourd'hui l'éditeur
américain va tenter de réitérer
l'exploit, mais cette fois sur console nouvelle
génération. Dorénavant,
c'est en Haute Définition que débarque
la suite de ce titre incontournable, baptisé
tout simplement Forza Motorsport 2. Après
un Project
Gotham Racing 3 plutôt réussi,
mais passé quelque peu à travers
le succès, Forza Motorsport 2 possède
toutes les armes pour devenir une référence
en la matière.
D'entrée
de jeu, Forza Motorsport 2 (FM 2) en met plein les pupilles, la cinématique
d'introduction annonce la couleur en nous rapprochant au plus près des
lignes harmonieuses de trois bijoux, le joueur n'a déjà qu'une envie,
toucher les carrosseries qu'il aperçoit à l'écran! Après
cette mise en bouche, le joueur arrive aux menus principaux du jeu, et là
on ne peut qu'être satisfait de rencontrer une telle clarté, on ne
se perd pas dans des sous-menus qui rebutent souvent les joueurs les plus impatients,
tout est clair et simple d'utilisation. Concernant ces menus, pas de surprise,
on y trouve un mode Arcade, un mode Carrière et un mode Multijoueur, ainsi
que les options bien sûr. Le mode Arcade rassemble des courses d'exhibition,
en contre-la-montre ou libres. Ce mode permet au joueur de se faire la main avec
les différentes classes de voitures, qui est définie en fonction
de son niveau de performances, reprenant le poids, la puissance et l'adhérence.
Il existe dix classes, dont six de série et quatre de course. Pour les
voitures de série cela va de D à A, puis S et U, en classe de série
on peut retrouver par exemple la Ford Focus SVT, l'Audi S4, la Maserati MC12,
etc. Les voitures de course sont classées de R4 à R1, cette dernière
correspond à la classe des prototypes de courses, tels que la Porsche 962C
et l'Audi R8. L'exhibition comporte 15 courses, il faut faire le moins d'erreurs
possibles afin de gagner le maximum de points. En cas de victoire, vous gagnez
le bolide que vous venez de piloter, le choix de ce dernier est libre, et vous
débloquez ainsi le circuit suivant. En contre-la-montre la difficulté
augmente crescendo, vous repartez également avec la voiture utilisée,
sauf qu'ici le bolide est spécifié, 25 au total car 25 courses à
effectuer. En ce qui concerne les courses libres, c'est comme le Porc-Salut, c'est
écrit dessus, vous êtes libre de choisir le circuit et le véhicule.
En mode Arcade, vous pouvez aussi modifier les réglages d'aides à
la conduite avant chaque course, comme la trajectoire suggérée que
vous désirez (freinage uniquement, maximale ou aucune), mais encore le
type de freinage, de traction, de stabilité ou de boîte de vitesses.
Le mode Arcade a une bonne durée de vie, mais cependant limitée,
donc une fois que vous vous serez fait la main sur la quarantaine de circuits
à débloquer et les 70 voitures disponibles, il est temps pour vous
de passer la seconde!
Comme dans la
plupart des jeux actuels, le mode Carrière représente fort logiquement
la partie la plus intéressante, au vu des possibilités offertes
et de la durée de vie bien plus conséquente que les autres modes
de jeu disponibles. En effet, pour venir à bout du mode Carrière,
il faudra remporter pas moins de 300 courses, réparties dans 90 épreuves
différentes, et à la clé plus de 300 bolides à collectionner.
Tout d'abord, choisissez votre région d'origine (Europe, Amérique
du Nord ou Asie), ce choix a des conséquences sur la disponibilité
et le tarif des voitures. De plus, au fur et à mesure de votre carrière,
les ristournes offertes par les concessionnaires augmenteront progressivement.
Ensuite, il est temps d'acquérir sa toute première voiture, avec
11000 crédits en poche, choisissez celle qui vous plaît le plus,
et il y en a pour tous les goûts, en fonction de votre origine. Au niveau
du contenu, Turn 10 n'a pas fait les choses à moitié, c'est le moins
qu'on puisse dire, face à une concurrence de plus en plus accrue, les constructeurs
ne manquent pas, Porsche, Ferrari, Nissan, Dodge, Toyota, Renault, pour ne citer
que les plus grands. De même pour la variété des circuits,
du Tsukuba Circuit court au Nürburgring Nordschleife, en passant par le Silverstone
National Circuit, et bien d'autres. Donc après avoir laissé un chèque
pour votre première voiture, vous êtes paré, dans FM 2 pas
de permis à passer ou quoi que ce soit, vous rentrez directement dans le
vif du sujet. Il suffit de quelques courses pour voir les choses s'accélérer
rapidement, les bonus commencent à tomber, votre niveau d'expérience
augmente (50 au maximum), les circuits se débloquent, et votre compte en
crédits grossit, ce qui permet d'améliorer ses bolides. Les possibilités
de customisation sont elles aussi nombreuses, les fans de tuning seront aux anges,
on compte 29 points d'améliorations répartis dans quatre secteurs.
D'une part, d'un point de vue mécanique pure, liée à la puissance
et la tenue de route de la voiture, comme l'échappement, l'admission, les
freins, les barres antiroulis, le bloc-moteur, le turbo, l'embrayage, etc. D'autre
part, d'un point de vue esthétique extérieure, pour la personnalisation
de son bolide, comme les pneus, les jantes, la carrosserie (pare-chocs avant/arrière,
aileron arrière, jupes latérales), la peinture, incluant la pose
de vinyles et décalcos, ainsi que la teinte des vitres. Pour chaque secteur
de performance, il existe quatre niveaux d'améliorations, qui vont du niveau
0 (correspondant aux pièces d'origine), jusqu'au niveau 3, correspondant
lui à la customisation la plus importante intervenue sur le véhicule.
Il peut être excitant de modifier son bolide jusqu'au niveau 3, mais attention
tout de même, car il est possible que votre voiture passe à la classe
supérieure, à l'insu de votre plein gré. Les grandes marques
ont répondu présentes pour ces différentes améliorations,
Michelin, BBS, Momo, Enkei, Brabus, Yokohama, Borbet, et tant d'autres, notamment
pour la pose de nouvelles jantes. Les épreuves du mode Carrière
sont classées en plusieurs catégories à la difficulté
croissante : débutant, amateur, club des constructeurs, semi-pro, duel,
championnats régionaux, configuration usine, séries professionnelles
et course d'endurance. Certaines courses imposeront au coureur quelques restrictions,
un peu comme dans Test Drive Unlimited,
comme le niveau requis du pilote ou du véhicule, elles peuvent également
porter sur la région du constructeur. Au cas où vous ne satisferiez
pas à l'une de ces conditions, il faudra alors sélectionner une
autre voiture dans votre garage, ou tout simplement en acheter une autre, ou encore
modifier l'un de vos modèles existants.

Que
les plus hargneux d'entre vous, qui ne trouveront pas leur compte dans les modes
Arcade et Carrière, se rassurent, Turn 10 a pensé à vous:
le mode multijoueur, jouable de deux à huit joueurs. Dans ce mode, vous
avez le choix entre les parties offline, qui permettent d'affronter un ami en
écran partagé, ou alors en liaison multiconsole (jusqu'à
huit Xbox 360 connectées en réseau local), et les parties online,
via le Xbox Live également jusqu'à huit joueurs. En réseau,
vous pouvez concourir à des parties classées ou non, à des
courses d'exhibition, des courses de carrière, ainsi qu'à de nombreux
tournois. En effet, des tournois sont organisés régulièrement
par Turn 10 chaque semaine, ces tournois peuvent accueillir jusqu'à 256
participants, répartis dans 32 poules. Chaque coureur doit passer par des
phases de qualifications, les quatre premiers joueurs sur les huit en lice, accèdent
automatiquement à l'étape suivante. Le jeu en ligne est très
fluide, aucun lag à l'horizon, donc pas d'excuse valable en cas de défaites
abusives. Outre le fait que le Xbox Live procure des sensations de jeu inoubliables,
il permet également de vendre ou d'acheter des voitures, puisqu'une salle
des ventes est mise à disposition des joueurs (en utilisant les cédits
du jeu). Il est même possible de faire offrande de l'un de ses propres bolides
à un ami, qui viendrait fraîchement d'acquérir le jeu. Tout
comme la Gotham TV présente dans PGR
3, FM 2 possède sa propre chaîne de télévision
internationale, la Forza Motorsport TV, qui permet de visionner tranquillement
les meilleures courses, à défaut de pouvoir y participer. Afin de
garder des souvenirs de vos plus belles réalisations, les développeurs
ont inclus un mode photo, ainsi il est permis de photographier sa voiture en pleine
course, sous les meilleurs angles. Une fois les meilleurs clichés enregistrés
sur le disque dur de votre console, rendez-vous sur le site ForzaMotorsport.net
afin de les exposer.
Un regret à
signaler concernant les caméras, au nombre de quatre, dont deux extérieures,
mais FM 2 ne propose pas de vue cockpit, alors qu'elle est présente dans
la plupart des autres simulations automobiles. Cependant, FM 2 fait fort en un
point très important dans ce genre de jeu, la prise en main, qui a été
pensée pour satisfaire un public le plus large possible. Fréquemment,
il arrive que certains joueurs n'osent pas s'initier à de la simulation
pure et dure, étant donné qu'elle demande souvent plusieurs heures
d'entraînement avant de savoir manier l'engin. Dans FM 2, on ne risque pas
de rencontrer ce genre de problème, puisqu'il est possible d'activer la
totalité des aides à la conduite, comme évoqué en
début de test. Par contre, afin de satisfaire les puristes qui désirent
se rapprocher le plus possible d'une conduite ultra réaliste, pas de soucis,
il est possible de désactiver une partie ou toutes les aides (trajectoires
sur le sol, ABS, TCS et STM). Déjà au pad, les sensations de conduite
sont extrêmement bien retranscrites, avec une multitude impressionnante
de réglages, allant jusqu'à la répartition des pneus. Avec
le volant sans fil de Microsoft,
l'intensité des courses monte d'un bon cran et l'on sent que l'accessoire
a été conçu avec ce jeu en point de mire. Les virtuoses du
pad auront sans doute un peu de peine, en utilisant le volant, à améliorer
leurs meilleurs temps réalisés avec la manette voire même
simplement à les égaler, mais le réalisme et les sensations
sont fortement augmentés. L'accessoire répond bien, les vibrations
et le retour de force sont gérés de façon optimale. Seul
petit regret à ce niveau, les chocs dus à une collision sont quasiment
imperceptibles, contrairement à une simple sortie de route dans l'herbe
par exemple. Au niveau des options, on peut réattribuer certaines commandes,
comme décider de mettre le frein à main à la place des gâchettes
de changements de vitesse. On constate avec plaisir que d'autres réglages
plus poussés sont présents, tous réglables de 0 à
100%, tels que l'ajustement de la limite basse et haute de l'angle de braquage
du volant, idem pour le frein et l'accélérateur, ou encore l'intensité
du retour de force et celui des vibrations.
Côté
réalisation, c'est plus que correct, même si le soft souffre d'un
léger aliasing. A noter qu'il est moins gênant que dans la démo
jouable sortie il y a quelque temps sur le Marketplace. Les voitures sont, elles,
superbement modélisées. Les décors sont plutôt jolis,
sans toutefois être transcendants, car malheureusement ils manquent de vie
et de profondeur. Une végétation plus dense, ainsi qu'un public
un peu plus présent n'auraient pas été un mal. L'animation
rattrape le tir, puisque FM 2 bénéficie d'un moteur graphique proposant
un affichage de 60 images par seconde. Le système de dégâts
a été revu à la hausse, la carrosserie se déforme,
les vitres peuvent être brisées, et on voit même la peinture
toute neuve s'ébrécher. Néanmoins, il faut insister pour
voir son véhicule partir à la casse, puisqu'un accident survenu
à 250 km/h occasionne autant de dégâts que si vous rouliez
à 50 km/h, et pas de risque d'accident à cause d'intempérie,
vu que la météo a été complètement zappée.
La bande son est là aussi pour relever la note technique du soft, étant
donné qu'elle est de très bonne facture. La musique lors des menus
colle parfaitement à l'ambiance, et les bruitages sont bien rendus, les
moteurs ronronnent à merveille, et les acclamations des spectateurs sont
appréciables. Quant à l'I.A, elle est bien fichue, les autres concurrents
ne se laissent pas doubler aussi facilement, et il faut parfois s'armer de patience
pour pouvoir passer en tête de peloton. On peut regretter quand même
l'absence du Drivatar (un pilote alternatif que l'on devait entraîner dans
le premier Forza Motorsport) qui a disparu au profit de l'engagement de simples
pilotes contrôlés par l'IA. Enfin, pour les pilotes en herbe qui
même en mode difficile se baladeraient, ils pourront toujours s'adonner
aux joies du Xbox Live.
Forza Motorsport
2 fait partie de ces titres auxquels les attentes sont peut-être parfois
trop grandes. Certes, ce deuxième opus comporte quelques défauts,
en particulier l'absence de vue cockpit, mais ils sont vite oubliés lorsqu'on
s'aperçoit de l'énorme travail fourni par les développeurs.
On ne peut rien reprocher au gameplay de FM 2, concocté aux petits oignons,
l'expérience de pilotage est unique, et chaque sensation de conduite est
ressentie différemment, selon la voiture utilisée. Doté d'une
durée de vie conséquente, en solo comme en multi, Forza Motorsport
2 s'impose désormais en tant que véritable challenger pour devenir
la référence des simulations de courses automobiles. Forza Microsoft!
Nikkos & Max73 - 12.06.2007
