
Test : Sudeki
Annoncé
en septembre 2002 durant le X02, Sudeki a instantanément enchanté
les millions de possesseurs de Xbox de la planète. A cela deux raisons.
La première tient en quatre lettres: A-RPG (Action-Role Playing Game).
En effet, Sudeki était à l'époque le premier action-RPG en
chantier sur Xbox (et cela n'a guère changé). Seconde raison, les
images et vidéos, dévoilées lors du salon de Microsoft, étaient
promptes à décrocher la mâchoire de plus d'un joueur. Les
années aidant, nous avons appris, à nos dépens, qu'un jeu
à première vue magnifique peut se révéler en fin de
compte catastrophique.
Le monde de Sudeki
fut autrefois un monde où le calme régnait, où tout était
paisible, trop paisible. Un jour, alors que Tetsu, le seul Dieu, s'ennuyait, il
décida de se scinder, de se créer un frère pour avoir une
vie moins monotone. Une idée malheureuse puisque cette division engendra
tout simplement un frère ennemi, composé des plus vils instincts
de Tetsu. Paix devint alors guerre et le combat fratricide commença. De
ce combat résultera une autre division, celle de Sudeki. Il appartiendra
aux élus d'entreprendre la fusion... Ce sera dans ce contexte que le joueur
débutera l'aventure.
Les premiers pas sur les terres d'Haskilia,
la partie positive de Sudeki, se feront aux commandes de Tal le soldat. Aux ordres
de son père et de la reine Lusica, il partira dans un premier temps en
mission de nettoyage pour rendre le chemin de la princesse plus agréable.
Au terme de cette première mission, vous aurez non seulement gagné
une coéquipière mais également compris que le mal commence
à forcer les portes du royaume des ténèbres, le portail entre
Haskilia et Akloria (la mauvaise moitié de Sudeki).
Dès les
premiers instants, l'identité des personnages qui composeront votre groupe
durant l'aventure est connue. Tal et Ailish, puis se joindrontà vous Elco
le scientifique en charge du projet de la reine et Buki, la guerrière Shadani.
Chacun d'entre eux possède une compétence spéciale: Tal peut
manipuler les objets lourds, Ailish, grâce à son don pour la magie
peut révéler des objets ou des chemins cachés. Elco quant
à lui est capable de voler pendant un court instant à l'aide de
son réacteur tandis que Buki la féline escalade certaines parois
en utilisant ses griffes, qui accessoirement, font office d'armes.


Les combats de Sudeki sont originaux
car ils n'ont rien de semblable dans leurs déroulements à un Final
Fantasy (RPG) ou à un Zelda (A-RPG). Comme il sen ventait depuis le début,
Sudeki est un habile mélange des deux genres. Durant les combats, le joueur
contrôle un personnage à la fois qu'il peut changer à loisir
grâce aux touches noires et blanches. Les autres héros contrôlés
par l'ordinateur se comportent de manière crédible et peuvent faire
l'objet d'une modification de leur intelligence artificielle (IA) en temps réel.
Trois états sont possibles: Attaque, défense et fuite. Si par exemple
un personnage est proche de la mort, il est conseillé de lui demander de
se mettre à l'écart, dans le but de se préserver. Ces modifications
se font en passant par un menu qui s'affiche en appuyant sur Y. Dans celui-ci,
il est également possible de faire des choses somme toute classiques: Utiliser
un pouvoir magique, guérir Ailish, déclencher une invocation, soigner
Ailish, annuler un état (poison, ralentit, force diminuée, etc.)
ou encore guérir Ailish, en résumé, il faut garder l'il
sur ses troupes pour éviter les décès réguliers, mais
sans conséquences car les mort, une fois le combat fini, reviennent à
la vie. L'originalité vient du fait que toutes ces actions se déterminent
alors que le jeu passe en mode ralenti, c'est à dire qu'après avoir
appuyé sur Y, le temps s'égraine beaucoup plus lentement, laissant
un laps de temps plus que correct pour faire les réglages. En plus de ce
système novateur, les combats peuvent être vus sous deux angles différents,
à la première et à la troisième personne. Buki et
Tal se battent au corps à corps donc à la troisième personne
en exécutant des combos plus ou moins réussis alors qu'Elco et Ailish
peuvent prendre part au combat avec du recul grâce à leurs armes
de tir à distances, pistolets technologiques pour Elco et bâtons
magiques pour Ailish.
Une petite ombre au tableau, celle de la vitesse de
défilement dans le menu des objets. Au départ, rien de bien gênant,
mais vers le milieu de l'aventure, lorsque l'inventaire commencent à être
fourni, il est difficile en plein combat de trouver son bonheur au milieu de quarante
objets portant tous des noms plus ou moins identiques (baume de guérison,
baume de compétence, panacée d'or, panacée de saphir, etc.)
Néanmoins un raccourci est mis en place, permettant d'assigner à
la croix directionnelle quatre objets, rendant la navigation dans l'inventaire
moins fastidieuse.
On regrette que ces combats se passent toujours dans les
mêmes zones, ils deviennent donc très rapidement prévisibles,
passer par la plage sera synonyme de déploiement des armes, il en va de
même pour les canyons du souffle du diable (brrr). On aurait préféré
avoir un peu plus de liberté et pouvoir choisir ou non de combattre, or,
dans Sudeki, les barrières de la zone se ferment et seul la liquidation
des troupes permettra leurs réouvertures. Cependant, en optant pour la
liberté, beaucoup de joueurs se seraient retrouvés face au boss
final avec un niveau trop bas. Un mal pour un bien: oui, à l'image de Sudeki.
Du RPG, Sudeki n'en a conservé que l'évolution,
le principe des points d'expériences. A chaque créature battue un
nombre de points d'expérience précis est ajouté à
l'auteur du crime. En les cumulant, on passe au niveau supérieur permettant
ainsi d'améliorer les héros. Ces améliorations se repartissent
en quatre catégories: santé, compétence, puissance et essence,
ils n'ont d'effet que de gonfler le chiffre maximum de leurs compteurs respectifs.
Tal démarre par exemple avec une barre de vie plafonnant à 500 PV
(points de vie) au niveau le plus bas pour au terme de l'aventure approcher les
6000 au niveau 30 (le dernier, au-delà, plus d'amélioration possible).
Cela dépendra surtout du nombre de combats effectués et de la manière
dont seront répartis les points. Il faut aussi savoir qu'en remplissant
certaines quêtes, des objets magiques vous seront offerts pour augmenter
vos caractéristiques. Hélas, (heureusement pour certain) à
l'inverse des RPG dit classiques, la gestion de l'équipement, armes et
armures, est des plus sommaires. Les armes sont peu nombreuses et ont des propriétés
assez semblables alors que pour les armures, c'est bien simple, on ne peut en
garder qu'une seule par personnage dans l'inventaire, l'une se substituant à
l'autre au fil de la progression. Une petite pincée de gestion est toutefois
de la partie en la présence des forgerons, qui appliqueront à votre
guise divers ensorcellements à votre équipement, moyennant quelques
Florins. Cette simplicité d'utilisation plaira aux novices.
Fort
de son appartenance à la catégorie des jeux exclusifs Xbox, Sudeki
propose une esthétique et des graphismes proches du sublime (ce terme étant
réservé depuis peu à Ninja Gaiden). Les graphismes, bien
que montrant quelques faiblesses (arrêtes de polygones visibles et répétitions
dans les textures) sont très agréables à l'il et détaillés.
Les ballades dans le village de New Brightwater resteront longtemps gravées
dans le cortex visuel de tout un chacun, ce village en bord de mer, traversé
par une rivière, prêt à subir l'assaut des vagues avec à
son opposé une forêt qu'on imagine dense. Le tout teinté de
belle façon et peuplé de gens aux grandes oreilles et à la
voix de crécelles. Souvenirs garantis. Attention, il y a aussi de la laideur
dans ce monde, mais de la laideur bien réalisée, notamment dans
le royaume des ténèbres où les bords du chemin sont parsemés
de tas de squelettes, et de ces arbres torturés que Tim Burton chéri
tant.
Au passage, il faut noter que le jeu comporte certaines scènes
violentes, les fins de combats sont souvent synonyme d'effusions de sang et de
démembrements. D'autre part, les cadavres empalés sont légions
de même que les marres d'hémoglobines un peu partout sur les sentiers.
Une violence gratuite qui justifie amplement la classification "16+"
de Sudeki.
Les donjons pour leur part sont dans leur grande majorité
composés d'une succession de pièces toutes assez grandes pour accueillir
de l'action, les autres abritent des énigmes qui se résolvent grâce
à la coopération.
Malgré la petitesse du monde, les
lieux visités sont variés. On pourra aller, en l'espace de dix minutes,
du royaume fortifié d'Illumina à la cité de Transentia qui
a trouvé refuge sur le flanc d'une montagne en passant par la campagne
où de nombreux marchands, un cimetière et d'autres maisons délabrées
vous attendent.
Concernant les personnages, ils ont un design assez particulier
qui peut déplaire, à base de nez pointus et de cheveux de toutes
les couleurs, ils n'ont pas un charisme affolant, mais restent neutres. D'ailleurs,
durant l'aventure aucun véritable leader ne se proclame, chacun a sa propre
petite histoire, ses défauts et ses qualités. Au final ils restent
attachants, mais pour peu de temps.

Le
point faible de Sudeki le voici, il s'agit de sa durée de vie. Honteuse
pour un RPG et presque acceptable pour un A-RPG, il ne faut pas s'attendre à
passer plus de 20 heures en compagnie de nos quatre aventuriers. Une quinzaine
d'heures suffisent pour tomber face au boss de fin qui est bel et bien le seul
vrai challenge de ce jeu. Sudeki n'est pas ce qu'on pourrait appeler un jeu "ouvert"
comme le sont par exemple Morrowind ou Pirates des Caraïbes, ici le joueur
est constamment assisté, d'une part grâce à la boussole et
d'autre part par le journal de quête qui résume ce qu'il vous reste
à faire. Ajoutez à cela une étendue de jeu peu vaste où
les chemins menant vers vos objectifs sont directs ainsi que des boss intermédiaires
que l'on bat en deux tentatives grand maximum et vous obtiendrez un des jeux les
plus faciles de la Xbox. Et ne comptez pas sur les puzzles pour voir en Sudeki
un quelconque défi, les idées étaient pourtant bonnes...
S'il
est une qualité que l'on peut bien reconnaître à Sudeki, c'est
sa bande son, les musiques sont très entraînantes et se fredonnent
aisément. Mention spéciale à la mélodie accompagnant
notre visite de New Brightwater composée par un guitariste apparemment
inspiré par ce joli paysage. On notera aussi l'originalité du thème
du canyon du souffle du diable (re-brrr) qui fait penser à ces films où
l'on voit un homme, seul, traverser le désert en rampant. Original mais
vite énervant, et ça tombe bien, il ne fait pas bon traîner
dans ce canyon au nom effrayant. En parallèle, nous avons à faire
à un doublage loin de la perfection. Certaines voix comme celles de Tetsu
ou de Ailish sont bien choisies, mais ce sont bien les seules. Pour Tal ou Elco,
le plus souvent les acteurs ont tendance à surjouer et il faut les entendre
lancer leurs attaques spéciales pour s'en convaincre. Ne parlons pas des
personnages secondaires qui n'ont jamais la voix de leur physique, ce forgeron
possède un timbre efféminé alors que ce jeune garçon
parle d'une manière très adulte.
Sudeki
n'est pas le hit que nous attendions, il n'en demeure pas moins un jeu fort plaisant
auquel il manque une grosse dizaine d'heures de jeu, un zeste de difficulté
et un doublage de qualité. Il plaira aux novices pour sa simplicité
et sa facilité d'accès, tandis que les habitués du genre
n'en feront qu'une bouchée, mais une bouchée bien sympathique à
déguster.
Inspecteur
Gadget - 20.08.04
Editeur Développeur Page
du jeu Vidéos Joueur(s) Date
de sortie Langue Mode
16/9 Dolby Digital Compatible
Xbox Live Compatible LAN Age
recommandé Achat |
Microsoft
Games Climax
(Solent) Sudeki rubrique
vidéos 1 27
août 2004 français non oui non non 16+
Amazon.fr |
Les moins |
des
saccades dans la bande son
les
ralentissements
doublage
parfois agaçant
Beaucoup
trop court et facile
|
Les plus |
esthétique
générale
très
facile d'accès
les
musiques
prise
en main rapide
|
Technique |
|
Graphismes |
|
Son |
|
Jouabilité |
|
Durée
de vie | |
Note: |
82 % |
