Je
vous épargnerai le résumé du scénario de Lockdown,
son originalité étant proche du néant. Disons simplement
que lon parlera de terroristes, dun Front Mondial de Libération
du Monde (sic !), dun virus mortel, etc. Déjà vu ? Sans doute
Mais après tout, même si on peut regretter la simplicité du
scénario, ce nest pas vraiment dramatique. Malgré cela, les
cinématiques qui introduisent certaines missions ne manquent pas de pêche.
Cest explosif, plutôt bien mis en scène et on admirera avec
plaisir la qualité et le niveau de détail de ces courtes séquences.
Le jeu vous glissera dans la peau de Ding Chavez, leader dune des équipes
Rainbow. Cela, vous en avez lhabitude. La nouveauté, cest que
certaines parties des missions vous permettront de jouer le froid et cynique Dieter
Weber, sniper de haut vol. On reviendra plus tard sur ces séquences de
sniper, mais on note que la présence de Weber fait partie du petit changement
dorientation du jeu : on donne plus dimportance aux personnages des
équipes Rainbow, tout en en incorporant de nouveaux (et surtout «
nouvelles »). Les lecteurs du roman éponyme reconnaîtront également
certains patronymes mentionnés dans les briefings.
Les
missions sont découpées en plusieurs séquences (deux ou trois
en général). Ce découpage sexplique par de nombreux
changements dobjectifs en cours de mission et par les interventions de notre
ami Weber. Ce dernier aura à cur de couvrir lavancée
de ses coéquipiers, pour leur permettre dinfiltrer un bâtiment
par exemple. Les moments où lon joue Weber sont sympathiques mais
pas pour autant passionnants. Sniper des dizaines dennemis ressemble souvent
à du tir au pigeon et on se rendra vite compte que notre réel objectif
sera déviter que les « tangos » ne sapprochent
trop de Ding, Louis ou encore Eddie, nos alliés. Votre taux de réussite
déterminera souvent le niveau de forme de Chavez et les autres, une fois
que vous les contrôlerez dans la suite des missions. Un mauvais tireur délite
risque denvoyer une équipe mal en point dans la gueule du loup. Ces
séquences ont le mérite de varier laction et sont bien mises
en scène. Lorsque lon nest pas dans un hélico par exemple,
on prend un certain plaisir à chercher le bon « spot » (emplacement
de tir) pour voir sans être vu et couvrir les hommes de larc-en-ciel.
Lhumour et la fanfaronnerie de Weber sont agréables à écouter
aussi.
Les missions « intérieures
», avec Ding et ses hommes ressemblent fort logiquement à celles
de Rainbow Six 3.
Nos coéquipiers se débrouillent pas trop mal et se placent assez
intelligemment. Leur visée pourrait largement être perfectible. Le
système dordre a été optimisé. Dorénavant,
les soldats de votre groupe attendront le signal « exécution »
avant de lancer une action complexe (ouvrir une porte, lancer une grenade et nettoyer
une pièce par exemple). Cela nous évite quelques crises de nerfs
inutiles. Lordre « reconnaissance », disponible à chaque
croisement est une très bonne idée. Cela vous évitera de
toujours devoir ouvrir la voie, surtout si vous êtes blessé. Les
ennemis ont des comportements tour à tour réalistes ou idiots. Ils
mettent parfois longtemps à vous repérer alors que vous êtes
presque sous leur nez et sont, à dautres instants, capables de vous
descendre avec la vitesse de léclair à 120 mètres.
Ils se servent maintenant avec une certaine habileté des grenades et vous
donneront parfois du fil à retordre. Le jeu reste donc relativement difficile
(à condition de ne pas jouer en niveau normal), malgré son orientation
un peu plus explosive. Pour pallier à cela, vous pouvez maintenant disposer
dun nombre de sauvegardes illimité. Cest franchement une bonne
chose. La limitation des sauvegardes augmentait le stress des missions mais était
parfois compliquée à gérer (on était souvent trop
ou pas assez économe). Les quatorze missions du mode solo durent chacune
entre vingt minutes et plus dune heure, pour les plus longues et plus compliquées.
Les habitués ne mettront pas plus de dix heures pour finir la campagne.
Les armes sont moins efficaces que dans
Rainbow Six 3.
Là aussi, cest une évolution positive car plus proche de la
réalité. Certaines armes vous rendaient quasiment invincibles dans
le volet précédent.
Comme dhabitude, serait-on tenté
de dire, les niveaux sont linéaires. Vous vous réjouirez de voir
apparaître de temps en temps plusieurs accès à une pièce
ou carrément deux chemins différents vers un objectif. Globalement,
on a quand même limpression darpenter de trop nombreux couloirs.
Cest un peu lassant et cela diminue le nombre de possibilités tactiques.
Le déroulement des missions se résume trop souvent à avancer
dans un couloir jusquà la porte suivante, ordonner à ses hommes
de nettoyer la pièce derrière dune manière ou dune
autre (ce quils font très bien), puis chercher à nouveau une
nouvelle porte
Cependant, on prend plaisir à voir nos alliés
se mouvoir de façon parfaite la plupart du temps pour couvrir tous les
angles. Pour peu que vous jouiez comme il faut aussi, vous serez vite tenté
de réussir des missions parfaites (sans quun des membres de léquipe
ne soit touché).
Le mode multijoueurs
est la vraie innovation du titre. Aux côtés des classiques modes
survie, tireur délite et missions en coopération, le mode
Carrière est une nouveauté. Celui-ci vous permet de créer
un avatar personnalisable, qui progressera au fil des parties, gagnant des médailles
et de lexpérience. Ce mode a donc un petit côté RPG
sympathique. Quatre classes de personnages sont disponibles : agent, médecin,
commando et ingénieur. Lagent spécial possède du matériel
technologique qui lui permet de contrôler les caméras et les systèmes
de surveillance. Il est généralement axé sur la discrétion
(snipe et couteau). Le médecin peut soigner ses équipiers, attaquer
lennemi avec des gaz toxiques ou encore installer une station médicale
utilisable par son équipe. Lingénieur se spécialise
dans les explosifs et les pièges. Il peut installer une mitrailleuse pour
son équipe et possède une clé électronique pour pirater
certains mécanismes. Le commando est équipé darmes
et darmures lourdes. Sa force lui permet de les utiliser sans trop souffrir
du recul. Il peut aussi déployer un grand bouclier pare-balle, qui lui
servira, par exemple, à couvrir un allié en train de soigner un
soldat. Ces classes sont très différentes et donnent un aspect tactique
intéressant aux parties. Au fil de vos exploits sur le terrain, vous gagnez
de l'expérience et des crédits qui permettent ensuite de se procurer
de l'équipement et d'améliorer ces capacités. L'idée
est bonne mais elle favorise clairement ceux qui jouent le plus. Faire son entrée
dans l'arène du Live ne sera pas de tout repos pour les débutants.
Deux modes de jeux spéciaux sont liés à la carrière
(mode P.E.C.) : Conquête totale et Récupération. Le premier
vous donne pour mission de contrôler trois points sur la carte pendant un
certain temps avant que vos ennemis (humains) ne vous les reprennent. Récupération
vous demande de capturer un cylindre et de le rapporter à votre base. Rien
de très innovant dans ces variantes des classiques "Capture the flag"
ou "Territoires", mais la variété des cartes et les classes
rendent lexpérience plus originale. Le lag n'est pas trop présent.
Lockdown devrait conforter la place des Rainbow Six dans les jeux les plus joués
en Live.
Graphiquement, le jeu marque
une bonne évolution par rapport aux précédents titres de
la série. Les décors sont un peu plus riches, la modélisation
des hommes du Rainbow est bien détaillée et les diverses visions
(nocturne et thermique) sont encore mieux réussies. Mention particulière
à la seconde, vraiment bluffante. On regrettera par contre lanimation
des ennemis, toujours aussi simpliste et trop rigide. Les décors sont parfois
très jolis (mention spéciale pour les trois ou quatre derniers niveaux),
parfois bien trop vides (la majorité des missions). Arpenter des couloirs,
des halls et des entrepôts, ça lasse un peu, à force. Globalement,
cest donc très joli mais entaché de quelques textures fades
et de bugs dans lanimation. Le niveau technique est malgré tout largement
suffisant pour simmerger dans laction. On remarque dailleurs
des détails sympathiques : nos lunettes se givrent légèrement
dans une pièce réfrigérée, leau goutte sur notre
HUD, etc.
Laspect sonore est aux petits oignons. Explosions, bruit
des balles qui sifflent, réaction de vos hommes (dans les haut-parleurs
et le casque communicator), musiques rythmées et dans le ton des cinématiques,
il ny a pas grand-chose à redire. Avec un système 5.1, cest
le bonheur pour vos oreilles.
Lockdown
est donc un bon jeu mais qui narrive pas à éviter un arrière-goût
de déjà-vu. Le jeu a bien progressé techniquement (même
sil aurait pu être un peu plus léché) et les développeurs
ont pensé à de nombreuses petites améliorations qui augmentent
le confort de jeu. On signalera aussi la présence inhabituelle pour un
jeu Ubi de fréquents plantages (souvent après un chargement) et
de bugs (comme des ennemis invincibles ou qui se déplacent avec un élément
de décor planté dans le ventre
). Gênant. Ghost
Recon 2, lui aussi dans la franchise Clancy, a bien mieux réussi
son adaptation à lunivers des consoles. Rainbow Six a encore lair
dhésiter entre réalisme et action et na pas réussi
à trouver le mélange idéal. Cest certainement le mode
multi, de très bonne qualité et bien plus innovant que le solo,
qui lui permettra de se faire apprécier le plus. Mais malgré ces
quelques déceptions, retrouvez les hommes et les femmes de l'arc-en-ciel
est très plaisant.
Sam
Fisher - 19.09.2005
Editeur Développeur Site
officiel Vidéos Joueur(s) Date
de sortie Langue Mode
16/9 Dolby Digital Compatible
Xbox Live Compatible LAN Age
recommandé Achat |
Ubisoft
Ubisoft
www.rainbowsix.com
rubrique vidéos 1 à 2 - 2 à
16 sur le Xbox Live 8 septembre 2005 texte
et voix en français non oui oui oui 16+
Amazon.fr |
Les moins |
des
bugs et plantages
répétitif
ennemis limités
|
Les plus |
son
ambiance
mode
P.E.C.
système
d'ordres
|
Technique |
|
Graphismes |
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Son |
|
Jouabilité |
|
Durée
de vie | |
Note: |
75% |
