Dans
le précédent épisode,
le Prince de Perse avait ouvert les Sables du Temps, libérant ainsi leur
formidable puissance. Après moult péripéties, il avait finalement
réussi à les refermer, effaçant tous les maléfices
quils avaient engendrésà lexception dun seul,
qui allait sceller son destin. En effet, quiconque libère les Sables du
temps doit mourir. Traqué sans relâche par le Dahaka, une bête
indestructible, la seule chance de survie du Prince consiste à se rendre
sur lîle du Temps, gouvernée par une mystérieuse impératrice
pour revenir dans le passé et empêcher les Sables dêtre
créés.
Ce nouveau volet
des aventures du Prince figurait dans la liste des jeux les plus attendus de lannée
et faisait les beaux jours dUbisoft qui, ayant bien compris le potentiel
de son jeu et celui dInternet, abreuvait régulièrement la
toile de nouvelles images et de nouvelles vidéos, pour notre plus grand
plaisir. Ce dernier, disponible depuis le 2 décembre est-il à la
hauteur de ses promesses ? commençons par le commencement.
Comme
lavait laissé supposé les divers trailers et photos, «
Lâme du guerrier » est beaucoup plus sombre que « Les
sables du temps ». Il suffit de regarder laspect du Prince pour se
rendre compte quil na plus grand-chose à voir, tant physiquement
que psychologiquement, avec celui quil était dans le précédent
volet. Ensuite, graphiquement, le jeu est toujours absolument magnifique mais
tranche, là encore, radicalement avec lambiance du précédent
opus. Il est beaucoup plus sombre. Les niveaux des « Sables du temps »
donnaient vraiment limpression dêtre sortis des « contes
des mille et une nuits » de par leur aspect éthéré,
quasi irréels, alors que là, ils semblent tout droit sortis dun
cauchemar et font plus penser à un univers style « Pirates des Caraïbes
» quà autre chose. Lexploration du château à
travers les différentes époques offre un rendu absolument sublime
et voir telle ou telle pièce, tantôt fastueuse et tantôt en
décomposition, est un véritable régal pour les yeux.
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Le jeu est également
beaucoup plus violent et, lors des combats, le sang gicle à tout va (une
option permettant de désactiver le « sang » est néanmoins
disponibles pour les plus jeunes). Le scénario est également bien
plus torturé que précédemment et vous pourrez constater que
le prince ne fait pas de détails et encore moins dans la dentelle. Côté
bande sonore, on est orienté vers un mix de Hard Rock et de musique orientale
que je trouve assez réussi mais qui ne sera sans doute pas du goût
de tout le monde. Le doublage du Prince laisse également à désirer,
tant sur le choix de la voix que de la teneur des propos, où toute finesse
semble avoir disparu. On est à mille lieux, encore une fois, de lépisode
précédent.
Niveau maniabilité,
elle est quasiment similaire à celle des « Sables » et ne devrait
absolument pas dépayser les habitués. Quant aux nouveaux venus,
ils devraient trouver leurs marques assez rapidement et sans trop de difficultés.
Larchitecture des niveaux est toujours aussi complexe et bien pensée
et le Prince devra se livrer à mille et une acrobaties pour progresser
dans laventure. Ses possibilités ont été, nouvel épisode
oblige, revues à la hausse. Il peut toujours courir sur les murs, sagripper,
se suspendre, jouer au funambule, se balancer de plates formes en plates formes
mais peut aussi, maintenant, utiliser des rideaux pour glisser dun point
vertigineux à un autre beaucoup plus bas sans subir le moindre dommage,
combattre sur des poutres... Bref, le Prince est toujours croisé avec un
« Yamakazi » mais, cette fois ci, doublé dun Jet Lee.
Car le plus gros changement vient du système de combat.
Assez
sommaire dans Prince of Persia premier du nom, il atteint des sommets dans ce
nouveau volet. Le prince peut maintenant se battre en utilisant une ou deux armes,
utiliser les murs pour rebondir dessus et sen servir comme point dappui
pour pourfendre son adversaire, propulser celui-ci en lair, létrangler,
se mettre en garde et contrer une attaque ennemie, ramasser une arme et la lancer,
utiliser un pylône pour tournoyer autour et trancher ce qui sen approche;
les possibilités sont vraiment impressionnantes. Sans parler des combos.
Oui, vous avez bien lu, le jeu propose des combos qui savèrent redoutablement
efficaces et destructeurs. Pour accéder à la liste de ces derniers,
il suffit de mettre le jeu en pause, de sélectionner loption adéquate
et de les regarder. Le nombre de combos disponibles est impressionnant. On se
croirait devant un jeu de combat et il vous faudra un petit temps avant de réussir
à les maîtriser correctement. Pour ma part, au tout début,
je faisais plutôt dans le style bourrin, à savoir javance et
jappuie sur tous les boutons nimporte comment mais le résultat
nest guère concluant et, à force de jouer, on assimile bien
les diverses combinaisons et là, faire combattre le Prince est un vrai
plaisir, d'autant que la caméra est moins capricieuse.
Le
temps est géré de façon légèrement différente
par rapport à son prédécesseur. Dune part, la Dague
du Temps a disparu. Mais il est toujours possible de remonter le temps pour corriger
un saut malheureux ou un coup mortel lors dun combat. Uun nouveau pouvoir
qui permet de ralentir le temps sans altérer la vitesse du Prince, capital
pour franchir certains obstacles, a fait son apparition. Pour utiliser les pouvoirs
du temps, il faut toujours charger sa jauge et il suffit pour cela, de terrasser
ses adversaires en utilisant les combos.
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La durée de
vie du jeu tourne autour de la vingtaine d'heures, soit dans la lignée
de la plupart des jeux récents, durée de vie ré-haussée
par le mode en ligne, très en vogue ces derniers temps et également
de la partie. Pop 2 propose deux modes de jeu sur le Live, mais uniquement en
solo. Un mode "parcours chrono" permet de mesurer ses meilleurs temps
dans l'accomplissement d'un parcours semé d'obstacles et de quelques ennemis.
Le mode "arène" voit le joueur opposé à des vagues
successives d'ennemis toujours plus nombreux et puissants. Ces deux modes sont
chronométrés, il faut donc non seulement se dépêcher
pour accomplir le meilleur temps, mais également pour que le compte à
rebours n'atteigne pas zéro, synonyme de défaite. Bref, rien de
transcendant de ce côté, il faut plus considérer ces deux
modes comme un petit bonus sympathique qu'autre chose. Le Live n'étant
là que pour les statistiques, ces types de parties n'intéresseront
sans doute que les plus acharnés des joueurs. On notera enfin que du contenu
téléchargeable devrait être disponible par la suite.
Alors
Prince of Persia 2 est-il finalement à la hauteur des attentes quil
avait suscité et, surtout de son illustre grand frère ? Et bien
oui, mais nen demeure cependant pas un peu déroutant. Déroutant
à cause des changements esthétiques et sonores qui tranchent radicalement
par rapport au premier épisode. Ubisoft a voulu changer doptique
en modifiant lessence même de Prince of Persia. En effet, bon nombre
d'éléments qui faisaient le charme des « Sables
»
a disparu. Ne reste que le personnage du Prince, méconnaissable, laspect
plate formes, les Sables eux même et la gestion du temps. Il émanait
de Pop 1 une sorte de poésie. Le récit du Prince, se promener dans
les pièces du palais désertes avec pour seul compagnon les Sables
du temps flottant comme de la poussière dorée avait un côté
magique, côté hélas disparu de cette nouvelle mouture. Pour
preuve, dans les « Sables
», pour augmenter sa barre dénergie,
on devait se rendre dans une pièce à la lumière bleutée
irréelle, moment magnifique et semblant se situer hors du temps. Dans celui-ci,
cest en franchissant une série de pièges que lon finira
par accéder à une sorte de symbole luminescent qui permettra daugmenter
sa barre. Plus rien à voir. .. et tout le jeu est un peu dans cette optique.
Donc, oui, Prince of Persia 2 est un
excellent jeu, que personnellement je conseille, mais qui risque de dérouter
et même de décevoir certains fans du Prince. Si les « Sables
» navaient jamais vu le jour et que l« Ame du guerrier
» avait marqué son grand retour dans le monde du jeu vidéo,
il aurait sûrement eu un impact beaucoup plus grand. Mais arriver après
cet illustre grand frère lui causera très certainement du tort.
A essayer quand même car il serait dommage de passer à côté
et peut être certains vérifieront-ils lexactitude du célèbre
adage : « lessayer, cest ladopter », qui sait ?