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Test : Vietcong Purple Haze

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« Il n’y rien de pire qu’une journée au Vietnam », dixit le narrateur de l’histoire que vous pouvez vivre dans Vietcong Purple Haze. On serait tenté de la transformer en « il n’y a rien de pire qu’une heure de jeu dans Vietcong ». Pourquoi ? Pour de multiples raisons mais principalement à cause de sa réalisation technique globale, qui pêche sur bien des points. Vietcong: Purple Haze était, à l’origine, l’add-on du jeu Vietcong, sorti jadis (début 2003) sur PC. En presque deux ans, les développeurs auraient pu nous offrir un lifting total pour ce titre plein de bonnes idées. Il n’en est rien. Voyons tout cela en détail.

Parlons d’abord de ce qui frappe dès les premières minutes de jeu : la laideur du jeu. Après avoir goûté aux graphismes de titres tels que Riddick ou même Halo, bien plus vieux pourtant, le choc est rude. Purple Haze nous offre un voyage dans le temps en nous plongeant dans la fin des années soixante, en pleine guerre du Vietnam. Le retour dans le passé est également valable concernant les graphismes, indignes de la console qui les fait tourner. Les décors, les armes et les personnages pixellisent, les textures sont simplement affreuses, les animations sont mal découpées, l’eau est juste risible et on ne parle même pas des explosions, qui devraient être renommées « petit nuages de fumée ». Les seuls détails qui rattrapent un petit peu tout cela sont la modélisation des visages (pourtant très anguleux) et la densité de la végétation, assez réussie. Surprise étonnante, la simplicité graphique de ce titre n’assure pas l’absence de ralentissements. Effrayant.
Les « cinématiques », construites à partir du moteur du jeu, se paient le luxe d’être encore moins jolies que le jeu lui-même et s’obstinent à nous présenter des gros plans, sûrement pour que l’on puisse mieux admirer l’alliasing et les textures ratées… Bref, on se met rapidement à espérer que le jeu soit riche et captivant, de manière à oublier ses graphismes, qui frisent le zéro pointé.

Tout commençait pourtant bien : le manuel du jeu, plutôt joli, annonçait de très nombreuses possibilités dans le gameplay, croisement entre celui de Rainbow Six, Conflict ou encore Ghost Recon. Purple Haze étant un FPS, on découvre un gameplay de base simple mais efficace (la gâchette droite servant à tirer) qui comporte tout de même quelques spécificités intéressantes. Trois positions de combat (couché, accroupi et debout) sont disponibles et peuvent être alternées grâce à la touche Y. Pour une meilleure efficacité lors des phases de combat, la gâchette gauche permet aussi de varier entre debout et courbé, en la maintenant appuyée pour réduire sa stature et donc éviter un peu mieux les balles. En jouant avec cette gâchette, on peut par exemple se redresser brièvement au dessus de notre cachette pour rapidement envoyer une petite salve en direction de l’ennemi avant de rebaisser promptement la tête. Bien pensé.
Comme dans Halo, seules deux armes principales peuvent être portées à la fois : une arme de poing et un fusil (d’assaut) / une mitrailleuse. Les armes ennemies peuvent également être ramassées, grossissant l’arsenal total mis à notre disposition (une trentaine d’armes en tout). Votre couteau, une carte, des jumelles et quelques grenades vous accompagneront toujours dans vos missions. Le pistolet et le fusil d’assaut devront être choisis au début de chaque niveau (vous débloquez de nouvelles armes en réussissant certaines missions). Concernant les armes encore, on remarque dès les séances d’entraînement (qui vous feront subir les vociférations et les insultes d’un instructeur, façon «Full Metal Jacket») que le recul est fort et donc assez réaliste. Il vous oblige à tirer par petites salves de deux ou trois balles ou à passer en mode coup par coup pour être plus précis. Intéressant. Le lancer de grenade se veut assez réaliste également, puisqu’il se découpe en deux ou trois étapes (dégoupiller, choisir la violence et l’angle du jet, lancer). Par contre, on se rend vite compte qu’il n’est pas évident à maîtriser et, comme on le verra un peu plus bas, les grenades ne sont pas franchement nécessaires pour progresser. Autre détail parfois gênant, les sauts. Lorsque l’on veut réaliser ce mouvement, pourtant simple, il n’est pas toujours évident d’estimer les distances et les hauteurs.

Nous avons vu l’aspect individuel du gameplay, parlons maintenant de l’aspect plus collectif : la gestion de votre escouade. Exceptées quelques missions (de sabotage pour la plupart) que vous jouerez en solo intégral, toutes les missions sont parcourues en compagnie de trois à six hommes environ, chacun spécialiste dans un domaine. Grâce à un système d’ordres très simple (si ce n’est qu’il nous fait utiliser la touche noire), vous pouvez les appeler pour qu’ils s’approchent individuellement de vous et vous pourrez aussi leur crier d’attaquer, de cesser une action ou encore de vous suivre.
Bronson le sapeur sera chargé de vous fournir des munitions dès que vous serez à sec. Crocker est le médecin du groupe. Appelez-le pour qu’il panse vos plaies rapidement. Hornster le mitrailleur vous donnera une couverture plus efficace grâce à sa grande cadence de tir. Defort se trimballe la radio et vous la passera dès qu’il sera nécessaire de communiquer avec vos supérieurs. On finit avec les personnages les plus utiles (en théorie en tout cas), les guides, d’origine vietnamienne, qui vous indiqueront le chemin le plus sûr en repérant rapidement pièges explosifs et autres trappes pleines de pics acérés grâce à leur connaissance des lieux et de l’ennemi.
Vos alliés sont efficaces au combat. Ils sont rapides et précis et remplissent plutôt bien leur rôle personnel. Le hic, ce sont leurs déplacements, simplement comiques ! Ils n’arrêtent pas de se gêner les uns les autres. On se pliera de rire en les voyant sautiller sur place, histoire de vérifier que l’obstacle qui les empêche d’avancer ne se situerait pas par terre...! Ces situations, d’abord amusantes, deviendront rageantes sous le feu ennemi, quand vos hommes se feront descendre parce qu’ils s’empêchent mutuellement de se mettre à couvert… On s’étonnera aussi de voir le guide avancer debout, sans se mettre un minimum à couvert, jusqu’au moment où il voit l’ennemi.

Mais ces petites carences dans l’IA des alliés ne sont rien comparées à l’intelligence des guerriers ennemis, dont le QI ne vole pas bien haut. En plus d’être représentés de manière très simpliste, ils se contenteront, la plupart du temps, d’avancer vers vous en tirant. Il n’est pas rare de voir un ennemi, posté à un endroit stratégique (en surplomb et à couvert), préférer sortir de sa cachette pour mieux se faire truffer de plomb… Autre élément énervant concernant les ennemis: à moins de viser le centre de la tête, vous ne les tuerez pas d’un coup. Après avoir reçu une ou deux balles, ils se courberont pour s’appuyer au sol pendant une seconde, avant de repartir à la charge. En plus de subir le ridicule de cette action, vous remarquerez que vous ne pouvez pas les toucher pendant l’espace d’une seconde environ, juste avant qu’ils se relèvent. Eux par contre possèdent la faculté de vous tirer dessus en vous tournant le dos… Encore un problème dans la conception du jeu. Bref, les vietcongs se révéleront presque moins dangereux que les pièges qui minent la jungle. Vous choisirez vite de ne plus suivre votre guide mais plutôt d’ouvrir la voie, sachant que les ennemis sont peu dangereux et que votre doc est près à vous soigner éternellement.
Les missions auraient pu donner la sensation de combattre dans l’enfer de la jungle humide. C’était sans compter sur la bêtise des ennemis, l’étroitesse des niveaux (on avance dans des « couloirs ») et surtout la durée des missions, qui ne dépasse pas le quart d’heure pour les plus longues (les premières sont pliées en trois ou quatre minutes !). La durée de vie de la campagne solo ne dépasse pas les six heures en prenant son temps…
Vous pouvez sauvegarder à n’importe quel moment d’une mission, mais on ne dispose que d’un emplacement de sauvegarde. Il faudra donc effacer à chque fois là précédente. Attention de ne pas sauver sa progression au mauvais moment…
On excluera tout de même de ce triste constat quelques niveaux plus sympas, ceux que l’on joue en solo ou encore le siège d’une grande colline, situés vers la fin de la campagne (il faudra donc avoir eu le courage de faire les premières missions...). Mais c’est maigre et cela ne sauve pas l’intérêt global du titre. Un mode de difficulté supérieur, "Vietnam", vous propose de jouer contre des adversaires plus coriaces et surtout sans la moindre indication à l'écran (munition, etc.), une bonne idée encore. Mais en réalité, le jeu reste simple (excepté la visée sans curseur).
Si jamais vous êtes devenus accro à ce titre (aussi probable que de mourir dans un crash d’avion…), vous aurez la possibilité de rejouer les missions séparément, en mode escarmouche.
Entre les niveaux, un des soldats du groupe évoque, en voix-off, ses impressions sur la guerre et sur ses compagnons. Cette idée n’est pas mauvaise mais aurait mérité d’être plus exploitée. Encore un sentiment de « pas abouti ».

La partie sonore du titre s’en tire bien mieux que l’aspect visuel. Les bruitages ne sont pas trop mauvais et les gars de votre équipe crient pendant le combat en réagissant à ce qui se passe, de manière cohérente. Tout est en VO (anglais) mais sous-titré en français. Les musiques qui parsèment le titre sont d’époque (Deep Purple fait partie du générique) et contribuent à mettre un peu dans l’ambiance, comme le fait très bien la vidéo d’intro, très réussie (on vous disait que tout commençait bien avec ce jeu…). On se surprendra presque à sauvegarder souvent pour entendre l’air de guitare qui accompagne les menus. Donc, un bon point pour le son.

Purple Haze est compatible Live. Un moyen de le sauver de sa médiocrité ? En tout cas, les modes disponibles pourraient le laisser penser. Le jeu en ligne s’apparente à celui de Return to Castle Wolfenstein. Neuf cartes sont jouables et vous les parcourrez en équipe : US et VC (vietcongs). Chacun choisit une classe de soldat (à peu près les mêmes que dans le mode solo) et jusqu’à dix joueurs s’affronteront dans les modes suivants : Deathmatch (seul ou en équipe), Capture du drapeau, Assaut en équipe, Coopération (dans les missions de la campagne solo) et Guerre réelle. Rien à préciser sur les premiers modes, classiques. Le mode guerre réelle vous demande de prendre des positions (des drapeaux), au nombre de trois, disséminés sur la carte. L’assaut en équipe ressemble à Wolfenstein également. Chaque équipe doit y remplir une mission précise, comme escorter / descendre un pilote. On découvre donc une certaine originalité également dans la partie multijoueur de ce titre.
Pour le moment (et il n’y a pas vraiment de raisons que ça change), il n’y a que très peu de parties de ce jeu sur le Live. La qualité du titre a dû refroidir nombre de joueurs. Apparemment, le lag n’est pas trop présent (c’est la moindre des choses vu les graphismes du titre…). Mais de toute manière, on se demande bien qui aura le courage de s’investir dans ce titre, alors que des jeux bien plus réussis sont déjà jouables en ligne et qu’Halo 2 approche…

Vietcong : Purple Haze se présente comme un des nombreux jeux basés sur la guerre du Vietnam. Il n’atteint même pas le rôle d’outsider. En y jouant, on a rapidement l’impression que ceux qui nous le vendent cherchent à profiter du joueur « console » en lui refourguant un vieux titre PC, sans y avoir apporté de réelles améliorations (la boîte du jeu annonce deux missions inédites, youpie…) et en ne l’ayant pas remis au niveau technique de la concurrence. A moins de collectionner les jeux sur la guerre vietnamienne (et encore...), il ne mérite pas d’être acheté.
C’est d’autant plus dommage qu’il possédait quelques bonnes idées, un semblant d’ambiance et qu’il ne tombait pas dans le patriotisme facile ou un quelconque manichéisme, propres à bien des jeux du genre.


Sam Fisher - 14.10.2004




Editeur

Développeur

Site officiel

Vidéos

Joueur(s)

Date de sortie

Langue

Mode 16/9

Dolby Digital

Compatible Xbox Live

Compatible LAN

Age recommandé

Achat

Take Two

Illusion Softworks

www.vietcong-game.com

rubrique vidéos

1 solo - 10 sur Xbox Live

1 octobre 2004

anglais sous-titré français

non

oui

oui

non

18+

Amazon.fr

Les moins

dépassé techniquement

textures affreuses

alliasing

intelligence artificielle

durée des missions

Les plus

la bande son

quelques bonnes idées

Technique
Graphismes
Son
Jouabilité
Durée de vie
Note:
45%