Test : Malice
Malice
: Un drôle de destin. Annoncé au CES 2001 en même temps que
la Xbox, Malice a longtemps été considéré comme un
des jeux les plus prometteurs de la machine de Microsoft, la profusion de Bump-Mapping
y étant pour beaucoup. Par un sombre jour de juin 2003, Vivendi Universal
Games décida de ne plus financer ce jeu de plate-forme, laissant ainsi
le projet dans le flou le plus total. Entre temps, ce jeu développé
par les Anglais de chez Argonaut aura dérivé vers le fleuve du multi-console
puisqu'il est également disponible sur Playstation 2, mais développé
par Lt Studios. Malice, l'héroïne du jeu, à l'instar de son
développement, va connaître un drôle de destin.
L'aventure débute alors que la
rebelle rouquine tente d'échapper à Grocabot,
un gros toutou qui a décidé de devenir
le maître de l'univers. Malheureusement, la poursuite
se soldera par une décapitation de Malice par
la mâchoire du chien de l'espace. Malice est morte
? Oui, mais c'est pour mieux revenir. Dans l'autre monde,
Malice a conservé son apparence originelle, ce
qui lui vaut le privilège de ne pas pouvoir être
jugée par la faucheuse. Cet état va lui
valoir le surnom d'élue, et du royaume des ténèbres
elle sera directement transférée au Planétaire,
là où l'attend le dernier espoir de la
Terre.
Arrivé au Planétaire, vous
ferez la rencontre d'une vieille horloge qui vous demandera
de lui retrouver ses huit clés logiques, qui
sont l'ultime rempart à la mise à mal
du plan de Grocabot. A partir de là, et après
quelques dialogues niais, l'horloge vous transférera
vers votre première quête. Un arbre géant
est malade, il faut l'aider à survivre. Pour
ce faire, il est indispensable de tuer tous les ennemis
qui se trouvent à proximité, après
cela, on se retrouve rapidement face au premier boss,
qui ronge l'arbre de l'intérieur. La victoire
face à cette grosse termite permet de mettre
la main sur la première clé logique, le
joueur est alors immédiatement transféré
au Planétaire pour l'offrir à l'horloge.
Temps de jeu: trente minutes. Difficulté: aucune.
Ce schéma se répétera jusqu'à
la découverte des huit clés, avec cependant
quelques maigres variantes dans la difficulté
et dans la longueur des missions.
Après
quelques pas, la première chose que l'on remarque dans Malice, ce sont
les ralentissements. Constamment présents, et sans raisons valables, ils
rendent l'aventure très désagréable à supporter, aucune
rotation de caméra n'est fluide, toutes s'accompagnent de saccades, à
cela s'ajoutent des déplacements mous et une jouabilité sans pêche
qui ne font qu'accroître ce sentiment de gâchis. Entre le moment de
la pression sur la touche d'action et le moment où celle-ci s'exécute,
il y a une bonne seconde qui s'écoule, elle ne gêne en rien la progression
dans l'aventure puisque les ennemis, en grande partie des corbeaux, possèdent
des réactions dignes d'un aspirateur. Avant de se lancer vers vous tête
baissée, ils s'esclaffent par le biais d'un cri des plus énervants
pour ensuite venir mourir sous les coups de votre massue alors que vous mouliniez
du vent. Trois coups, et hop! A leur tour de mourir. Plus tard dans l'aventure,
certains corbeaux auront la faculté d'utiliser des armes, mais encore une
fois, la parade est simple, il suffit d'enclencher le bouclier, l'un de vos huit
pouvoirs.
Les pouvoirs que Malice gagnera pendant sa quête se révèlent
toujours au moment opportun, la possibilité de planer quand on doit accéder
à une plate forme lointaine, le sort d'accélération quand
les ennemis deviennent plus rapides ou encore le bouclier cité ci-dessus.
Seuls ces trois sorts sont obligatoires pour avancer dans l'aventure à
divers moments, les cinq autres : tonus, bombe H, antimagie, lenteur et frappe
ne sont là que pour faciliter la progression. Le souci, c'est que Malice
sans cela était déjà bien trop facile.
Si l'un d'entre vous achète ce
jeu, chose que je ne conseille pas, il ne passera pas
plus de sept heures pour venir à bout de l'aventure.
Les boss de fin de niveau sont aussi faciles à
battre que les ennemis classiques avec toutefois une
résistance plus importante. La meilleure chose
à faire durant ces combats, c'est de prendre
la fuite et d'attendre que l'idiot révèle
son point faible. Les puzzles ne présentent aucun
challenge, ils sont juste parfois longs à résoudre,
mais la solution coule de source. Enfin, même
si Malice est déjà morte, elle peut encore
être envoyée au royaume des ténèbres
si sa barre vitale se vide, mais elle reviendra toujours
au Planétaire pour mener à bien sa mission.
En ce qui concerne l'aspect graphique, Malice s'en
sort mieux que pour le reste, c'est à dire moyennement. Le Bump-Mapping
est omniprésent, mais ne rend pas le jeu plus joli. A quoi bon réaliser
des arbres très détaillés si c'est pour retrouver juste à
côté un aplat marron et noir sensé représenter le sous
bois? Le très beau côtoie le très mauvais. Seul constante
dans ce jeu, en mettant les ralentissements de côté, le sol est toujours
bien rendu, avec des flaques d'eau, des plaques métalliques ou de la verdure.
Il fallait bien lui trouver une qualité
Un autre gros problème, prouvant
le manque de finition, se distingue rapidement dans
Malice, les textes sont bourrés de fautes d'orthographes
ou tout du moins certains caractères spéciaux
comme le " ç ", le " ê "
ou le " ! " ne s'affichent pas correctement.
A leur place, on retrouve un " ð " qui
rend la lecture des plus pénibles. Une erreur
impardonnable car ce constat se fait très rapidement,
après deux ou trois lignes de texte. D'autant
plus dommage car les dialogues sont parfois plein d'humour,
à la limite de la vulgarité. D'ailleurs
la recommandation Pegi est étrange puisque diverses
expressions à caractère sexuel ne sont
pas adaptées aux jeunes de sept ans. A croire
que les décideurs n'ont eux-même pas eu
le courage de jouer au jeu. Ou comment économiser
de l'argent en ne faisant pas passer la galette par
la case bêta test. On notera une allusion sympathique
à Sonic, le hérisson bleu, qui selon Malice
n'est pas aussi classe qu'elle... Pour enfoncer le clou,
les scènes d'introduction et de fin ne sont pas
sous-titrées, mauvais pour les anglophobes, la
musique suit le rythme de l'animation, à savoir
pleine de coupures et certains textes restent en sur-brillance
sans aucune raison. Concernant la jaquette cette fois-ci,
on y constate beaucoup de mensonges : Le jeu n'est pas
compatible Dolby Digital, on ne peut pas utiliser sa
propre bande son et où sont passés les
39 niveaux annoncés ? Il n'y en a que huit !
Malice
est un jeu à fuir, il redéfinit à lui seul la notion de daube,
la présence de Bump-Mapping ne rattrape pas les saccades monstrueuses,
la facilité, la durée de vie ainsi que la pauvreté visuelle
du jeu. On regrette qu'un jeu faisant office de fer de lance de la Xbox ait suivi
une route si chaotique pour enfin arriver à un bilan catastrophique.
Inspecteur Gadget - 05.09.04
Editeur Développeur Page
du jeu Joueur(s) Date
de sortie Langue Mode
16/9 Dolby Digital Compatible
Xbox Live Compatible LAN Age
recommandé Achat |
Evolved
Games Argonaut Malice 1 18
juin 2004 anglais sous-titré français
non non non non 7+
Amazon.fr |
Les moins |
durée
de vie minuscule la
frame-rate horrible les
sous-titres pleins de fautes trop
facile loin
d'être beau |
Les plus |
beau
de loin les
répliques de Malice |
Technique |
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Graphismes |
|
Son |
|
Jouabilité |
|
Durée
de vie | |
Note: |
45 % |