Test : Legacy of Kain - Defiance
Nous voici de retour à Nosgoth, du côté des neuf colonnes symbolisant la toute puissance des gardiens de la cité. Depuis leurs créations et le pacte
qui les liait, aucune anomalie ne s'est produite. Jusqu'au jour où Ariel, la gardienne de l'équilibre fut assassinée. Les huit sorciers restant, troublés psychiquement par cette
perte devinrent des proies accessibles aux forces du mal. Ainsi prisonniers de la folie, ils décidèrent d'user de leurs pouvoirs pour empoisonner la Terre, délaissant les colonnes de
leurs fonctions élémentaires.
Ces événements étaient en quelques sortes le point de départ de la saga Legacy of Kain qui dans un premier temps était consacré à kain, un
vampire luttant pour atteindre la place convoitée d'Ariel. Ensuite est apparu Raziel, autrefois premier lieutenant de Kain, mais dorénavant devenu un spectre depuis la trahison de Kain. Tous
deux possèdent un destin intimement lié. Lié à l'arme qu'ils possèdent : La Reaver de Kain et la Soul Reaver de Raziel.
Les deux ennemis tenteront de mettre un terme au fardeau qu'ils supportent depuis toujours : leur vie. Un seul d'entre eux en aura la chance
L'une des principales qualités de cette saga, et donc de l'épisode Defiance, c'est l'ambiance. Il serait en effet difficile de faire plus gothique ou plus vampirique. Les ficelles du genre
sont bien évidemment mises à contributions et l'on retrouve sans grande surprise des catacombes, un manoir, des cryptes, une cathédrale avec ce qu'il faut d'autels et de bougies, de
longs couloirs lugubres. Le genre d'endroit où l'on croise rarement Daffy Duck
Ce qu'il y a d'intéressant, c'est que malgré le fait que le soft ne soit pas exclusif Xbox, les
développeurs s'en sont plutôt bien sortis. Il y a certes des environnements très vides où les textures se répètent sans arrêts, mais globalement, il émane
des environnements une certaine classe, à l'instar de Raziel, mais là c'est une question de goût.
L'aventure se joue en alternance avec Raziel et Kain. Et s'il y a bien une chose que l'on remarquera d'emblée, c'est la différence de leurs méthodes. Alors que Kain ira ipso facto
au combat afin de progresser, Raziel pour sa part devra en plus faire appel à son spectral cortex, en plus de sa Soul Reaver bien entendu. Du fait, les passages avec Kain ressemblent davantage à
un beat them all tandis que ceux réservés à Raziel font plus office d'action/aventure.
Raziel, de par sa forme spectrale devra à de nombreuses reprises prendre possession des corps décrépits au fil des niveaux pour atteindre la sphère matérielle, celle où
il pourra agir avec les éléments du décor (détruire des murs, ouvrir des portes, etc.) la sphère spectrale de son côté ne lui donnera qu'un seul avantage,
et non des moindres, celui de pouvoir passer au travers de portes grillagées. En plus de devoir jongler entre les mondes, Raziel aura aussi pour tâche de redonner à sa Reaver toutes
ces capacités, neuf pouvoirs. Chacun d'entre eux aura, à un moment ou à un autre, son utilité. Ainsi, le pouvoir de l'air autorisera quelques bonds surprenants pour atteindre
des hauteurs jusqu'alors hors de portée. Autres exemples, le pouvoir de la glace qui gèle les éléments liquides ou celui de l'ombre qui peut vous rendre invisible. Il y a vraiment
beaucoup de chose à faire de ce côté de l'aventure. En revanche, on s'ennui ferme avec Kain dont les capacités sont extrêmement limitées d'autant plus que les caméras
en combat sont très souvent mal placées.
Bien que pleine de rebondissements, l'histoire nous mène toujours au bon endroit, au bon moment avec les pouvoirs adéquats, rendant, vous l'aurez compris, les choses bien plus simples. De
plus, du fait de l'immortalité de nos compères, il sera par définition impossible de mourir, cependant, leur force vitale ou spectrale s'amenuise avec le temps. Pour faire le plein
Kain devra boire le sang de ses victimes tandis que Raziel se contentera d'absorber une âme de temps à autre. Si par mégarde votre niveau de force tombe à zéro, les héros
se dissoudront et reviendront au dernier check point (dans le monde spectral pour Raziel). Rien de grave, vos crédits sont illimités. Il y a du bon dans la vie éternelle.
Le point fort de Legacy of Kain - Defiance reste sans conteste sa partie audio. On distingue dès les premières répliques les voix de doubleurs connus que l'on entend régulièrement
dans les salles obscures. Elles sont familières, peut-être un peu trop même, mais elles correspondent parfaitement aux personnages. Kain, d'un caractère dur et sans pitié,
écope donc d'une voix rauque et affirmée alors que Raziel, plein de haine et de rancur envers Kain, dispose d'une voix posée qui hausse le ton quand les circonstances l'exigent.
Du côté des personnages secondaires aussi un travail excellent a été effectué, aucune fausse note à ce niveau donc, bien que les ennemis classiques auraient gagné
à plus de conviction.
Les musiques quant à elles restent tout à fait discrètes et dans le ton gothique du jeu. Reste néanmoins qu'elles deviennent plus bruyantes lors des combats mais elles ne parviennent
pas à être inoubliable. Ce qui n'est pas indispensable en soi.
Comptez un peu moins de quinze heures pour venir à bout de l'histoire et n'espérez pas avoir quelques soucis que ce soient avec les nombreux ennemis du jeu. On enchaîne les combos
et le combat est vite plié. Les seuls freins à votre pérégrination se manifesteront par les apparitions de boss. Souvent spectaculaires, ils vous demanderont également
de la réflexion. Si on se limite à taper dans le tas, leur barre de vie peinera à se vider. On tombera parfois sur des énigmes, mais elles ne vous bloqueront qu'un court instant
tant les solutions sont évidentes. Cela dit, elles apportent un peu de variété au gameplay (déplacer des blocs, allumer des torches, etc.). Notez pour finir que lorsque vous
aurez clôturé l'histoire vous débloquerez un making-of qui n'est en fait qu'une vaste arnaque. Il s'agit tout simplement d'images, d'artwork et de courtes séquences vidéos
sans commentaires où l'on peut voir certains décors du jeu en fil de fer.
Finalement, malgré son âge avancé, Legacy of Kain - Defiance s'en sort plutôt bien. On lui reprochera une aventure un chouia trop courte, linéaire et facile ainsi qu'un
système de caméra perfectible. Pour le reste on aura à faire à du bon, notamment pour les graphismes, et du très bon, en particulier pour la partie sonore. Désormais
disponible à un prix dérisoire en neuf, Legacy of Kain - Defiance demeure une très bonne affaire, pour peu que vous adhériez à l'ambiance gothico-vampirique.
Inspecteur Gadget - 1er septembre 2005
|