Dès les premiers instants passés
dans les menus du jeu, le plus gros atout de FIFA 06 saute aux yeux: sa richesse.
Le nombre de licences est simplement hallucinant. Toutes les équipes de
première division de 26 championnats (dont les USA, la Suisse, l'Autriche,
le Japon...) ainsi que les divisions secondaires - jusqu'à la D4! - des
plus grandes nations du football (Angleterre, Italie...) sont jouables. En tout,
le jeu n'annonce pas moins de 10 000 joueurs réels modélisés.
Bref, chaque gamer, quelle que soit sa région d'origine et ses goûts
devrait pouvoir trouver chaussure à son pied, ou plutôt équipe
à sa manette. Ajoutez à cela de nombreux stades, les sponsors réels
de chaque équipe et vous aurez certainement la plus grande encyclopédie
interactive sur le football.
Autre atout
"classique" de FIFA, la qualité de ses graphismes. Les joueurs
sont bien modélisés et les plus grandes stars du ballon rond aisément
identifiables. L'impression que les joueurs se détachaient de l'image,
présente dans les derniers volets, s'est atténuée, un bon
point. Les animations sont réussies et très nombreuses. On apprécie
aussi la gestuelle des joueurs lors des arrêts de jeu, comme lorsqu'ils
reçoivent des cartons ou appellent des joueurs vers eux avant de tirer
un corner. La physique du ballon s'améliore d'année en année
mais reste perfectible. Il semble aller trop vite parfois, trop lentement à
d'autres moments (des shoots puissants par exemple). Globalement, FIFA impressionne
toujours grâce à sa technique, même si on s'étonne de
voir quelques ralentissements, lorsque le ballon traverse une grande partie du
terrain et que la caméra doit le suivre rapidement.
Le
cur de FIFA 06 est son mode "carrière". Ici, on ne se met
pas dans la peau d'un joueur précis ou d'une équipe entière,
mais dans celle d'un coach, qui officie dans une région du monde et qui
devra mener à la victoire des équipes sur une durée totale
de quinze ans. Le mode carrière vous permet de jouer un championnat et
de gérer votre équipe (stratégie, transferts, etc.). Vous
devrez choisir un sponsor, décider quels secteurs entraîner dans
votre équipe, vous êtes le maître à bord. Parallèlement
à cela, le jeu vous propose toute une série de défis - une
centaine - à remplir dans les matchs et les diverses compétitions.
Cela va du plus classique (gagner le championnat italien par exemple) au plus
original (marquer dans les cinq premières minutes, réussir 75 %
de ses passes, battre une équipe prestigieuse avec un club mineur, etc.).
Ces deux éléments donnent au jeu une durée de vie confortable,
puisqu'il est toujours possible de créer des compétions ou de participer
aux plus connues d'entre elles (championnats, coupes...). Le mode "Fiesta",
réservé aux consoles, permet de jouer avec des amis sur la même
Xbox et, au fil de ses victoires, de gagner des "coups de pouce", qui
permettent ensuite d'imposer des handicaps aux adversaires (pas le droit aux changements,
cartons multiples, etc.). De quoi bien rigoler entre amis. Les compétitions
sont axées sur les clubs, les équipes nationales ne pouvant pas
s'affronter dans des coupes d'Europe ou du Monde par exemple, certainement le
signe annonciateur d'un demi-jeu au printemps prochain, centré sur la coupe
du Monde.
Il y a beaucoup à dire sur l'aspect
sonore du jeu. D'abord du très positif. L'ambiance des stades est excellemment
reproduite. Le public chante, tape dans les mains, réagit de manière
crédible aux actions, soutient son équipe lors des moments tendus,
etc. Les très nombreux morceaux de musique (reggae, pop rock, latino...)
qui accompagnent les menus du jeu sont globalement de très grande qualité.
On reconnait des morceaux connus, signés Kyo, Oasis, Jamiroquai, Bloc Party,
etc. Maintenant, le négatif. Il se résume en un mot : commentaires.
Les commentaires des matchs sont simplement risibles. Drôles quelques minutes
à cause du ridicule qui les caractérise, on se rend vite compte
qu'ils sont caricaturaux et souvent inappropriés à l'action. Ils
sont tellement préprogrammés qu'ils anticipent carrément
les séquences de jeu. Débordez sur un côté et Eugène
Saccomano et Frank Sauzée seront déjà en train de décrire
votre centre, alors que vous ne comptez même pas en exécuter un...
On critiquera aussi la fausseté de ton (enthousiasme effréné
pour une passe, murmure pour un goal sublime...) et les fautes de français
commises. Bref, cette édition frise le zéro pointé dans ce
domaine, dommage. Vous l'avez compris, on choisit rapidement de couper le sifflet
aux commentateurs et d'augmenter le volume d'ambiance.
Le
gameplay continue l'évolution visible depuis quelques années. On
tend vers plus de réalisme et on enrichit les possibilités. Le jeu
propose quatre configurations de base, dont une copie quasi conforme de celle
de PES, grand rival de FIFA axé simulation. Maintenant, les matchs de FIFA
imposent de construire des actions. Le ballon ne colle plus aux pieds des joueurs,
l'IA défend la balle avec un certain talent, on peut multiplier feintes
et dribble classieux, les corners sont moins évidents à exploiter,
les passes en profondeur ne sont plus la recette miracle, etc. Vous l'aurez compris,
le jeu demande un peu plus de variété et évite les scores
fleuves. Néanmoins, on prend très vite ses marques, les actions
sont souvent spectaculaires et offrent des matchs animés et plaisants.
Seuls légers défauts à ce gameplay, l'impression de marquer
encore trop souvent de la même manière (débordement et centre)
et quelques bizarreries - on a l'impression parfois que la pression sur les touches
n'a pas d'effet ou que celui-ci est tardif.
Le
live est à nouveau de la partie et on est bien sûr heureux de pouvoir
défier des joueurs du monde entier depuis son fauteuil. Le lag est peu
présent mais les ralentissements mentionnés en solo sont accentués,
ce qui fatigue à la longue. La partie online du jeu est très conviviale.
Elle permet de connaître en continu les dernières actualités
du football (réel) et crée une sorte de communauté. Outre
les matchs simples, on a la possibilité de jouer des mini-tournois avec
trois ou sept adversaires et aussi de rentrer dans des "salons" où
un niveau requis est exigé ou non. Le jeu garde en mémoire vos résultats
et votre pourcentage de victoire. Un petit défaut à signaler tout
de même, l'impossibilité, après un match simple, de rejouer
immédiatement le même, on est renvoyé à l'écran
d'accueil à la fin des matchs.
FIFA
06 poursuit son perfectionnement d'année en année. Gameplay légèrement
modifié et personnalisation accrue sont les deux nouveautés majeures.
La technique est toujours à la pointe et le jeu en réseau rend le
titre encore plus universel. Quelques défauts viennent empêcher FIFA
06 de dominer totalement son sujet, les commentaires principalement. La simulation
d'EA Sports reste tout de même un modèle de jeu convivial, simple
d'accès et riche.
Sam Fisher- 25.11.2005