La vie de super héros a parfois des bons côtés : jolies filles, belles bagnoles, plein de pognon, supers pouvoirs supers puissants. Pas de pot pour ce
bon vieux Peter Parker, il n'a pas tout ces privilèges. Mais en plus, le monsieur, fort de sa troisième apparition au cinéma écope d'un jeu qui ne lui donnera pas forcement le
moral.
Spiderman 3, c'est comme pour la plupart des adaptations de film en jeu : un bel outil de merchandising. Et cette fois encore, on n'en doutait pas, c'est un beau ratage. Au-delà
de la trame du film qui n'est que partiellement respectée (on y voit des méchants sans rapports), ce nouveau titre de Treyarch est un concentré de défauts.
On aurait presque pu pardonner le côté insipide des graphismes ou les ralentissements fréquents si la jouabilité était à la hauteur. Hélas, le bonhomme ne
se manie pas de la sorte. Si les voltiges à coup de toile d'araignée dégagent quelque chose de grisant, on ne peut que maudire le résultat une fois au sol. Peter répond,
soit au quart de tour, soit avec trop de retard. Par exemple, lors d'une course entre les voitures à la recherche d'un malfrat qui attend sa fessée, la caméra a tendance à mal
se placer et à osciller entre les bâtiments et les éléments du décor, de sorte que si l'on maintient le stick vers le haut pour que notre héros fonce en avant, il
se prendra tout un tas de véhicules à cause d'un involontaire slalom. Aussi, on ne comprend pas ce qui est passé par la tête des développeurs lorsqu'ils ont décidé
d'octroyer un temps de latence à la touche A, celle qui sert à sauter. Cela rend le gameplay bien approximatif. Et encore, sans parler des combats qui sont de réelles catastrophes.
Les affrontements, sans saveurs, deviennent à la limite du supportable lorsqu'une demi-douzaine de bandits anodins enchaîne les prises sur notre pauvre araignée
incapable de riposter, forcée à subir. Il y a bien quelques subtilités comme le fait de pouvoir déclencher une sorte de bullet-time pour bien se préparer, mais ça
n'arrange pas forcement les choses. Cela dit, on notera que parfois, en lieu et place d'un classique combat, on aura l'occasion de participer à ces fameux QTE. Pour parvenir à la fin d'une
action, il suffira de presser les boutons affichés à l'écran dans un laps de temps bien court. Une façon comme une autre de donner un peu de variété à un
gameplay tout moisi.
La partie graphique, pour enfoncer le clou, est elle aussi d'un autre âge. Mis à part une modélisation correcte de notre homme en collant, il n'y a pas
de quoi pavoiser. Les arbres dans Central Park sont d'une étonnante ressemblance, les buildings d'une apparente rémanence et les véhicules clonés à la perfection. Manhattan
et ses millions de taxis, vous en aurez la preuve ludique. Les quelques passants ici et là ont eux aussi ce petit air de déjà vu. Bref, c'est ridicule. A l'image de la superficie du
terrain de jeu. Si l'on s'amusait à le comparer avec le jouissif et immense Crackdown, les chiffres pourraient
donner le vertige à notre homme araignée pourtant si à l'aise dans le vide. En plus de son inconsistance graphique Spiderman 3 doit aussi supporter un nombre incalculable de bugs. Entre
les cut-scène où les personnages disparaissent, les collisions ratées, les ombres qui s'évaporent et un brouillard de circonstance, ce n'est pas la panacée. A noter quand
même que le cycle jour-nuit est géré, sans toutefois se montrer à la hauteur du jeu de RealTime
World, pour ne citer que lui.
Le style du jeu s'apparente à un sous GTA. Une ville, des délits, un héros, des missions. Et quoi de plus simple pour prolonger la durée de vie
que de multiplier les missions inutiles… C'est alors que l'on devra enchaîner des dizaines de fois des petits combats de gang pour éradiquer le crime de cette si belle cité ou alors
transporter la jolie (mais moche dans le jeu) Mary Jane. Les moins exigeants y trouveront leur compte, mais force est de constater que le jeu est bien creux. Néanmoins, il est possible de s'amuser
à récolter quelques items cachés pour débloquer quelques succès et options du jeu.
Et rebelote : film à gros budget donne jeu bâclé, l'adage est confirmé. Rien ne peut sauver Spiderman 3 du naufrage ludique auquel il était
destiné. Pas même les quelques balades du bout du fil certes grisantes, mais dans un environnement complètement raté. Qui plus est, la gameplay n'arrange pas les choses. Ce titre
est à éviter.
Inspecteur Gadget - 12.07.2007
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