Test : Risen
Xbox 360
 
  Editeur : Deep Silver
Développeur : Wizard Box
Site officiel : risen.deepsilver.com
Vidéos : site officiel
Date de sortie : 01.10.2009
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
  
 

Langue : français
Joueur(s) hors ligne : 1
Xbox Live : non
Joueurs en ligne : aucun
Age recommandé : dès 16 ans

 

Piranha Bytes, créateur de la série Gothic et, récemment privé de cette licence puisque séparé de l'éditeur Jowood, n'a rien perdu de son talent et de son savoir-faire en matière de RPG et le prouve en créant Risen. Celui-ci débute au moment où, suite au naufrage de notre bateau, on se réveille sur une île pour le moins inhospitalière, seul survivant avec Sarah, une jeune femme, de cette catastrophe. L'exploration de cette île s'annonce riche en découvertes et en émotions.

Trois factions sont en présence sur l'île. Les rebelles, menés par Don Esteban, maîtres de celle-ci jusqu'à l'arrivée des Inquisiteurs. Les mages du Monastère, dirigés par Maître Ignace et l'Inquisition, dirigée par l'Inquisiteur Mendoza. L'apparition de ruines mystérieuses, les secrets, les artefacts et les richesses qu'elles renferment attirent toutes les convoitises. Ceux qui ont déjà joué à Gothic 3 sur PC se retrouveront d'emblée de jeu en terrain connu tant les similitudes entre les deux titres sont flagrantes. Les autres, seront fort surpris de se retrouver avec un avatar imposé, sans pouvoir le personnaliser de quelque façon que ce soit. De même, l'approche de Risen, en tant que RPG risque d'en déconcerter plus d'un tant il s'avère, au premier abord, archaïque. Ici, pas d'assistanat. Les donneurs de quêtes n'ont aucun signe distinctif. On obtient des quêtes en parlant avec tout le monde, en allant à la rencontre de tous ceux que l'on croise. Les ennemis ne bénéficient d'aucune indication concernant leur niveau et, ainsi, on ne sait jamais si notre adversaire est à notre portée ou si on va prendre une raclée avant de l'avoir attaqué. Si se faire atomiser par un squelette, une goule, un scorpion géant ou encore un adversaire humain est, d'un point de vue fierté, acceptable, se faire désintégrer par un sanglier, un loup ou, pire encore, un criquet (de guerre) géant l'est beaucoup moins et risque de froisser plus d'une susceptibilité. La carte des lieux ne s'affiche qu'une fois que l'on a exploré la zone ou que l'on en a récupéré une. De même, les accros et habitués à une overdose d'équipements, armes et armures magiques en tous genres risquent, là aussi, de tirer la langue puisque ceux-ci sont très rares et que, bien souvent, on se fabriquera armes, anneaux et amulettes nous-même grâce à nos compétences en artisanat et en joaillerie. De même, il n'y a pas de classes de personnage à proprement parler mais plutôt des orientations que l'on choisira auprès des maîtres d'apprentissage.

Elément fondamental dans Risen, la liberté quasi-totale qui nous est laissée. On peut ainsi choisir de faire ce que bon nous semble. Par exemple, à un moment, à Port Faranga, la ville principale de l'île, on doit aller s'entretenir avec un pirate qui est retenu prisonnier. Pour parvenir à obtenir cet entretien, on peut utiliser divers moyens auprès de son gardien, comme tenter de le soudoyer, le frapper ou bien lui rendre un service, à savoir lui trouver une fille pour le distraire pendant que l'on va voir le prisonnier qu'il est censé surveiller. De même, on doit aussi, à un autre moment, récupérer de l'argent pour un PNJ auprès de mauvais payeurs. Là encore, diverses possibilités s'offrent à nous pour y parvenir et, une fois l'argent en notre possession, on peut, soit le ramener au PNJ qui nous a donné la quête ou bien décider de le garder pour nous. On peut aussi se retrouver avec plusieurs quêtes avec le même objectif, comme par exemple récupérer tel ou tel objet, mais données par plusieurs PNJ appartenant à des factions opposées, et choisir à qui on va rendre l'objet tant convoité. On pourra constamment jouer sur plusieurs tableaux à la fois, au mieux de nos intérêts et de notre moralité. Libre à nous de trahir, de voler, de dénoncer ou au contraire de mentir pour protéger certains de nos interlocuteurs. Sachant que chacun de nos choix aura, bien évidemment, une conséquence.

Si certaines quêtes sont relativement classiques, comme trouver tant de morceaux de viandes ou tant de peaux de bêtes ou encore trouver tel ou tel type d'herbes, d'autres sont assez bien pensées et originales. Ainsi, on devra aider un marchand de poissons à trouver un nouvel acheteur pour sa boutique, aider un homme à obtenir une chambre pour sa femme malade, trouver le coupable d'un meurtre en interrogeant plusieurs personnes, aider plusieurs personnes à fuir Port Faranga discrètement ou encore aider une prostituée embarrassée par un client violent…La cuisine tient un rôle important puisqu'elle permet de nous nourrir et, ainsi, de récupérer des forces. En tuant diverses créatures, on peut récupérer de la viande que l'on peut manger, soit crue, soit cuite, sachant qu'elle nous redonnera plus d'énergie vitale cuite que crue. Pour la faire cuire, il faut deux ingrédients : une poêle et un feu, tout simplement. On trouve des recettes plus complexes nous permettant de concocter des petits plats qui nécessiteront des ingrédients spécifiques et une marmite ou une poêle qui nous redonneront alors davantage d'énergie vitale.

Les combats ne se déroulent pas au tour par tour mais en temps réel et sont particulièrement durs à gérer. On peut frapper, parer, contrer ou esquiver l'adversaire. Si cela s'avère simple sur le papier, ça l'est beaucoup moins dans la réalité et les combats nécessitent réellement un temps d'adaptation. Il faut observer ce que fait l'adversaire et essayer de trouver la faille car, dans la plupart des cas, frapper comme un sourd nous mène directement à la défaite puisque la majorité de nos opposants agissent de manière différente. A noter qu'au fur et à mesure de notre progression dans l'art du combat, on apprendra de nouvelles techniques. On peut ainsi choisir de se concentrer sur le combat au corps à corps, avec épées et bâtons, sur le combat à distance, avec arcs et arbalètes ou bien sur le combat à la magie. L'utilisation de celle-ci s'avère fort utile lors de combats contre des adversaires en nombre car elle permet de garder une certaine distance avec eux, mais pose également quelques problèmes de gameplay car il n'est pas évident de maintenir les adversaires "lockés" tout en se déplacant. L'utilisation de parchemins magiques est également fort utile en combat, notamment pour se soigner dans les cas les plus désespérés. En pressant la gâchette gauche, on a accès à des raccourcis grâce auxquels on peut assigner divers objets, comme des potions de soin ou de mana, aux quatre côtés de la croix directionnelle ou aux boutons A, B, X, Y.

On gagne de l'expérience au fur et à mesure que l'on combat et que l'on réussit des quêtes. Cette expérience accumulée nous faisant monter en niveaux. Chaque nouveau niveau nous rapporte des points d'apprentissage. Ceux-ci, cumulés à des pièces d'or, nous permettent en allant voir divers maîtres, d'évoluer dans différents domaines. Chacun a sa spécialité. Ainsi, certains nous feront progresser en dextérité, en force ou en art du combat (à l'épée ou au bâton), tandis que d'autres nous enseigneront l'art du vol à la tire, de la discrétion, de l'acrobatie, l'alchimie, l'artisanat, la chasse ou la calligraphie. Le crochetage, que l'on peut également apprendre via un maître nous permet, au moyen d'un mini jeu dans lequel on doit trouver les bonnes directions avec les pads analogiques, et dans le bon ordre pour faire céder une serrure, s'avère indispensable pour ouvrir portes et coffres inaccessibles autrement.
L'interface est rudimentaire. Elle comporte notre inventaire, une carte des lieux, un journal des quêtes divisé en plusieurs parties : quêtes en cours et accomplies, le tout classé par factions et une fiche de personnage. Si celle-ci reprend bien nos caractéristiques, elle est loin d'être un modèle de lisibilité et on a bien du mal à s'y repérer au début. L'inventaire surprend aussi au premier abord (même si on a la possibilité de voir les objets par catégorie) par son côté fourre-tout et brouillon d'autant que lorsque l'on s'équipe d'un objet genre armure ou épée, il reste tout de même dans celui-ci entouré d'un carré vert pour signifier qu'on l'utilise actuellement. L'inventaire semble également infini et on peut y emmagasiner tout ce que l'on trouve sans se soucier nullement de la place ou du poids des objets (contrairement à d'autres RPG). A noter qu'une carte des quêtes, seule aide notable, est également disponible et qu'elle s'avère très pratique (même si rudimentaire) pour savoir où se rendre lorsque l'on est perdu.

L'île est de taille correcte et propose un paysage varié. Elle comprend des plages, des forêts, des marais, la ville de Port Faranga, le Monastère, des petits villages, des cavernes et des ruines. On peut d'ailleurs récupérer des pierres de téléportations, très utiles pour se rendre instantanément d'un endroit à l'autre. Le cycle jour/nuit est bien présent (on peut d'ailleurs choisir de dormir), de même que les conditions météos aléatoires. D'ailleurs, les personnages que l'on rencontre sont sensibles à ce cycle et ont, pour la majorité, une identité, un travail et une vie qui leur sont propres. De même, ils ont des occupations (communes à certains d'entre eux) et un logis. Si on pénètre chez eux en douce ou par effraction, ils rappliquent immédiatement et nous somment de sortir. Si on les vole et qu'ils nous attrapent, ils nous attaquent instantanément, défendant ainsi leurs biens. S'ensuit alors une explication mano à mano qui, même si on la remporte, nous laissera quand même des séquelles puisque le ou les PNJ que nous aurons corrigsé, refuseront de nous aider de quelque façon que ce soit et ne nous adresserons plus la parole que pour nous traiter de voleur.

Les divers " métiers " sont assez nombreux et ont une réelle utilité. Par exemple, l'artisanat, qui permet de fabriquer des épées, la joaillerie, qui permet de créer des bagues ou des amulettes magiques très puissantes ou encore la prospection grâce à laquelle on récupère minerais et pierres précieuses, indispensables aux deux métiers précédents. Si certains métiers ou talents, comme le crochetage, peuvent évoluer moyennant argent et points de compétence, d'autres, comme la prospection ou la discrétion, n'ont qu'un seul rang et demeurent fixes une fois acquis. Mais il faut bien garder à l’esprit que l’on devra faire des choix puisque on ne peut pas être au niveau maximum dans tous les métiers.

Aspect de la version Xbox 360 de Risen qui a fait couler beaucoup d'encre à sa sortie, sa réalisation technique, surtout quand on la comparait à la version PC. Il est vrai que les bugs graphiques étaient légions et que l'on était bien loin d'avoir ce que l'on était en droit d'attendre d'une Xbox 360. Les textures étaient d'une laideur absolue, les personnages très anguleux et souvent clonés. Le décor apparaissait par saccade et soudainement. Il arrivait que le jeu plante sans que l'on sache trop pourquoi. Bref, d'un point de vue graphique, Risen accumulait les lacunes. Mais le plus gros point noir était, sans conteste, la luminosité puisque le jeu était incroyablement sombre et, lorsque l'on jouait de nuit ou que l'on se retrouvait dans des endroits sombres comme une grotte ou bien encore des ruines, on ne voyait absolument rien. Et, même si en s'équipant d'une torche c'était mieux, cela restait très loin d'être satisfaisant et on avait encore toutes les peines du monde à y voir quelque chose. Le plus beau et le plus aberrant, c'est que les développeurs n'avaient pas inclus la possibilité de régler la luminosité via l'interface de jeu. La seule solution qui s'offrait à nous était alors d'augmenter celle-ci directement sur notre écran ou télévision, avec un résultat pas terrible. On se voyait obligé, dès que l'obscurité commençait à pointer le bout de son nez, à chercher un lit pour dormir jusqu'à l'aube ou jusqu'à midi pour pouvoir jouer dans des conditions correctes. Quant aux moments où on se retrouvait en intérieur, on faisait une provision de torches et on se débrouillait du mieux que l'on pouvait. Un patch, disponible depuis début novembre sur le Xbox Live corrige enfin cette erreur et améliore sensiblement les graphismes. Même si les bugs d'affichage demeurent légion, le jeu a subi de notables améliorations visuelles, notamment au niveau de la végétation, des textures, du visage du héros, des sources de lumière extérieures (rayons du soleil et autres) et intérieures (les cristaux lumineux dans les grottes), qui permettent une meilleure expérience de jeu. Les sauts, pourtant à la limite du ridicule ont eux, été laissés tels quels. Quant à ceux qui ne disposent pas du Xbox Live…

Inversement à l'aspect graphique, l'aspect sonore est très réussi. Le doublage est excellent, avec même des dialogues parfois très crus. Il faut entendre un des habitants de Port Faranga qualifier une femme de "grognasse". La musique, très mélancolique lors des phases d'exploration et plus pêchue pendant les combats, se marie parfaitement bien à l'atmosphère ambiante. L'IA générale est correcte. Les PNJ semblent " vivants " et réagissent en fonction de nos actions et de notre comportement et les mobs que l'on rencontre adoptent un comportement différent selon les cas. Ainsi, si certains nous attaquent à vue, d'autres nous avertiront de ne pas nous approcher davantage et, si on obtempère et que l'on s'éloigne, nous laissent tranquille. De même, il arrive que lorsque l'on tue une bête, on voit un loup qui était à proximité se nourrir de son cadavre.

Les temps de chargement sont quasi inexistants durant le jeu et cela est particulièrement appréciable. Les sauvegardes se font automatiquement mais on a la possibilité de sauvegarder quand bon nous semble. Mais la rareté des temps de chargement a un prix. En effet, lorsqu'une sauvegarde automatique se déclenche et que l'on meurt à trois mètres et 45 secondes de celle-ci, recharger cette sauvegarde pour recommencer prend un temps infini. Bien qu'on se rende compte assez rapidement que l'île est beaucoup moins vaste qu'elle n'y paraît au premier abord, la durée de vie est d'une bonne trentaine d'heures. Tout en gardant bien en tête que l'on peut parfois jouer pendant plusieurs heures en ne faisant rien d'autre que de se promener, d'explorer l'île, de tuer du mob ou de prospecter comme bon nous semble.

Risen est la preuve qu'il n'est pas nécessaire d'avoir des graphismes "de la mort qui tuent" pour être un bon jeu. Malgré une réalisation technique pas extraordinaire (au ras des pâquerettes sans le fameux patch), Risen s'avère être une sacrée réussite. Il très attractif et envoûtant, et on a énormément de mal à en décrocher une fois que l'on y a goûté. Bien que d'aspect rudimentaire au premier abord, il est très riche et constitue un choix de premier ordre pour les amateurs de RPG.

Xav - 24.11.2009




 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Envoûtant et attactif
Bande sonore
Liberté d’action
Ambiance générale

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Réalisation moyenne
Réalisation sans le patch
Interface peu pratique
Gros ralentissements
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Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 6.5/10