Test : Prey
Xbox 360
 
  Editeur : 2K Games
Développeur : Human Head Studios
Site officiel : www.prey.com
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 14.07.2006
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
   
 

Langue : Anglais sous-titré français
Joueur(s) hors ligne : 1
Xbox Live : oui
Joueurs en ligne : 8
Age recommandé : 18+

 

Tommy est mécanicien dans une réserve amérindienne, de Cherokee plus précisément, au fin fond du Texas. Ce n'est pas vraiment la vie qu'il espérait et désire quitter ce patelin pour vivre la grande aventure avec Jen, tenancière d'un petit bar de la réserve, à qui il n'ose lui avouer ses sentiments. Mais contrairement à lui, elle est très attachée à ses racines et ces terres où elle a grandi. Difficile donc pour Tommy de faire un choix et ce n’est pas Enisi son grand-père, unique membre de sa famille encore vivant, qui va l’aider avec ses conseils et ses histoires d’ancêtres et de Dieu Cherokee dont il ne croit pas un mot. Voilà en quelques mots la vie peu trépidante du héro de Prey jusqu’au jour où, bien décidé à partir pour l’aventure, c’est elle qui va venir à lui.

L’histoire commence dans le bar de Jen en compagnie de son grand-père qui lui rappelle qu’un jour il aura besoin de ses ancêtres et qu'il sent que ce jour approche, il le sent. Des foutaises, des histoires de personnes âgées se dit Tommy. Deux clients sont également au bar et, ayant un peu abusé de la bouteille s’en prennent à Jen. C’est à ce moment que l’arme de corps à corps rentre en jeu. Pas un pied de biche mais une imposante clé à molette, évident pour un mécanicien. C’est donc à coup de clé à molette que Tommy expédie les deux ivrognes au sol à grand renfort d’hémoglobine. On se rend vite compte que ce jeu s’annonce plutôt gore. Après cette "petite" altercation, le sol commence à trembler, le plafond s'effondre et de grands faisceaux lumineux le traversent et emmènent tout ce joli monde. Mais par qui et où ? Et bien ne cherchez pas un coup d'état ou un quelconque complot, c'est tout simplement par des extraterrestres dans un vaisseau à mille lieux de la terre. Pourquoi ? Vous l'apprendrez bien assez tôt.

Vous vous retrouvez donc en compagnie de Jen et Enisi à explorer ce vaisseau bien malgré vous puisque attaché et véhiculé dans tous les sens, le tout dans une ambiance très "fonderie". Bien décidé à rentrer chez vous, vous parvenez à vous libérer avec l'aide d'un inconnu qui sabote toute cette belle mécanique. Vous posez pour la première fois le pied sur le sol de cet étrange vaisseau mi-métallique mi-organique du plus bel effet et partez à la recherche de vos proches avec comme seul arme votre clé à molette. C'est le cœur plein d'espoir que vous retrouvez votre grand-père mais, impuissant, vous ne pouvez que constater qu'il va mourir dans d'horribles souffrances. C'est donc dans votre quête pour retrouver Jen que vous allez concentrer vos efforts.

Qui dit FPS dit évidemment armes et il faudra croiser le chemin d'un "chasseur" pour découvrir la première arme extraterrestre. On constate tout de suite que les développeurs ont fait un gros effort pour les modéliser. On peut même les qualifier de vivantes puisque comme le vaisseau elles sont mi-métalliques mi-organiques. Certaines dégoulinent, d'autres semblent enfermer une créature et les grenades sont tout simplement des bestioles à qui l'on peut arracher les pattes. C'est un vrai régal d'admirer ces armes mais on aurait aimé voir un arsenal plus important car on en dénombre que sept. Pour ce qui est de leur utilisation, cela reste du classique, gâchette droite pour tirer et gâchette gauche pour leur deuxième fonction. Puisque l'on est en plein dedans, parlons du gameplay. A ce niveau là pas de surprise, c'est du FPS pur et dur et la prise en main est immédiate. On notera l'utilisation des deux "bumpers" pour changer d'armes. Pour le reste, on saute avec le bouton A, on lance une bestiole (grenade) avec le bouton X et on s'accroupi avec le B, on bouge avec le stick analogique gauche et la vue est dirigée par le stick analogique droite.

Voilà, vous êtes fin prêt pour explorer ce vaisseau. Au premier abord on peut penser à un remake de Doom III puisque Prey utilise le même moteur graphique, amélioré évidemment. On s'attend donc à trouver un level-design super répétitif. Et bien non, Human Head Studios ne s'est pas contenté de faire des kilomètres de couloirs. C'est donc fort appréciable de découvrir également des décors extérieurs. Mais ce sont les changements de gravité qui démarquent Prey des autres Doom-like. En utilisant des chemins anti-gravité vous passez de haut en bas, de gauche à droite et vice versa pour enfin ne plus savoir dans quel sens vous vous trouvez. C'est assez déroutant au début mais une fois l'effet de surprise passé, cela devient même jubilatoire de tirer sur des ennemis qui ont la tête en bas. Des interrupteurs permettant de changer la gravité sont également présents. Il suffit de tirer dessus pour inverser totalement la gravité. Autre idée novatrice de Prey, les portes interdimensionnelles qui permettent sans aucun chargement de changer totalement de décor. Elles ne sont accessibles que dans un sens, celui où vous apercevez l'univers suivant. Essayez de les contournez et vous serez surpris de voir qu'il n'y pas de portes. De plus vous pouvez faire feu sur les ennemis au travers de ces "trous". Mais vous n'êtes pas seul à pouvoir les emprunter, les extraterrestres les utilisent également pour vous surprendre et vous empêcher de poursuivre votre quête.

Les Aliens ne seront pas les seuls à essayer de vous barrer la route. Vous aurez également à résoudre des énigmes et c'est là qu'une autre particularité de Prey rentre en scène. Après une chute fatale, vous vous retrouvez sur la terre sacrée de vos ancêtres en face de votre grand-père qui vous explique que votre esprit peut se séparer de votre corps pour franchir des obstacles infranchissables comme des champs de force. Les énigmes se résumeront à utiliser votre âme pour traverser ces champs afin de trouver un interrupteur à actionner et pouvoir continuer à progresser. Pas de quoi se taper la tête contre les murs donc. De plus, une marque spécifique sur le sol vous indiquera quand utiliser votre esprit. Mais ce n'est pas tout, lorsque votre jauge de vie est à zéro, vous vous retrouvez dans un monde spirituel où il vous suffira de décocher des esprits pour récupérer de l'énergie et réapparaître à l'endroit même où vous avez perdu la vie. Ce qui aurait pu être une bonne idée, plombe en faite toute la durée de vie. Vous n'avez même pas besoin de vous souciez de votre santé puisque en fin de compte vous bénéficiez de quicks saves à l'infini et à chaque pas.

C'est donc au niveau de la durée de vie que se situe le talon d'Achille de Prey. En plus des énigmes évidentes, de l'impossibilité de mourir, on peut ajouter également un nombre d'ennemis simultanés très restreints. Certes ils bénéficient d'une IA correcte et évolutive au fil de l'aventure et certains sont assez grands et agressifs pour vous opposer une certaine résistance mais, mis à part cela, ne comptez pas plus d'une dizaine d'heures pour terminer l'aventure. Dommage.

Dommage, oui, car le soft est plus ou moins bien réalisé. Plus ou moins car, graphiquement, on alterne l'excellent et le médiocre. Les Aliens fourmillent de détails, on ne se lasse pas d'admirer ces portes interdimensionnelles ainsi que ces armes "vivantes". Mais c'est surtout l'environnement du vaisseau qui vous en met plein la vue avec ce mélange de vie et de métal qui vous transporte tout au long de cette courte aventure. C'est au niveau terrestre que Prey déçoit. Les humains et les environnements manquent singulièrement de détails et sont assez loin de la qualité graphique affichée dans l'univers extraterrestre.

En ce qui concerne le son, c'est bon, même très bon. Le thème principal aux couleurs amérindiennes est envoûtant et s'associe très bien avec l'aspect du vaisseau. Les voix sont excellentes et l'on ressent à merveille la peur de Jen ainsi que la volonté de Tommy de la retrouver. On peut juste regretter que les dialogues soient uniquement en anglais sous-titrés en français.

Pour finir, quelques mots sur le mode multijoueurs. On pouvait s'attendre à quelque chose d'intéressant puisque il reprend les caractéristiques de l'aventure solo avec ses portails, ses changements de gravité et bien non. Seuls les modes deathmatch et team deathmatch sont disponibles et les parties sont limitées à huit joueurs maximum sur huit cartes. De plus, il faudra compter sur des déplacements un peu bizarres et imprévisibles quand ce n'est pas le lag qui rend les parties injouables. Ce qui aurait pu prolonger la durée de vie de Prey est en fait un mode plus qu'étriqué sur lequel on passe sans vraiment s'arrêter.

Au final, Prey n'est certainement pas le FPS de l'année ni le blockbuster qu'attend la Xbox 360. Mais Human Head Studios a su revisiter le genre avec des idées novatrices et un level-design original qui rendent le jeu amusant et surprenant mais définitivement trop court. Et ce n'est pas le mode mulitjoueurs, bien maigre, qui va y remédier. Malgré tout, il serait dommage de passer à côtés de cette incroyable aventure, surtout en cette période calme de l'année.

Strongbow - 07.08.2006



 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

level design
les musiques
réalisation soignée
armes originales
_________________________

trop court
très linéaire
trop facile
multijoueur décevant
_________________________

 
 
Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 7.5/10