Test : Need for Speed Undercover
Xbox 360
 
  Editeur : Electronic Arts
Développeur : EA Black Box
Site officiel : needforspeed.com
Vidéos : site officiel
Date de sortie : 20.11.2008
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
  
 

Langue : français
Joueur(s) hors ligne : 1 à 2
Xbox Live : oui
Joueurs en ligne : 1 à 8
Age recommandé : dès 12 ans

 


Depuis quelques années, Electronic Arts nous donne l'impression de tourner autour du pot (d'échappement!) avec sa licence Need For Speed. Chaque opus est l'occasion de découvrir la crise d'identité que traverse actuellement la série. Entre NFS Most Wanted, NFS Carbon, ou encore NFS ProStreet, tous les trois sortis successivement sur Xbox 360, les développeurs ont du mal à retrouver le succès auprès des mordus de NFS. Pourtant n'est-ce pas dans les vieux pots (d'échappement) qu'on fait les meilleures soupes? Les gars d'EA Black Box l'ont bien compris, et reviennent aux bases de NFS, à savoir des courses-poursuites avec les forces de l'ordre agrémentées d'une petite touche de tuning. Alors c'est parti pour faire vrombir de vrais pots d'échappement (enfin!).

Ce millésime 2008 s'intitule Need For Speed Undercover, qu'on peut traduire littéralement par secret, ou clandestin. En effet, le joueur incarne ici un agent du FBI, dont la mission consiste à s'infiltrer dans un réseau criminel de contrebande automobile. Le scénario, pour le moins classique, sert plus à broder une histoire autour du jeu qu'autre chose. Malgré une cinématique d'introduction aux allures de film hollywoodien plutôt bien fichue et interactive, car il faut prendre les commandes pour semer la police, la trame perd vite de son intérêt. C'est sûr, il ne faut pas être expert en critique de cinéma pour s'apercevoir que tous les ingrédients sont réunis lors des cut-scenes pour ainsi les désigner de série Z : mauvaise interprétation des comédiens, mal filmé, et clichés à gogo du genre « tu l'as vue ma mini-jupe »! Bon d'accord on ne s'attend pas à visualiser le dernier film de Quentin Tarantino, mais quitte à faire appel à Maggie Q, autant offrir aux joueurs des séquences vidéo de bonne facture et dignes de l'actrice américaine. Ce nouvel épisode marque donc un retour aux sources, une méthode courante pour tenter de regagner la confiance de son public lorsqu'on l'a perdue. L'an passé, NFS ProStreet a fait les frais d'un changement un peu trop radical au goût des joueurs. C'est vrai qu'en y repensant, orienter un jeu 100% arcade vers la simulation était plutôt osé. « Il faut rendre à César ce qui appartient à César », il y a Forza Motorsport pour les simulations pures et dures. Bref, dans le jargon vidéoludique Need For Speed rime avec course-poursuite en ville ouverte, et non pas avec sport automobile sur circuit fermé. On peut dire que sur ce point, NFS Undercover respecte le cahier des charges imposé par les joueurs. Vous êtes lâché dans la ville virtuelle de Tri-City afin de remplir votre mission d'agent secret. La ville est assez étendue, et propose différents quartiers tels que Palm Harbor, le cœur de la ville, Port Crescent, son port industriel, ainsi que Gold Coast Mountain et Sunset Hills, les zones montagneuses de Tri-City. Rien de bien original dans l'ensemble. Pour se rendre d'une région à une autre il faut emprunter de longues autoroutes, ce qui permet de s'élancer facilement pour pouvoir atteindre des vitesses astronomiques à bord de ses bolides préférés. On atteint les 400km/h et plus au volant de la Porsche GT2 ou de la Bugatti Veyron par exemple. Pour revenir à Tri-City, on est amené à se demander si la ville n'a pas subi une catastrophe naturelle, ou a été victime plus que n'importe qui de la crise économique. Loin de Liberty City, on croise souvent les mêmes véhicules. De plus, pour une ville où la criminalité est soi-disant en hausse les voyous se font plutôt discrets. Rouler à vive allure, et ce sans embouteillages, nous amène donc à faire le tour de la ville en peu de temps, comptez une dizaine de minutes en roulant bien. Aussi, pas besoin de retourner la ville de fond en comble pour dénicher une course, il suffit d'appuyer sur la touche bas de la croix directionnelle à n'importe quel moment. Dommage, car ceci dévalorise le concept de ville ouverte. Mais après avoir posé ses valises à Tri-City, que fait-on de son temps libre?

La carrière solo vous tiendra en haleine pendant quelques heures à travers différentes épreuves. Bien sûr, vous participez à des courses traditionnelles : sprint, circuit avec ou sans chrono, duel sur autoroute, etc. Cependant, la vie d'agent secret n'est pas de tout repos, vous devrez donc effectuer divers jobs et missions spécifiques pour arriver à vos fins : livrer une voiture volée le plus rapidement possible, fuir les forces de l'ordre ou même des criminels, traquer des bandits, tout cela dans le but de se rapprocher des gangsters de la ville. A force de remporter des courses, et de remplir les objectifs demandés, vous gagnez des points de performance s'appliquant à vos bolides, ainsi que de l'argent pour les customiser. Comme la plupart de ses prédécesseurs, Undercover offre la possibilité de tuner ses caisses. Même si les accessoires et kits de tuning sont moins nombreux qu'auparavant, on peut toujours ajouter de nouveaux ailerons, changer de jantes et refaire une peinture intégrale à sa protégée par exemple. Ça c'est pour la partie esthétique. En ce qui concerne la partie mécanique, faites donc un tour au garage pour toucher au moteur, installer un kit NOS (jamais de série), changer de freins, de suspensions ou encore de pneus. Toujours d'actualité, l'Autosculp, qui permet de retravailler selon sa propre imagination l'aérodynamisme de la voiture. La liste de modèles présentés dans Undercover aurait pu être la liste choisie pour le film « 60 secondes chrono » tellement il y a du beau monde. On peut les classer dans trois catégories classiques. On citera par exemple les BMW M6, Audi R8, et même la Renault Mégane III pour les européennes. Le Japon est bien représenté : Nissan 370-Z, Mazda RX-8, Mitsubishi Lancer EVO 9. Enfin les robustes américaines sont également de la partie : Dodge Viper SRT10, Chevrolet Camaro Concept, et même la licorne de Memphis : Eléanor, la Shelby GT500. Ceci n'est qu'un échantillon d'une cinquantaine de modèles, comme dans le film d'ailleurs, car on pourra se mettre aussi au volant de Porsche, Mercedes et autres Lamborghini. Mais que serait Need For Speed sans ses bonnes vieilles courses-poursuites avec les flics, si chères à la série?

Assurément, c'est bien le point fort de cet épisode. Certes, les épreuves proposées en mode carrière sont assez variées, mais demeurent d'un certain ennui. La faute à une difficulté quasi inexistante et une faible population pour l'agglomération de Tri-City. Heureusement que les courses-poursuites viennent rehausser le niveau, que ce soit de la difficulté et même du plaisir de jeu. Lorsqu'on compare la difficulté avec celle des autres épreuves, c'est le jour et la nuit! Les flics ne vous lâcheront pas d'une semelle. Il faut alors user des décors urbains pour leur faire barrage, en faisant tomber un pont par exemple, ou en se cachant quelques instants dans une impasse le temps de remplir la jauge de cachette. Les courses-poursuites sont donc très jouissives, mais perdent de leur intensité à cause de la maniabilité. Un joystick d'Atari ST aurait suffi amplement pour ce NFS. Un seul mot d'ordre : accélérer. La pédale de frein ne sert pratiquement jamais, on relâche juste la pédale d'accélération afin de prendre des virages à 90°. De même, les poussées de protoxyde d'azote, plus familièrement Nitro, ainsi que le Supercontrôle restent limités. Cette dernière technique, sorte de bullet-time, permet de se faufiler à un endroit où il serait difficile de passer à vitesse réelle. Et que nous propose Tri-City en multijoueur? Ce mode de jeu a au moins le mérite de rallonger une durée de vie un peu courte en mode solo. Mis à part les courses de sprint et circuit habituelles, un mode Cops and Robbers est disponible pour la plus grande joie des aficionados de NFS. Traduisez mode Gendarmes et Voleurs, où les premiers doivent empêcher les seconds de ramener un paquet de fric vers une planque. Dans ce mode, deux équipes de quatre joueurs se mettent à tour de rôle dans la peau des flics et des gangsters. D'ailleurs, si je puis me permettre, les développeurs ont apparemment fini le jeu dans la peau des « voleurs »!

En effet, force est de constater que les mecs sont partis du studio de développement EA Black Box comme des voleurs. Évidemment je plaisante, mais le manque de finition concernant la réalisation technique du soft est criant! Tout le lexique des bugs graphiques du jeu-vidéo, ou presque, y passe : aliasing prononcé, chute de framerate, clipping à certains endroits. Attention, graphiquement l'ensemble est loin d'être médiocre et affiche même de belles modélisations, mais pour une telle licence ce n'est pas sérieux. D'un côté, cela explique peut-être pourquoi la ville est si peu fréquentée, car on imagine le nombre de ralentissements avec un trafic plus dense. Cerise sur le gâteau : le jeu freeze toutes les dix minutes! Au début, on se demande si ce n'est pas la console qui commence à déconner, mais après quelques échos par-ci par-là c'est apparemment récurrent pour ce titre. Un conseil, installez le jeu dans le disque dur de la Xbox 360 pour remédier au problème, à condition d'en posséder un bien sûr. Malgré tout, on peut toujours compter sur une bande son de qualité avec Electronic Arts. La tracklist est riche et variée, techno, hip-hop, rock, il y en a pour tous les goûts. Les bruitages ne sont pas en reste, crissement de pneus et vrombissement de moteurs hyper réalistes. Les doublages de la police via la radio offrent également un très bon rendu lors des courses-poursuites, on se croirait vraiment au cinéma.

Au bout du compte, c'est un Need For Speed en demi-teinte que nous livre là Electronic Arts. Les fans de la série apprécieront sûrement le contenu intéressant d'Undercover, à savoir un rassemblement de jolis coupés et berlines à tuner, et surtout un retour à l'essentiel : des courses-poursuites endiablées avec les flics de Tri-City. Malheureusement, cet épisode subit fortement les conséquences d'une réalisation bâclée et souffre de sérieux bugs graphiques. Un constat frustrant face à des graphismes bien loin d'être désagréables. En dépit de ses nombreux défauts, Need For Speed Undercover mérite bien la moyenne, rien que pour la joie du fun retrouvé au cœur des poursuites.

Nikkos - 18.11.2009


 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Traques palpitantes
Les super cops
L'ambiance sonore
De belles montures
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Lacunes techniques
Intrigue rebutante
Ville ennuyante
Pilotage approximatif
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Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 5.5/10