Test : Kane & Lynch - Dead Men
Xbox 360
 
 Editeur : Eidos
Développeur : IO Interactive
Site officiel : kaneandlynch.com
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 23.11.2007
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
  
 

Langue : français
Joueur(s) hors ligne : 1 à 2
Xbox Live : oui
Joueurs en ligne : 2 à 8
Age recommandé : dès 18 ans

 

 

Alors que l'Agent 47 s'apprête à faire ses débuts sur le grand écran, IO interactive a laissé de côté quelques temps sa célèbre série Hitman afin de se consacrer à une toute nouvelle franchise, Kane & Lynch. Un titre prometteur sur le papier puisque les développeurs se sont directement inspirés des oeuvres cinématographiques du talentueux réalisateur, Michael Mann, tels que Heat ou encore Collatéral. Si ces films sont appréciés par la critique et le public, qu'en est-il de ce jeu ?

Kane & Lynch : Dead Men met donc en scène deux personnages qui doivent cohabiter malgré eux dans une épopée dangereuse et violente. Kane, de son vrai nom Adam Markus, n'arrive plus à faire face lorsque son fils de deux ans meurt et décide donc de quitter sa femme et sa fille afin de rejoindre les 7, un groupe de mercenaires d'élite. C'est lors d'une mission au Venezuela qui tourne mal et qui coûte la vie au reste de l'équipe (c'est ce qu'il pense), que Kane s'enfuit avec des diamants. Malheureusement les autorités le capturent et le condamnent à la peine capitale. Il se retrouve alors dans un fourgon blindé qui le conduit au couloir de la mort. A ses côtés, Lynch, de son vrai nom James Seth Lynch. Condamné également à mort pour le meurtre de sa femme, ce psychopathe souffre de schizophrénie et suit un traitement afin de contrôler son caractère imprévisible. Le jeu débute lorsqu'un groupe surarmé attaque le fourgon afin de libérer les deux protagonistes. On apprend rapidement que les 7 sont à l'origine de cette opération et veulent récupérer leur dû. Le marché est simple. Kane a trois semaines pour ramener la valise de diamants ou sa fille et sa femme seront exécutées. Pour s'assurer qu'il respecte le marché, le groupe confie à Lynch la tâche de le surveiller en contrepartie d'une place dans l'association. Ce binôme improbable va donc devoir s'entraider afin d'atteindre chacun son but. Voilà pour le scénario de ce titre qui, sans être d'une originalité à toute épreuve, tient plutôt bien la route et nous propose de vivre quelques moments forts comme le braquage d'une banque, ou encore l'assaut d'une prison. On regrette toutefois qu'il n'y ait pas de phases de transitions sous forme de cinématiques entre chaque niveau afin d'étayer encore plus ce background. Pour ce qui est de l'ambiance, elle est évidemment très adulte avec une version française, certes un poil caricaturale, de bonne facture. On reconnaît d'ailleurs le doubleur d'Al Pacino qui prête cette fois sa voix à Lynch. Pour ce qui est de la bande son, on peut une fois de plus apprécier le travail de Jesper Kid qui a déjà signé celle des Hitman et plus récemment d'Assassin's Creed.

Kane & Lynch : Dead men nous place dans la peau de Kane et on constate rapidement que ce titre est un jeu de tir à la troisième personne tout ce qu'il a de plus classique et qui plus est très linéaire. Alors que l'on pensait devoir gérer à la fois l'opposition et les réactions de notre camarade psychopathe, les rares fois où Lynch pète les plombs sont scriptées et n'influencent pas du tout notre façon de jouer. Le but est donc bien souvent de nettoyer une zone en tirant sur tout ce qui bouge grâce à un arsenal qui s'étoffe au fil de l'aventure. Si on débute avec un simple pistolet, on a l'occasion par la suite de jouer avec des calibres plus gros comme un fusil d'assaut ou encore un lance-roquette. Par contre la précision est plus que relative car même en visant correctement, il arrive fréquemment que nos tirs viennent s'écraser à quelques centimètres de notre cible. Un système de couverture similaire à celui que l'on trouve dans Ghost Recon Advanced Warfighter est également présent. Il est par contre très approximatif puisqu'il faut se placer exactement dans l'angle d'un élément du décor pour que notre avatar daigne se planquer. Depuis cette position, on peut tirer à l'aveugle ou alors se découvrir afin de mieux ajuster ses ennemis. Classique. En ce qui concerne la prise en main, elle est intuitive, immédiate et reprend les principes de base du genre. On peut aussi gérer nos frères d'armes en leur ordonnant de couvrir une zone, de tirer sur untel ou encore de nous suivre grâce aux boutons X, Y et B. Un système simple qui fonctionne sans accroc mais qui est, il faut bien l'avouer, pas réellement utile. En effet, nos compagnons sont bien affûtés, résistants et accomplissent en règle générale très bien leur travail sans que l'on doive les prendre par la main. Ce qui n'est pas vraiment le cas de nos opposants, qui en plus d'être fréquemment suicidaires en se précipitant sur nous, laissent toujours une partie de leur corps dépasser lorsqu'ils "pensent" être à couvert. A noter que si on se trouve à terre, nos alliés peuvent nous ramener à la vie en nous injectant de l'adrénaline. Une piqûre que l'on peut ou plutôt que l'on doit également administrer à nos camarades d'infortune tombés au combat afin d'éviter l'écran game over. Le nombre d'injections est toutefois limité sous peine d'overdose.

En plus de proposer une gameplay finalement assez banal, Kane & Lynch : Dead Men est aussi très court. L'aventure se boucle en moins de six heures en mode normal et, mis à part le dernier niveau, offre peu de challenge. On peut aussi regretter que la campagne solo ne permette pas d'incarner Lynch afin de vivre ce jeu d'un point de vue différent en y intégrant l'aspect instable du personnage par exemple. On peut toujours se rabattre sur le coop pour pouvoir jouer avec ce dernier mais l'expérience, à part un ou deux chapitres, est similaire à celle de Kane. De plus il faut obligatoirement avoir un ami à proximité puisque ce mode est jouable uniquement sur la même console. Des affrontements en ligne sont toutefois disponibles et se résument à un seul mode de jeu, Fragile Alliance. Il consiste à braquer quatre lieux différents (banques, restaurant, bijouterie, transaction de drogues dans un parc) en compagnie de huit autres joueurs au maximum afin de récolter le plus de biens possible et ensuite rejoindre une camionnette pour l'extraction avant la fin du temps imparti. L'argent obtenu peut alors être utilisé entre chaque round pour acheter des armes. La particularité de ce mode est que si on succombe aux tirs des policiers et gardes, on rejoint automatiquement le camp des flics. Pour pimenter le tout, on peut également jouer au traître en tuant nos collègues cambrioleurs et ainsi empocher la totalité du butin. Le but est évidemment de choisir le bon moment pour les trahir. Un concept qui peut s'avérer intéressant et fun entre amis mais manque véritablement de pêche pour devenir un incontournable du Live.

Visuellement, on est en droit de se demander si le moteur graphique maison de IO Interactive ne commence pas à devenir un peu vieillot. Si la modélisation des visages des personnages principaux est largement à la hauteur, ce n'est pas vraiment le cas des environnements qui affichent des textures bien ternes et très peu détaillées. Malgré quelques éléments du décor destructibles et une profondeur de champ correct, l'ensemble se rapproche plus d'un jeu de la génération précédente que d'un jeu Xbox 360 et fait pâle figure face à la concurrence. Plusieurs bugs de collisions ont également été constatés qui de ce fait empêchaient toute progression et obligeaient même à recommencer le chapitre. On peut toutefois apprécier la gestion de la foule dans le niveau du club de nuit de Tokyo que l'on avait déjà pu voir dans Hitman Blood Money qui malgré un clonage exagéré des personnages non-joueurs impressionne toujours autant.

Kane & Lynch : Dead Men est au final un jeu de tir à la troisième personne sympathique mais bien trop banal, facile et court pour sortir du lot. De plus il déçoit techniquement, la faute à des graphismes en retard d'une génération, un IA à la rue et des bugs en tout genre. S'inspirer des films de Michael Mann est une chose mais encore faut-il proposer un gameplay à la hauteur pour véritablement s'imposer sur ce marché, surtout à cette époque de l'année.


Strongbow -
09.12.2007




 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Ambiance
Doublage
Scénario

_________________________

Banal
Trop court
Techniquement faible
Trop facile
_________________________

 
 
Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 5.5/10