Après
deux premiers épisodes sortis sous la précédente génération
de consoles, Def Jam arrive enfin sur consoles de nouvelle génération.
Sorti en 2003 pour la première fois, ce jeu de baston avait réussi
à renouveler le genre en mélangeant catch et rap US. Aujourd'hui
c'est l'équipe d'EA Chicago qui se charge de reprendre le flambeau, car
édités à l'époque par AKI Corporation, Def Jam Vendetta
et Def Jam Fight for NY
avaient connu un franc succès. C'est donc sous le nom de Def Jam : Icon,
que ce nouvel opus va tenter de faire aussi bien, si ce n'est mieux, que ses aînés.
Une fois le jeu lancé, le menu
de départ apparaît rapidement à l'écran, et c'est le
moment de faire connaissance avec les différents modes de jeu proposés.
Cinq modes de jeu sont présents dans ce nouveau Def Jam, avec bien entendu
le classique mode "Combattre", qui permet d'entrer rapidement dans le
vif du sujet, mais aussi les modes "Monter un Label", "F.A.C.E",
"Xbox Live", et enfin le mode "Mixtape" disponible uniquement
sur Xbox 360. Dans tous ces modes, excepté "Monter un Label",
vous aurez un second choix à faire entre Solo ou Face à Face. Pour
cela, choisissez votre rappeur préféré parmi une vingtaine
de combattants, choisissez également la chanson sur laquelle vous allez
combattre, 26 pistes au total, et enfin l'arène de jeu. Le mode "F.A.C.E",
abréviation de Figure Analyse Catalogue Entrée", offre la possibilité
de créer son propre rappeur de A à Z. Ainsi, chacun se laissera
guider par sa propre imagination, afin de réaliser fidèlement le
personnage voulu, puisqu'une multitude de critères sont modulables à
souhait. La taille, la corpulence, le teint de peau, le visage (yeux, sourcils,
lèvres, etc.) mais aussi le nom et/ou prénom, le style de combat
(combat de rue ou street-kwondo, six styles de combats au total déblocables
au fur et à mesure de la campagne solo), et enfin son morceau de musique
attitré. Par contre, il est impossible de créer une demoiselle dans
Def Jam, un jeu purement dédié à la testostérone!
Avant de passer au mode principal du jeu, voyons la particularité du mode
"Mixtape". Ce dernier permet d'inclure ses titres personnalisés
dans la partie. Avant le combat, appuyez sur la touche Xbox Guide, et faites le
tour de votre répertoire musical sur le disque dur de la console, ou du
PC si celui-ci est relié à la console, afin de dénicher vos
chansons favorites.
Tout l'intérêt
de la licence réside dans l'aventure principale du jeu : le mode "Monter
un Label". Après avoir créé votre propre "suspect"
(c'est comme cela qu'est appelé votre perso dans le jeu), vous voilà
plongé dans le business du rap en tant que jeune producteur. La cinématique
d'introduction met en scène votre suspect, accompagné d'un certain
Carver, qui n'est autre que le boss du Label pour lequel vous allez travailler.
Votre patron aura juste le temps de signer quelques autographes à deux
jeunes garçons passant par là, avant de se faire tirer dessus. La
scène suivante nous amène dans un bar deux ans auparavant, après
une échauffourée, Carver vous remarque et vous propose un job dans
sa petite entreprise. Vous voilà donc parti pour vous faire un nom dans
le monde du Hip-Hop made in USA. Maintenant, il est temps de faire connaissance
avec votre toute nouvelle demeure, alias "le dortoir", c'est vrai que
l'endroit n'est pas très attrayant à première vue, mais ne
vous en faites pas, car si les affaires tournent bien, vous finirez par déménager
dans un appartement beaucoup plus luxueux! Malgré tout, vous vous sentirez
à l'aise dans ce repaire nauséabond, en effet vous disposez d'une
garde-robe, qui se garnira au fil de l'aventure (d'ailleurs votre patron fera
une offrande de 1000$ afin de vous rhabiller au plus vite), mais également
d'un ordinateur. Ce dernier est votre outil de travail par excellence, il vous
permet de consulter vos mails, votre compte en banque, les infos, et chose très
importante, de suivre le bon déroulement des affaires. Ainsi un top cinq
des meilleurs singles du moment est actualisé entre chaque combat pour
voir si vos protégés font fureur, ou pas, dans les charts. La gestion
d'argent prime dans ce nouveau Def Jam, il faudra bien vous occuper des gangsta-rappeurs
avec lesquels vous aurez signé, comme du marketing de leurs prochains tubes,
de leurs besoins multiples (loisirs, tournées, dérapages publics,
etc.). Mais tâchez également de veiller aux bons soins de madame,
rencontrée pratiquement au tout début du jeu, celle-ci n'hésitera
pas à vous demandez régulièrement un peu d'argent pour une
soirée entre filles, ou encore pour une bague.
Voilà
donc pour la partie scénario du soft, mais Def Jam est avant tout un jeu
de baston ultra violent. En effet, pour gravir les échelons et décrocher
un disque de platine, c'est avec les poings que ça se passe, alors penchons-nous
sur la partie technique du jeu. Graphiquement, c'est du tout bon, EA sait y faire,
les rappeurs sont magnifiquement modélisés et donc bien reconnaissables,
notamment Sean Paul, par son look de rasta man, mais aussi par son timbre de voix
doté d'un accent jamaïcain très particulier. Les arènes
de combats sont elles aussi plutôt réussies et variées (appartement,
club, station-service, etc.), de plus le décor bouge en fonction des beats
de la musique en cours. C'est surtout à ce niveau que le gameplay a vraiment
changé dans Def Jam Icon. En effet pour anéantir votre adversaire
il faudra dorénavant effectuer des attaques environnementales. Pour les
réaliser, il faut jouer avec les platines du DJ, en pressant la gâchette
gauche associée aux sticks analogiques, vous pourrez scratcher ou changer
de morceau. Ceci infligera à votre adversaire de lourds dégâts,
étant donné qu'il pourra exploser sur une pompe à essence,
se prendre un rotor d'hélicoptère en pleine figure, brûler
après un feu de cheminée, voler contre une porte blindée
de coffre-fort, bref, de quoi partir aux urgences très vite! La musique
est donc très importante dans ce troisième volet, sans aucune surprise
c'est du rap US de qualité et non censuré, ce qui aurait été
dommage avec des noms de la scène Hip-Hop tels que Sean Paul, Fat Joe,
Lil Jon, Redman, et bien d'autres. Le rendu des voix des protagonistes est de
bonne facture, même si les provocations verbales sortent du politiquement
correct, comme le signale le PEGI +18 au dos de la jaquette. Beaucoup pourront
regretter la mollesse de certains combos, cette lenteur se fait plus ou moins
ressentir selon le style de combat choisi, comme le combat de rue par exemple,
mais ceci donne plus de réalisme aux affrontements et c'est assez fluide
dans l'ensemble. La maniabilité est, quant à elle, plutôt
accessible, bien sûr il faudra un peu d'entraînement, mais une fois
les techniques de combats acquises, particulièrement les projections, on
s'en donne à cur joie de démolir notre rival. La durée
de vie de ce nouveau Def Jam est correcte, néanmoins un scénario
plus riche aurait permis une aventure solo plus conséquente, car les combats
s'enchaînent assez vite, et la fin ne se fait pas trop attendre. Il existe
bien d'autres modes de jeu au menu, mais sans grand intérêt, que
ce soit offline ou online.

Incontestablement,
les fans de rap américain et de baston de rue seront aux anges dans Def
Jam : Icon, mais la série a souffert du changement d'équipe de développeurs,
et a perdu en profondeur. Surtout au point de vue de l'intensité des duels,
beaucoup de joueurs resteront frustrés face à la nonchalance des
combats, devenant à la longue lassants. De plus, les rappeurs, les arènes
de combat, ainsi que le panel de coups disponibles, ont été revu
à la baisse par rapport aux anciennes versions. Dommage, car l'idée
d'interagir avec la musique du jeu dans le but de réaliser des combos dévastateurs,
était plutôt bonne au départ. Ce remaniement de gameplay méritait
un meilleur sort, puisque le titre d'Electronic Arts présente des qualités
non négligeables, une bande son de haute qualité et des graphismes
explosifs principalement. Sur un téléviseur classique, il faudra
parfois jouer avec la télécommande, de manière à régler
une luminosité assez prononcée lorsque les combats s'enveniment.
Par contre, les heureux possesseurs d'écran HD profiteront pleinement d'une
expérience de jeu optimale, comme à l'accoutumée des jeux
EA. A noter également, l'IA du soft qui est vraiment bonne, il faudra souvent
s'armer de patience, en mode difficile, évidemment, mais même en
mode normal.
En affichant trop de points
négatifs par rapport au passé, ce troisième épisode
ne fait malheureusement, au final, pas honneur à ses prédécesseurs.
Def Jam : Icon se classe donc au rang de jeu moyen, qui s'avère être
un jeu intéressant pour les fans du genre. Espérons simplement qu'un
quatrième épisode puisse voir le jour, toujours en y incluant ce
système de gameplay original, mais dans une version plus aboutie.
Nikkos
- 15.04.2007