| Test
: Condemned - Criminal Origins |
Xbox
360 | |
| | Editeur
: Sega Développeur
: Monolith
Site officiel : condemnedgame
Vidéos : rubrique
vidéos Date de sortie : 2.12.2005 Commandez sur : Amazon.fr | | |
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Langue : Anglais sous-titré français Joueur(s)
hors ligne : 1 Xbox Live : non Joueurs en ligne : - Age recommandé
: 18+ | |
Premier
jeu estampillé Sega de l'ère nouvelle, Condemned a pour tâche
de donner un brin de folie, au sens strict du terme au lancement de la Xbox 360.
Combinant deux genres à succès, celui des survival horror et des
Doom-like, Condemned - Criminal Origins de son vrai nom vous transportera dans
un monde lugubre où il fait bon survivre. Un monde dans lequel Condemned
rime avec " à l'aideeeeeeeeeee " !
Réputé
pour son efficacité à arrêter les tueurs en série,
Ethan Thomas commence à faire des liens entre la recrudescence des crimes
et la pauvreté environnante. Alors que la traque bat son plein, il se retrouve
lui-même accusé d'un double meurtre qu'il n'a pas commis. Si près
du but, Ethan n'entend pas abandonner son enquête, même s'il se trouve
maintenant dans le collimateur du FBI, son employeur. Traqueur et traqué
à la fois, vous êtes Ethan. C'est dans cette situation hautement
délicate, que vous allez devoir déambuler dans un environnement
cauchemardesque.
La chance vous poursuit
dirait-on car comme par magie, chacune des rencontres que vous ferez se soldera
par un combat. Un simple alcoolique endormi sous son carton n'hésitera
pas à se lancer sur vous avec sa plus belle planche cloutée afin
de vous trouer. Comme si vous attiriez les détraqués
Peu importe,
on fait le ménage sans se poser de question. Et pour se faire, il va falloir
donner de sa personne. Bien que se jouant à la première personne,
à la manière des FPS, on s'approche plus ici d'un carnage de proximité.
En effet, dans la grande majorité des cas, les combats se font au corps
à corps et il sera question de fracasser vos adversaires avec les moyens
du bord : parmi eux nous avons les canalisations, les barres à mine, les
pelles, les haches ou encore les masses. Chacun de ces ustensiles au fort pouvoir
destructeur dispose de caractéristiques qui lui sont propres. Il s'agit
de l'allonge, de la puissance, de la vitesse de parade et celle d'attaque. Une
hache fera par exemple bien plus de dégâts qu'un simple tuyau, en
revanche, le geste sera plus lent compte tenu du poids de l'objet. Au joueur de
choisir sa tactique.
Les combats dans Condemned ne se limitent pas uniquement
à la castagne, ils intègrent aussi la notion de protection, que
vos adversaires n'hésiteront pas à utiliser d'ailleurs. Ainsi, il
faut rapidement assimiler les propriétés de poids ou de vitesse
des armes afin de s'en servir comme moyen de protection.
En parallèle
à ces armes de corps à corps, on trouvera également parfois
des armes à feu comme une mitraillette, un revolver ou un fusil de chasse.
Par la force des choses, elles sont plus puissantes, surtout à bout portant,
que les armes de corps à corps, néanmoins, on n'éprouve pas
le même plaisir à tuer de cette manière. On préférera
la plupart du temps voir l'ennemi se tordre de douleur sous la rage de nos coups.
Les armes à feu servent vraiment lorsque notre jauge de vie est au plus
mal et que l'on veut jouer la sécurité. Encore faut-il avoir l'opportunité
d'avoir ce type d'arme au moment voulu
A ce titre, Ethan a la possibilité
de porter une seule arme à la fois. Il n'y a pas d'inventaire à
gérer, de munitions à ramasser. On ne peut pas faire plus simple.
On regrette parfois ce choix car il arrive que l'on ait à faire marche
arrière afin de récupérer la masse que l'on a décidé
d'abandonner quelques mètres en arrière au profit d'une arme plus
légère. La masse faisant partie de ces armes à double fonction
comme la hache ou la barre à mine : ouverture de (certaines) portes et
arme en elle-même. Pour faciliter les combats, on dispose d'un taser qui
permet d'étourdir un court instant les affreux. Il faut toutefois l'utiliser
à bon escient puisqu'il faut patienter un laps de temps après chaque
décharge électrique pour que la batterie se recharge.
A propos
des combats, il faut signaler que l'intelligence des ennemis est tout à
fait correcte. Dans Condemned, c'est chacun pour sa peau, et ils en font de même.
Si lors d'un affrontement en nombre, certains loupent leur cible (vous) et que
le coup atteint un autre ennemi, ce dernier n'hésitera pas à se
retourner et à battre à mort l'outrecuidant. Sympa ! Il faut savoir
user de cette technique lorsque le déroulement de la joute nous échappe.
Pour conclure sur ce sujet, il est à noter que certains combats se soldent
par une sorte de fatalité que l'on active par le biais de la croix multidirectionnelle
qui propose quatre choix : enfoncer, casser, claquer, frapper. On vous laisse
imaginer ce que cela donne
La principale
originalité de Condemned vient du fait que l'on doit régulièrement
collecter des indices relatifs à notre enquête. Lorsqu'une zone contient
des indices, l'icône de médecine légale apparaît à
l'écran et il devient alors possible de dégainer l'outil adéquat
à la découverte ou au prélèvement. Entre la lampe
à UV qui révèle des traces de sang, le spectromètre
qui détecte les gaz émis par les chairs en décomposition
ou plus simplement l'appareil photo, on a de quoi jouer au parfait détective.
Il est toutefois regrettable que le travail soit pré-mâché
dans le sens où l'on ne peut pas choisir les outils que l'on souhaite utiliser,
ils sont toujours imposés par le jeu, mais également du fait que
les lieux à inspecter sont limités dans l'espace. Quoiqu'il en soit
ces phases d'inspections sont intéressantes.
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Condemned est un titre à ne pas
mettre entre toutes les mains. D'une part car il est interdit aux moins de 18
ans, mais aussi parce qu'il risquerait fort de provoquer des cardiopathies en
cascade. La faute à l'ambiance oppressante et aux scènes inoubliables
que l'on y voit. Ce serait un sacrilège de vous les dévoiler, mais
sachez qu'elles peuvent provoquer le même effet qu'un certain doberman,
dans un certain Resident Evil pour les connaisseurs.
Tout cela est servit
par une qualité graphique relativement bonne, qui n'atteint pas l'impact
de Kameo ou Project
Gotham Racing 3, mais qui a le mérite de mettre d'emblée
dans l'ambiance.
Ainsi, les lieux visités (bibliothèque, métro,
centre commercial, collège, etc.), tous désaffectés, provoquent
une sensation de malaise qui s'estompe un peu à l'aide de la lampe torche
dont on se sert sans arrêt et de quelques sources lumineuses bien senties.
Si on ne prête pas trop attention aux détails, le titre semblera
grandiose graphiquement, mais il faut avouer que la qualité de certaines
textures est discutable, d'autant plus que nous sommes désormais sur une
génération nouvelle. Par exemple, dans le centre commercial, on
piétine souvent des tas d'ordures. De loin, ils semblent jolis (si tant
est qu'une ordure puisse être belle) mais une fois les pieds dessus et en
regardant vers le sol, on constate quelques textures grossièrement réalisées.
Cela étant dit, il faut quand même modérer. Condemned est
globalement très beau, certains endroits sont même sublimes comme
par exemple une maisonnette en bois que vous découvrirez durant votre enquête
ou les égouts agrémentés de brume percée par des rayons
de lumière douteux. Les textures principales sont toutes rendues de fort
belle manière, citons en vrac les murs des caves qui suintent l'humidité,
les sols émiettés au-delà desquels ont voit l'étage
inférieur ou encore la modélisation des ennemis aux visages décharnés.
Au niveau des défauts, mais cette
fois-ci d'ordre purement technique : Nous n'avons pas le droit dans Condemned
aux ombres portées. La lampe torche éclaire correctement, mais les
obstacles qui s'opposent à elle ne sont pas pris en compte. C'est à
dire que si vous faites face à une étagère ou à une
rampe d'escalier, la structure de celles-ci ne sera pas prise en compte dans la
projection de la lumière et on observera sur le mur un beau halo tout net.
Dommage quand on sait à quel point Konami avait excellé dans ce
domaine avec Silent Hill
2 en 2001
il y a quatre ans. D'ordre technique toujours, la réaction
de nombreux objets est étrange en comparaison à ce qu'on leur fait
subir. Avec un gros coup de bâton, un carton ne va pas bouger d'un iota
alors qu'en marchant simplement vers lui, il ira valdinguer là-bas sous
l'escalier. Les exemples de ce type sont nombreux et on citera pour finir les
seaux qui tombent au ralentit d'un établi ou les éléments
indestructibles sans raisons (télés, planches, distributeurs de
boissons, etc.)
A noter qu'un bug énorme est survenu lors de ce test.
Alors que les portes de l'ascenseur venaient de s'ouvrir, un ennemi se situait
à l'intérieur. Jusque là, rien d'anormal. Mais le souci se
manifeste lorsque l'on tente de le frapper. Il est invincible et ne sort pas de
sa cage. On a beau s'acharner dessus avec toute la volonté du monde, il
ne bronche pas l'ombre d'une fois, en revanche, il peut nous heurter sans problème.
Pour emprunter l'ascenseur, une seule solution s'impose, faire le voyage "
à deux ". Et là, ô! Miracle, l'ascenseur monte, tandis
que le monsieur reste collé à sa place. Il traverse le sol de la
cage en résumé. Elle est chouette la nouvelle génération
!
Vous aurez donc compris que niveau technique, Condemned aurait dû
faire l'objet d'un fignolage plus intense avant sa sortie.
La
partie audio quant à elle fait partie des points forts de Condemned. Avec
un équipement digne de ce nom, le son combiné aux images donne les
chocottes. On peut entendre les bruits de pas accompagnés du souffle haletant
des ennemis dans votre dos. Grâce à cette fabuleuse invention qu'est
le 5.1, on peut lier instinctivement l'ouïe et le toucher dans certaines
situations. Si vous entendez tomber une bouteille sur votre gauche, soyez assurés
que le geste va suivre et que rapidement, vous allez vous prendre un coup. Mention
spéciale au niveau dans la maison où l'on entend le plancher à
l'étage qui grince sous les pas d'une certaine personne
Terrifiant
!
Seul bémol à ce tableau édifiant, Condemned n'est pas
doublé en français. Nous écopons donc d'une version anglaise
simplement sous-titrée. Ce qui ne gâche pas vraiment le travail puisque
le doublage anglais est de qualité.
Durée
de vie : voici trois mots qui inquiètent un grand nombre de joueurs avant
l'achat d'un titre. Celle de Condemned est dans la bonne moyenne pour ce type
de jeu, une petite dizaine d'heure en mode facile. Elle peut facilement atteindre
les 15 heures si l'on s'amuse à découvrir tous les éléments
bonus du jeu (consoles Xbox 360, oiseaux morts et pièces métalliques)
pour augmenter les "succès Xbox" et votre ego. On pourrait regretter
l'absence d'un mode multijoueur en arène ou en coopération mais
il faut avouer que l'ambiance du titre ne s'y prête pas du tout. Il faut
savoir aussi que l'aventure va crescendo pour se conclure en apothéose.
Condemned
- Criminal Origins prend le parti de mélanger les genres et il y parvient
de belle manière. On pourrait critiquer le nouveau bébé de
Monolith sur de nombreux aspects sans doute développés à
la hâte, mais rien n'y fait, on accroche définitivement à
cette histoire de meurtriers en série. Ce n'est pas avec le sourire aux
lèvres mais avec la peur au ventre qu'on avance, et ça c'est le
minimum qu'on demandait à Condemned.
Inspecteur Gadget - 18.12.2005