Après avoir vu le jour en 1998 sur PSone,
la licence Colin McRae débarque aujourd'hui
sur console nouvelle génération.
Codemasters, éditeur et développeur
du jeu, est le premier à s'adonner à
la simulation de rallye automobile sur Xbox
360. Ce nouvel opus, baptisé Colin McRae
: Dirt, vient rafraîchir un répertoire
de simulations de courses déjà
riche en titres (Forza Motorsport 2, PGR 3)
mais trop propre au goût des développeurs.
Ce Colin McRae souhaite changer la donne, et
salir la console bien blanche de Microsoft.
Salir, car Dirt, traduit en français
par saleté, permet aux joueurs de pratiquer
du hors piste via des routes sablonneuses et
boueuses. Votre co-pilote vous attend donc pour
le traditionnel rallye façon WRC, mais
aussi pour le rallye Raid et le rallye Cross
entre autres.
Après avoir inséré
le disque, et passé la cinématique d'introduction, une voix off
de qualité se présente à vous. Ce dernier vous propose alors
de créer votre profil, une fois ce profil créé la voix off
vous expose les différents modes de jeu disponibles au menu principal.
En solo, trois modes de jeu s'offrent à vous, les modes Carrière,
Championnat et Rallye mondial. Le mode Carrière se présente sous
forme de pyramide, s'élevant sur onze niveaux avec une soixantaine d'épreuves
à réaliser. C'est le cur du jeu puisque vous devez obligatoirement
effectuer une Carrière afin de débloquer de nouveaux bolides et
circuits. Au début de l'aventure, votre garage se compose de quatre véhicules,
sur 46 au total. Ces quatre véhicules sont : la Chevrolet Silverado Chevy,
la Fiat Grande Punto Super 2000, la Renault Clio Super 1600 et la Mitsubishi L200
Triton. Elles sont variées, ce qui permet de participer à plusieurs
types de courses différents d'entrée de jeu. Les véhicules
sont divisés en treize catégories : les voitures de rallye à
quatre roues motrices, à traction, à propulsion ou classiques, les
CORR Super Buggy ou Pro 4, les buggys de classe 1, les trucks Hill Climb Big Rig
ou Unlimited, les Rally Raid T1 et T4, et enfin les Rallycross Modified ou Supercars.
Codemasters a fourni du bon travail dans la diversité des bolides, sans
pour autant laisser de côté les plus connus. En effet, les amateurs
de rallyes purs et durs retrouveront les inconditionnels véhicules, tels
que les Subaru Impreza, Mitsubishi Evo IX, Lancia Stratos, Citroën C4, et
autres Toyota Celica. Pour acheter l'un de ces modèles, il faut de l'argent,
et l'argent ça se mérite. Vous savez donc ce qu'il vous reste à
faire pour gagner des euros, mais aussi des points pour le classement, concourir
à la multitude de courses du mode Carrière. Les trois chanceux à
monter sur le podium gagneront une certaine somme d'argent selon le degré
de difficulté préalablement choisi. Il existe cinq niveaux de difficultés
qui sont du plus facile au plus difficile : Débutant, Club, Amateur, Pro-am
et Pro. Le degré de difficulté intervient sur les niveaux des adversaires
et des dégâts mécaniques engendrés, et si oui ou non
les dégâts extrêmes sont activés. Avant chaque épreuve,
un parc d'assistance est mis à votre disposition. Celui-ci offre les possibilités
d'effectuer des essais, configurer son véhicule (roues, ressorts, freins,
amortisseurs, transmission, etc.), réparer et nettoyer son bolide, mais
donne également des informations sur l'étape et les participants.
Le mode Carrière offre une certaine liberté, car il vous donne le
choix de l'épreuve, passez donc à la suite si les courses de camions
ou buggys ne vous conviennent pas.
Passons maintenant au mode de
jeu Championnat. Ce mode est sub-divisé en quatre catégories : National,
Européen, International et Mondial. Choisissez tout d'abord une destination,
entre le Royaume-Uni, l'Italie, l'Allemagne, le Japon, l'Australie et l'Espagne.
Les Etats-Unis et la France n'étant pas praticables en Championnat. Six
étapes au total donc, ce qui nous mène à regretter la Finlande
et la Suède pour ses intempéries, fini les routes enneigées
et verglacées. Le Championnat se déroule de la même façon
que dans les précédents volets de Colin McRae, c'est-à-dire
que les spéciales s'enchaînent deux par deux. Le dernier mode
jouable en solo est le Rallye mondial. Ce mode est destiné aux joueurs
voulant effectuer des parties rapides, seuls ou contre des adversaires contrôlés
par l'I.A. C'est aussi le mode de jeu qui propose de s'entraîner sur de
nouveaux circuits fraîchement débloqués, via une course simple
ou un contre-la-montre. Que vous optiez pour les modes Carrière, Championnat
ou Rallye mondial, le soft affiche six genres d'épreuves. Le rallye Off-Road
ou C.O.R.R. (Championship Off-Road Racing) : l'une des nouvelles disciplines de
cet opus où vous pilotez un buggy ou un pick-up. Le rallye Raid : ces courses
se déroulent sur pistes sablonneuses à la manière d'un Paris-Dakkar
au volant de camions ou de 4x4. Les Super Spéciales : ici vous affrontez
sans votre co-pilote un concurrent sur un circuit tracé en huit à
bord des traditionnelles voitures de rallye. Le rallye classique : vous affrontez
vos adversaires indirectement et devez réaliser le meilleur chrono, les
voitures utilisées sont les mêmes que pour les spéciales.
Le rallye Cross : ces courses se disputent sur des parcours mêlant asphalte
et terre. Enfin, les courses de côte : inspirées notamment du circuit
de Pikes Peak, où vous devez gravir d'énormes montées au
volant de bolides surpuissants. |
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Vous l'aurez compris, la quantité
d'épreuves en solo est impressionnante, ce qui n'est pas le cas du mode
multijoueur. En effet, le multijoueur ne propose aucune partie en écran
partagé. Les sessions sur le Xbox Live proposent à 100 joueurs de
s'affronter en contre-la-montre, mais chacun de son côté. Les développeurs
ont eu l'idée d'inclure des petits curseurs indiquant la position des autres
concurrents en temps réel pendant la course, mais cela ne suffit pas. Le
manque d'affrontement physique se fait alors cruellement ressentir. De plus, vous
n'avez le choix qu'entre le rallye classique et les courses de côte. Dommage,
car affronter ses amis au volant de buggys, trucks et autres 4x4 aurait certainement
rajouté du piment au soft.
Tout
comme pour ses aînés, le gameplay de Dirt est très orienté
arcade, et c'est le moins que l'on puisse dire. Les puristes de simulations accrues,
qui aiment passer des heures d'entraînement dans le but d'affiner leur pilotage,
seront bien évidemment déçus. En contrepartie, ce sont les
novices qui se régaleront, car il suffit simplement de braquer et contre-braquer
au bon moment en jouant de la pédale de frein. Le freinage est d'une efficacité
rare, que ce soit sur sol mouillé ou sec les réactions de la voiture
sont identiques. Il est regrettable que la météo ne joue pas un
rôle plus important durant les courses. Aussi, comme évoqué
en début de test, il est possible de configurer son véhicule via
le parc d'assistance, mais au final les réglages ne s'avèrent pas
nécessaires à la montée sur le podium. Les dégâts
sont eux, très bien rendus, et affectent neuf points de contact : moteur,
boîte de vitesses, arbre de transmission, échappement, carrosserie,
système de refroidissement, suspensions, roues et turbo. Le comportement
du véhicule sera donc altéré par de nombreux chocs causés
par les aléas d'un parcours en ville ou en pleine nature. En rallye, le
circuit n'étant pas fermé, il n'est pas rare de trouver sur le bord
de la route un panneau de signalisation routière, un rocher ou un arbuste.
Des petits voyants clignotent en bas de l'écran, en vue de signaler au
pilote quels éléments de la voiture ont subis le plus de dommages.
Parfois vous serez même contraint d'abandonner une étape après
un accident grave, sauf en difficulté débutant, les dégâts
extrêmes n'étant pas activés. Les dégâts sont
très visibles (ailes déchirées, pare-chocs envolés,
direction pliée), et la saleté accumulée sur la voiture au
fil des tours leur donne encore plus de réalisme. Les dégâts
moins visibles, comme le turbo cassé par exemple, peuvent être plus
ennuyeux, car vous continuez la course avec une certaine frustration. Les vitres
se brisent et se salissent également, pour en profiter il faut opter pour
l'une des deux vues internes. Vous aurez le choix parmi quatre autres caméras
: une sur le pare-chocs avant, une sur le capot et deux en mode poursuite.
A la différence des Need
For Speed et autres Import
Tuner Challenge, le néon n'est pas ici placé sous la
caisse, mais bel et bien dans le moteur. En effet, les développeurs ont
mis au point un tout nouveau moteur graphique nommé Neon. Ce moteur fait
tout simplement de Colin McRae : Dirt l'un des plus beaux jeux de courses automobiles
toutes consoles confondues. Le soft brille par son esthétique générale,
que ce soit les menus en pseudo-3D, les replays et bien entendu en pleine action.
Les voitures sont superbement modélisées, et les carrosseries bénéficient
d'effets de lumières des plus bluffants. Les décors ne sont pas
en reste, sublimes et très fouillés, on s'attarde souvent sur les
replays pour profiter du paysage. Dans le but d'afficher et gérer autant
de détails, les développeurs ont porté le jeu à 30
images par seconde. La sensation de vitesse est au rendez-vous puisqu'ils ont
également utilisé la motion blur, afin de masquer la différence
avec un jeu tournant à 60 images par seconde. Cette technique apporte de
magnifiques effets de flou, et le résultat final est saisissant de réalisme.
Côté bande son le soft s'en tire tout aussi bien. On distingue parfaitement
le vrombissement du moteur, les crissements de pneus et les cris de la foule.
Les conseils du co-pilote pendant la course sont très clairs, 2-droite-60
par exemple se comprend parfaitement. Les musiques qui accompagnent les menus
et temps de chargement collent plutôt bien à l'ambiance. Un petit
bémol concernant les temps de chargement, car ils sont assez longs. Certains
trouveront le temps moins longs puisque diverses statistiques en rapport avec
votre profil défilent durant les loadings (distance du plus long saut,
nombre de victoires, pays préféré, distance parcourue sans
dégâts, voiture préférée, etc.).
Codemasters
a donc décidé d'apporter une touche d'exotisme à ses deux
grandes séries de courses automobiles. Après Toca Race Driver, c'est
au tour de Colin McRae de varier les plaisirs en proposant de nouveaux types d'épreuves.
Visuellement, les développeurs ont placé la barre très haute
et le jeu fait vraiment honneur à la Xbox 360. La jouabilité ne
fera pas le bonheur de tous, notamment les joueurs en quête de simulation
pure et dure, mais offre toutefois de véritables sensations de pilotage.
Quelques imperfections néanmoins, comme un mode multi décevant,
une météo n'influant que très peu sur le comportement de
la voiture, et des loadings longuets. En définitive, Colin McRae : Dirt
marque un beau retour en force et réussit pleinement son passage au monde
next-gen.
Nikkos - 15.07.2007