Test : La Légende de Beowulf
Xbox 360
 
 Editeur : Ubisoft
Développeur : Ubisoft
Site officiel : beowulfmovie.com
Vidéos : site officiel
Date de sortie : 15.11.2007
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
  
 

Langue : français
Joueur(s) hors ligne : 1
Xbox Live : non
Joueurs en ligne : -
Age recommandé : dès 18 ans

 

 

Beowulf est un hack’n slash tout ce qu’il y a de plus basique et donc défoulant. Il vous met dans la peau du fier et fort Beowulf, bien décidé à entrer dans la riche lignée de héros tueurs de monstres qui peuplent sa région nordique. Raconté sous la forme d’un conte sanglant et viril en deux actes de plusieurs épisodes, le jeu démarre par un bref tutorial qui explique comment Beowulf prend la tête de la petite troupe de guerriers qui le suivra un peu partout dans son périple. En effet, le héros ne part pas seul à la conquête du Danemark et d’autres régions peuplées de barbares et de monstres, une poignée d’hommes le suit partout et combat à ses côtés. On traverse donc le jeu avec plus de plaisir, puisque les renforts commentent l’action et le déroulement du scénario régulièrement, avec peu de variété dans les répliques, hélas. Après avoir libéré le roi danois du monstre de Graendel, troll géant peu mélomane, puis de sa mère, bien plus sexy (je vous renvoie à la bande-annonce du film de Zemeckis…), Beowulf prendra femme et trône du roi du Danemark, ce qui le conduira à protéger le pays des divers maux qui s’abattent sur lui.

Une fois les commandes de base assimilées (frapper fort ou moins fort, parer, rouler, grimper, etc.), il s'agit de maîtriser les pouvoirs du héros ainsi que le système d'ordre qui permet de donner des consignes aux acolytes. La petite gâchette gauche (on remarque d'ailleurs que ces petites gâchettes, depuis quelques jeux, sont enfin bien employées) sert à donner les ordres, qui consistent soit à se regrouper autour du protagoniste, soit à exécuter une action précise à un moment donné, ouvrir une porte monumentale par exemple. Pendant que vos hommes s'exécutent, un système de Quick Time Event (QTE) permet de les motiver, pour qu'ils agissent plus rapidement. Que ce soit pour déplacer un énorme rocher, ramer ou encore chanter en cœur pour énerver un monstre, c'est toujours ce système de QTE qui est la clef du succès et qui suit le rythme de la musique. En maintenant cette même gâchette et en appuyant sur une touche, on peut aussi déclencher des pouvoirs magiques, qui servent à terrasser les ennemis ou, comme la tempête héroïque (disponible dès que le barre d'héroïsme s'est remplie grâce aux coups d'éclats du héros), à galvaniser vos troupes, qui deviennent alors plus puissantes. Les actions tranchantes du héros servent aussi à motiver les hommes les plus proches, qui se parent alors d'une aura bleue, signe de leur courage décuplé. Les combats en eux-mêmes sont assez simplistes, d'autant plus que l'IA est au ras des pâquerettes, se contentant de frapper et parfois de parer les coups. On enchaîne toutefois avec plaisir les coups et les combos (" maginfiés " par des ralentis sanguinolants), ainsi que les actions d'éclat (saisir un ennemi pour le lancer, lui arracher son arme ou un membre, etc.).
Le pouvoir de Berserk, qui peut être déclenché après avoir enchaîné les coups ou lorsque le héros est prêt de succomber, rend Beowulf quasiment immortel, mais le met dans un tel état de rage qu'il ne contrôle plus vraiment ce qu'il fait et peut donc facilement tuer ses alliés dans sa fureur (la mort de tous les alliés conduit au game over). Cet état second décuple sa force et lui permet de soulever des objets énormes, des piliers par exemple, ou de terrasser les boss qui peuplent les niveaux. Ceux-ci sont d'ailleurs achevés le plus souvent grâce à d'autres QTE, pas franchement originaux mais assez bien mis en scène, dans un style sanglant au possible la plupart du temps (on crève les yeux, on démembre, etc.). La progression dans le jeu se fait donc de manière relativement variée, puisque l'on alterne combats purs et durs, relativement aisés et basés sur le martelage des boutons de frappe (quelques combos bien sentis sont toutefois conseillés contre les méchants des niveaux plus avancés), légère gestion façon RPG (on choisit ses armes, ses pouvoirs - améliorables - au fil de leur déblocage) et phases de QTE ou d'affrontements de boss spectaculaires. Malgré tout, les phases de jeu, après quelques heures, se répètent inlassablement : combats, ouverture de portes avec QTE, nouveaux combats, nouvelle ouverture de porte, bref, une approche très old school. Seul le dernier tiers du jeu offre quelques batailles de taille, le reste permet une progression un tantinet trop linéaire, dans des niveaux couloirs et courts. Selon que l'on utilise plus le berserk ou les pouvoirs héroïques, la fin du jeu change légèrement.

Graphiquement, Beowulf ne s'en tire pas trop mal. Plutôt joli, il joue beaucoup sur les lumières et les reflets (en général on progresse dans la nuit on la pénombre), sur les effets météo (il ne fait pas souvent beau dans le Nord…), sur quelques scènes spectaculaires et sur l'animation du héros. Les personnages (qui se ressemblent tous) ne sont pas trop mal modélisés, mais on a vu mieux, nettement. Les décors, eux, sont moyens. Pas franchement beaux (les textures font pâle figure), ils ne brillent pas par l'originalité non plus. Reste que dans l'ensemble, l'ambiance propre à la légende est bien rendue et permet un voyage plaisant dans cette épopée. On ne reste pas bouche bée devant la technique de Beowulf, mais on ne fait pas la grimace non plus, trop occupé que l'on est à tailler dans le vif. Et dans les moments calmes, petites cut-scenes qui nous font découvrir le scénario, décors et personnages sont plutôt correctement réalisés. Dommage que des bugs d'affichage, courants dans les adaptations ciné qui manquent de temps pour les finitions, viennent entacher le décor de temps à autre.
Côté son, l'ambiance est bien rendue aussi. Les voix en VF des personnages principaux sont caverneuses comme on l'attend, les monstres impressionnent parfois et les voix-off qui narrent les aventures du barbu musculeux sont dans le ton. Seul le doublage de quelques persos secondaires, féminins en particulier, pêche un peu. Les musiques font dans le grandiloquent épique, dans le ton général elles aussi. Les bruitages, renforcés lorsqu'il s'agit d'entendre les os craquer ou le sang jaillir, profitent à merveille du Dolby digital, bien exploité.

La Légende de Beowulf n'est pas un chef-d'œuvre, pas plus que le film ne semble l'être. Mais il remplit bien sa mission, divertir sans prise de tête, faire vivre une épopée dans un univers et une mythologie différente de ce dont on a l'habitude, le tout aidé par une technique qui tient la route. On apprécie la variété des phases de jeu, qui fait un peu du jeu un film interactif et on se prend assez vite dans cette ambiance nordique et mature (ça parle cru dans Beowulf…). Dommage que l'originalité fasse un peu défaut, que la durée de vie soit faible malgré un allongement artificiel en fin de jeu (six-sept heures pour finir le jeu en difficulté normale) et que ce titre n'affiche pas plus d'ambitions (on aurait aimé un mode coop, la possibilité de donner plus d'ordres à ses hommes, une plus grande gestion de l'équipement, etc.). Une bonne adaptation donc, mais qui ne laissera pas un souvenir impérissable dans la saga du jeu vidéo, foi de barbare !


Sam Fisher - 15.12.2007


 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Ambiance nordique
Combats défoulants
Les QTE

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Des bugs
Linéaire
Quelques passages très frustrants
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Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 5/10