Vous vous souvenez
de Munch et de son comparse Abe ? Oui ? Et bien sachez qu’ils ne seront pas
les héros du nouvel épisode de la saga Oddworld. La place laissée
vacante est reprise par le dénommé Stranger (l’Etranger en
v.f.), une sorte d’hybride entre un saurien, un fauve et Clint Eastwood.
Oui, vous avez bien lu. Ce nouvel héros (antihéros serait plus approprié)
est un chasseur de primes qui exerce ses talents dans un Far West un peu particulier,
Mongo River, peuplé de créatures toutes plus originales les unes
que les autres. Certaines sortent tout droit des épisodes précédents
(Fuzzles, Vykkers…), d’autres sont totalement inédites. Vos ennemis
seront légions et vous devrez employer tous vos talents pour réussir
à les capturer, vivants ou morts (une prise vivante rapportant évidemment
une plus forte somme, calculée dans la monnaie locale, le moolah).
Comme
à l’accoutumée dans la saga Oddworld, dirigée par son
fantasque créateur Lorne Lanning (qui se charge de nombreux aspects du
jeu, y compris du doublage du héros en v.o.), le scénario du jeu
comporte un aspect « politico-écologique ». La vilain Sekto,
responsable d’une compagnie d’eau de la région de Mongo, ne se
gêne pas pour exploiter et abuser de son environnement. Ce puissant magnat
n’hésitera pas à vous mettre des bâtons dans les roues,
aidés de ses sbires peu recommandables.
Venons-en
maintenant aux grosses nouveautés de cet épisode. Les précédents
possédaient un gameplay axé sur la plateforme. Stranger marque un
tournant dans la série, puisqu’à l’exception de quelques
passages, ce titre fera la part belle à un rythme déchaîné
et à l’action. Disposant de deux vues, une à la première
et l’autre à la troisième personne, le jeu ressemble furieusement
à un FPS. Pour un chasseur de primes efficace, on imagine bien que des
armes à longue portée seront d’une efficacité supérieure
aux traditionnels « sauts sur la tête » des jeux de plateformes.
Mais ici, pas d’arsenal multiple, déclinant mitrailleuse, sulfateuse
ou autre shotgun. Une seule arme pour notre héros ? Oui, et non. Suivant
le mot d’ordre « on ne fait jamais comme les autres », les gars
de chez Oddworld innovent. Stranger ne dispose effectivement que d’une arme
(une sorte d’arbalète), fermement liée à son bras, mais
de munitions multiples, interchangeables à loisir. Ce n’est pas tout.
Les munitions en question sont vivantes ! Si vous voulez pouvoir charger votre
lance-projectiles, vous allez devoir chasser (puis élever) vos munitions.
L’arsenal (ou le bestiaire, à vous de voir), se compose de Fuzzles
aux crocs acérés, de Thud-slugs à la carapace très
solide, de Chip-punks, de Boom-bat explosifs, de Putois (devinez leur «
pouvoir»… ) ou encore, par exemple, de guêpes, munitions idéales
pour couvrir l’ennemi d’un feu nourri. Ces munitions peuvent être
combinées pour être projetées en même temps, ajoutant
un petit côté tactique à la mitraille. Plusieurs des
vidéos présentent l’usage de ces bestioles, n’hésitez
pas à les découvrir.
En plus de ses projectiles un peu spéciaux,
Stranger sera également capable de combattre en combat rapproché,
grâce à une attaque tournoyante et des coups de tête notamment.
Il disposera aussi des capacités nécessaires pour faire preuve d’un
peu plus de furtivité, et n’hésitera pas à employer
quelques mécanismes du décor pour se faciliter la tâche.
L’Etranger
évoluera dans un monde vivant, qui lui offrira la possibilité de
faire quelques emplettes, de glaner des indices sur l’emplacement de ses
« contrats » ou simplement de discuter avec les habitants de la vallée.
Sans être un GTA ou un Fable, on peut supposer que la Fureur de l’Etranger
nous donnera facilement l’impression d’être dans un monde à
part, extrêmement dépaysant.
Cet univers est d’ailleurs
fort joli. La modélisation des décors est juste sublime et propose
une végétation dense et variée. Les graphismes de ce titre
sont parmi les plus beaux de la ludothèque Xbox. Les environnements tiennent
le haut du pavé mais les personnages, effets de lumière ou d’explosions
ne sont pas en reste. Ce jeu a pris de nombreuses années pour être
conçu et on sent déjà que son esthétique a été
un des aspects les plus travaillés.
L’animation du héros
et les mouvements des projectiles sont très agréables pour l’œil
aussi. Depuis le début de la saga Oddworld, les scènes cinématiques
ont toujours fait partie des points forts, on imagine donc que cet épisode
tentera de faire aussi bien voire mieux. Côté sonore, on ne peut
pas en dire beaucoup pour l’instant mais on s’attend en tout cas à
un doublage hilarant et on espère des musiques à la hauteur.
Oddworld
Inhabitants semble avoir réussi à peaufiner ce nouveau titre de
la saga, tout en lui offrant de très nombreuses innovations. De nombreux
programmeurs et éditeurs feraient bien de s’en inspirer… Les
premières notes de Stranger’s Wrath sont très élevées,
on attend ce titre avec d’autant plus d’impatience. Les quelques regrets
que l’on peut nourrir sont rares. Citons tout de même l’absence
d’un mode Live, qui aurait été envisageable, grâce à
la nouvelle orientation du titre. Un mode « chasseur de prime », avec
des joueurs qui seraient les proies et les autres les chasseurs aurait été
certainement sympathique.
Peu importe, on devrait vite oublier cette absence
une fois dans la moiteur de la vallée de Mongo, à l’affût,
prêt à bondir sur notre prochaine proie…
Sam
Fisher - 6.02.2005
